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Crise anglophone : « mêlez-vous de vos affaires », dit le Cameroun au Canada

Le Cameroun inflige un camouflet diplomatique au Canada, en niant que celui-ci jouera le rôle de médiateur dans le litige opposant le gouvernement camerounais aux séparatistes anglophones, et ce, trois jours après qu’Ottawa en a fait l’annonce officielle.

Dans un communiqué publié lundi sur les réseaux sociaux, le ministre de la Communication du Cameroun, René Emmanuel Sadi, a affirmé qu’en dépit « d’informations disséminées dans certains médias », aucun pays étranger n’avait reçu le mandat d’arbitrer le conflit.

« Le gouvernement du Cameroun informe les communautés nationale et internationale qu’il n’a confié à aucun pays étranger ou entité extérieure un rôle de médiateur et de facilitateur pour régler le conflit dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest », lit-on dans le document estampillé d’un sceau gouvernemental.

La ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, a pourtant annoncé vendredi qu’Ottawa avait « accepté de jouer un rôle de facilitateur dans ce processus, dans le cadre de son engagement à promouvoir la paix et la sécurité et à faire progresser le soutien à la démocratie et aux droits de la personne ».

Malgré cette rebuffade, « notre déclaration tient », a indiqué son attaché de presse, Adrien Blanchard. « Nous sommes en communication avec les parties », a-t-il ajouté, en notant que dans cette affaire, « le seul intérêt du Canada est de contribuer à une résolution pacifique et à un avenir plus sécuritaire pour les civils affectés par ce conflit ».

Le porte-parole conservateur en matière d’affaires étrangères, Michael Chong, a raillé la ministre Joly en lui remettant au visage une déclaration qu’elle avait faite en mars 2022 sur les ondes de CTV, alors qu’elle avait fait valoir que l’une des grandes forces du Canada était sa capacité à rassembler afin de trouver des solutions diplomatiques. « Apparemment pas », s’est moqué le député sur Twitter, lundi.

Des rencontres secrètes au Canada

Le pays d’Afrique centrale avait fait appel au gouvernement canadien l’été dernier pour l’inviter à jouer le rôle de médiateur dans le litige opposant le gouvernement camerounais aux séparatistes anglophones, selon nos informations.

Des rencontres secrètes ont eu lieu à Montebello, à Mont-Tremblant et à Toronto afin de permettre aux parties de négocier, a aussi confirmé à La Presse une source gouvernementale canadienne qui a requis l’anonymat, n’étant pas autorisée à discuter publiquement du dossier.

Les tensions historiques qui couvaient dans les régions anglophones du Sud-Ouest et du Nord-Ouest ont dégénéré en conflit armé en 2017 entre les forces gouvernementales et le mouvement revendiquant l’indépendance de la « République fédérale d’Ambazonie ».

La République du Cameroun, le Conseil de gouvernement de l’Ambazonie et les Forces de défense de l’Ambazonie, le Mouvement populaire de libération de l’Afrique et les Forces de défense du Sud-Cameroun, le gouvernement intérimaire, ainsi que l’Équipe de coalition de l’Ambazonie figuraient parmi les parties à l’accord annoncé vendredi dernier par la ministre Joly.

lapresse.ca

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