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Cameroun : le Mrc exclut de ses instances ses prisonniers politiques

Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) de Maurice KAMTO a lancé par décision du 9 mai 2022, le renouvellement de ses organes de base. Le 30 mai 2022, le Sg Me NDONG Christopher a signé les textes précisant les conditions et autres modalités du déroulement de ces opérations. Pour ce qui est de la région de l’Ouest, les militants de ce parti sont appelés à désigner leurs responsables locaux, du 25 au 26 juin 2022. Ces opérations se dérouleront sans la participation de la centaine de militants encore incarcérés suite aux marches de septembre 2020.

Il peut paraître étonnant de voir le cadavre du parti de Maurice KAMTO bouger encore au point de lancer une opération aussi fastidieuse qu’est le renouvellement de ses organes de base. Concrètement, il s’agit de désigner à la base, ses principaux dirigeants. Il va s’en dire que cette étape est préparatoire aux prochaines joutes électorales prévues pour 2025, mais davantage à l’élection d’un nouveau leader à la tête de ce parti.

En effet, le 2ème mandat de Maurice KAMTO sera échu en 2023. Il ne lui restera que 5 ans au plus, pour parachever ce qu’il avait promis en 2013 lors du congrès du parti . Signalons que le Mrc n’a plus de député, ni de conseillers municipaux, encore moins de conseillers régionaux. Celte situation qui peut paraitre chaotique au regard des textes de la République, justifie que le Mrc est parfois taxé de parti décapité.

Plusieurs dizaines de ses militants sont embastillés dans les geôles camerounaises, dont entre autres son trésorier national Pr. Alain FOGUE, la présidente des femmes du parti Me AWASUN MISPA, le porte parole du leader Kamto, Olivier BIBOU NISSACK. Comment face à cette situation compliquée, le Mrc a néanmoins entrepris de renouveler ses organes de base, si tant est que ces emprisonnements ont occasionné plusieurs vacances de postes ?

Cette redynamisation par la base du parti, peut être considérée comme une mise à l’écart de certains prisonniers politiques qui fort de leur militantisme et de leur engagement politique au sein du Mrc, se sont retrouvés malgré eux en prison. En ce qui pourrait paraitre, le Mrc serait au-dessus des Hommes, et devraient survivre malgré les écueils. Pour ce qui est de la région de l’Ouest, le corps électoral est convoqué les 25 et 26 juin 2022, en vue de renouveler ses organes de base.

Les militants de la région de l’ouest, sont invités selon le communiqué du Sg Me NDONG Christopher NVEH, y afférent, « à constituer leurs listes et à les déposer conformément à l’article 36 des statuts, 30 jours au moins avant la date fixée pour les élections« . Les élections des organes de base du Mrc, se feront au scrutin de liste à un tour. Les directives et fiches de candidatures sont disponibles au secrétariat général du parti, a indiqué Me NDONG Christopher.

Conditionnalités

Par décision N° 04-0522/SG-Mrc du 30 mai 2022, le Sg du Mrc Me Christopher NDONG, a publié la circulaire fixant les modalités pratiques de déroulement des opérations de renouvellement des organes de base du parti. On lit à travers les lignes que le Mrc est constitué des unités à la base.

L’ensemble de ces unités forment une fédération communale. L’ensemble des fédérations communales forment la fédération départementale, qui à leurs tours formeront la fédération régionale. Cette architecture est valable aussi bien pour les Hommes, les femmes et les jeunes du Mrc.

Selon les directives du Sg du Mrc, le cumul des fonctions dans plusieurs bureaux des organes de base, de la fédération communale à la fédération régionale est interdit. Il va s’en dire que tout candidat figurant sur deux listes sera exclu de celles-ci, et chacune des listes aura la possibilité de procéder au remplacement du candidat exclu au plus tard 24h avant la date du scrutin sous peine de disqualification de la liste.

L’aspect genre est vivement exigé notamment au poste de Secrétaire délégué chargé de la femme et de l’enfant, des affaires sociales et de la solidarité nationale doit être exclusivement des femmes. Mutatis mutandis, cette architecture est recommandée pour les postes chargés des questions sociales, de la jeunesse et du monde du travail, dont les candidats ne devront pas être âgés de plus de 30 ans.

Globalement, les listes devront respecter le genre et la composante sociologique des fédérations communales, départementales et régionales. De manière générale, tout candidat à un poste de membre du bureau d’un Organe de base doit être âgé de 21 ans révolus, jouir de ses droits civiques et n’avoir pas été définitivement condamné pour crime.

Cette disposition ne concerne pas les prisonniers politiques. Tout candidat doit avoir adhéré au Mrc depuis au moins 3 ans, confirmée sur la carte de militant du Mrc. Tout candidat, doit être en règle, s’être acquitté de sa cotisation, ne pas être sous le coup d’une suspension. avoir une résidence connue, remplir une fiche de candidature, et présenter une preuve de paiement d’une caution 5000 Fc fa non remboursable.

Contraintes

Le Mrc prend un risque de susciter le courroux de certains de ses militants qui pourraient voir à travers ces opérations, un lâchage déguisé des prisonniers politiques, si tant est qu’ils ne pourraient ni candidater, ni rempiler à leurs postes, pourtant ils auront payé au prix fort, leur engagement politique au sein du Mrc. Certains en sont même morts.

Par ailleurs, au regard de la stigmatisation dont est victime ce parti sur le terrain, tantôt broyé par le régime en place, tantôt taxé de parti révolutionnaire, parfois de parti tribal, mais pourtant très redouté parles autorités étatiques, plusieurs militants et sympathisants pourraient aussi succomber à la peur d’une arrestation, ou encore, aux représailles administratives, fiscales voire même sociales.

C’est une pratique très usitée au bercail, qui aura dissuadé par le passé, certains opérateurs économiques à militer ailleurs qu’au sein du Rdpc au pouvoir qui, leur assurent une couverture. Il va s’en dire que l’adhésion à un parti politique au Cameroun, est malheureusement devenue une question d’intérêt, que de conviction idéologique. Chiche !

Ouest Echos

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