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Coronavirus : le Cameroun sur la ligne de front

La notification des cas confirmés du C0VID-19 a conduit au renforcement des mesures dans l’objectif de circonscrire la propagation du virus.

Dès ce lundi 08 mars, de nouvelles mesures entrent en vigueur pour renforcer la prévention et la lutte contre le coronavirus au Cameroun. C’est le cas de l’interdiction d’exportation des masques et des solutions hydroalcooliques. La mesure vise à lutter contre la rareté et la spéculation déjà observables autour de ces dispositifs préconisés pour la prévention.

Par ailleurs, le Minsanté annonce qu’un stock de sécurité sera réservé. Parallèlement, des moyens supplémentaires seront octroyés à l’Hôpital central de Yaoundé et à l’Hôpital général de Douala pour produire davantage de solutions hydroalcooliques. Ces nouvelles dispositions viennent s’ajouter à celles prises depuis le début en Chine, le 31 décembre 2019 de l’épidémie, en vue d’empêcher l’importation du virus et le cas échéant d’en lutter efficacement. Ainsi, depuis le mois de janvier, le Centre des opérations d’urgences de santé publique (Cousp) est en alerte.

Ici, les équipes de veille travaillent en plein temps pour le monitoring de l’évolution de la situation. « Tant que la dernière équipe d’investigation sur le terrain ne revient pas, nous ne partirons pas. Il nous arrive de rentrer très tard dans la nuit, tout comme nous pouvons passer la nuit ici », laisse entendre un personnel en service au Cousp. C’était le 7 mars autour de 20h.

Dans la salle de vidéo-conférence, chacun devant un ordinateur, les chercheurs poursuivent le travail. Les échanges sont également perceptibles. C’est ce rythme de travail qui a cours depuis le passage de ce Centre du mode « alerte » au mode « activé », avec la confirmation des cas au Cameroun. Deux réunions de coordination se tiennent ici tous les jours pour faire le point de la situation.

Au niveau régional et dans les coins reculés, les hôpitaux régionaux constituent les centres de référence de prise en charge d’éventuels cas. Des équipes d’investigation et d’intervention rapide sont disponibles dans les 10 régions. « En 2017, nous avions déjà formé 30 personnes par région », rappelle le Minsanté.

Etant donné que le Cameroun partage une grande frontière avec le Nigeria qui a enregistré un cas confirmé, le Minsanté promet le renforcement des équipes si besoin se fait ressentir. D’ailleurs, sur instruction des autorités gabonaises, la frontière avec ce pays est provisoirement fermée depuis le 6 mars

Sur le plan du diagnostic, le Centre Pasteur du Cameroun a renforcé ses capacités de diagnostic biologique et a reçu 1150 tests. Des appareils de prise de température, notamment les thermoflash et les caméras thermiques, ont également été acquis pour le screening des voyageurs dans les aéroports de Yaoundé et Douala, et au Port autonome de Douala. Dans le même temps, les thermoflash ont été acheminés à certains postes-frontières pour l’entrée par voie terrestre.

Aéroport de Yaoundé-Nsimalen

A l’Aéroport international de Yaoundé-Nsimalen par exemple, l’on dispose de deux check-points constitués de thermoflash et de la caméra thermique, tous situés à une vingtaine de mètres à la descente d’avion. Ici, tout le monde passe au contrôle, avant même toute vérification d’usage. Ne poursuivra sereinement le voyage que celui qui a une température inférieure à 38 degrés Celsius et chez qui on ne détecte pas d’autres symptômes de la maladie à coronavirus.

« Quand nous constatons à l’arrivée qu’un passager présente les signes de quelqu’un qui est infecté, on le met en quarantaine dans la salle d’isolement pour mieux investiguer. C’est à ce moment qu’on lui pose toutes les questions possibles », explique un personnel de santé en poste à l’aéroport.

La salle d’isolement dont il s’agit se trouve non loin du point de débarquement des passagers. Mais pour s’y retrouver, « les passagers remplissent les fiches sur lesquelles ils indiquent s’ils ont la toux, l’écoulement nasal, les courbatures et ou la fièvre. Nous faisons ensuite une analyse rapide de ces fiches. Il faut en plus que la personne vienne d’une zone à risque ou qu’il ait été en contact avec un malade », clarifie le Dr Minyem, chef de poste santé frontière de l’aéroport de Nsimalen.

Aussitôt, les équipes d’intervention rapide du Minsanté entrent en scène et prélèvent le concerné. Les résultats de l’échantillon envoyé au Centre Pasteur seront connus environ trois heures plus tard. « S’ils sont positifs, le patient est conduit par ambulance médicalisée au centre de traitement qui se trouve à l’Hô-pital central de Yaoundé. S’ils sont négatifs, on lui fait une petite consultation et on lui prescrit des médicaments pour le mal dont il souffre et il rentre se soigner normalement », conclut le Dr Minyem.

De plus, la collaboration multisectorielle entre les ministères de la Santé publique, des Transports, des Relations extérieures, de l’Elevage, des Pèches et des Industries animales, de la Défense, et la délégation générale à la Sûreté nationale est effective afin de renforcer la surveillance épidémiologique aux différents points d’entrées aéroportuaires et portuaires pour les voyageurs et les animaux. Cette collaboration devrait se renforcer, si l’on s’en tient à la communication gouvernementale.

Des mesures d’hygiène sont également prescrites. Il s’agit de « se laver les mains avec de l’eau propre coulante et du savon, ou utiliser une solution hydroalcoolique ; se couvrir le nez et la bouche avec un mouchoir lorsqu’on tousse ou utiliser le pli du coude ; éviter d’être en contact avec toute personne présentant des symptômes de la grippe ; bien cuire la viande et les autres aliments avant de les consommer », liste Malachie Manaouda. Il est aussi demandé aux personnes présentant les symptômes de la maladie que sont « une affection des voies respiratoires à type de toux, douleur de la gorge, écoulement nasal et/ou des difficultés respiratoires parfois accompagnée par une fièvre », de contacter gratuitement le 1510 afin d’être pris en charge. Depuis l’institution de ce numéro vert, plus de 201 appels ont été reçus dont la plupart pour avoir des informations sur la maladie à coronavirus.

À tout cela s’ajoute la suspension jusqu’à nouvel ordre par le ministre de l’Elevage, des Pêches et des industries apimales, de la délivrance des avis techniques d’importations d’animaux vivants, des produits d’origine animale et halieutique frais ou congelés et non-manufacturés provenant des pays abritant les foyers actifs du coronavirus.

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