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Prison de Mbankomo : voici pourquoi le projet se meurt

En projet depuis 8 ans, la délocalisation de la prison centrale de Yaoundé vers sa banlieue (Mbankomo) se heurte à des résistances des populations.

Laurent Esso était à l’Assemblée nationale le 27 novembre dernier. Venu solliciter une enveloppe budgétaire de près de 66 milliards FCFA pour l’exercice 2023, le ministre d’État, ministre de la Justice, Garde des Sceaux (Minjustice) s’est retrouvé aux prises avec quelques députés de la Commission des finances et du budget.

L’honorable Rosette Julienne Moutymbo (présidente de ladite instance) et ses collègues ont interpellé le membre du gouvernement sur l’ultrasensible sujet de la délocalisation de la prison centrale de Yaoundé à Mbankomo, à une vingtaine de kilomètres de la capitale.

Selon les informations du journal Intégration, Laurent Esso a expliqué aux parlementaires que le non démarrage du chantier est dû «une opposition radicale des populations autochtones de cette ville, réfractaires audit projet». Dans le fond, révèlent d’autres sources proches du dossier, certains acteurs, passés maîtres dans l’art de se servir politiquement de référents qui ont une forte capacité mobilisatrice à l’échelle de l’arrondissement de Mbankomo, sont parvenus à s’imposer comme de véritables forces d’opposition à la construction d’un nouveau pénitencier dans la localité.

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Au-delà de son ampleur, probablement sans précédent, depuis l’annonce du projet en 2014, la contestation des populations s’est renouvelée ces derniers mois suivant trois dimensions : celle d’un arbitrage de la présidence de la République, des études sur l’impact socio-environnemental et la valeur ajoutée d’une nouvelle infrastructure carcérale à Mbankomo (en plus d’une prison principale créée en 2012). Dès lors, le balancier s’est déplacé vers un rapport de force entre les populations riveraines du site et les pouvoirs publics, plutôt que vers une démarche participative.

Face au resserrement de la contestation, quelques solutions ont été envisagées par la Minjustice. Le premier a ambitionné d’ignorer la contestation et à attendre qu’elle s’épuise d’elle-même. La deuxième solution a consisté en l’adoption d’une gestion purement politique de la contestation, en lui donnant raison et en l’associant sans conditions au projet. La troisième: choisir un autre site. Devant la Commission des finances et du budget de l’Assemblée nationale, rapportent nos sources, Laurent Esso a confié que cette dernière option a été choisie en dernier ressort.

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