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Attaque d’Akwaya : l’AGovC revendique la mort de sept soldats camerounais

L’attaque meurtrière d’Akwaya, dans le département de la Manyu au Cameroun, a pris un tournant. Le Conseil de gouvernement d’Ambazonie (AGovC), un groupe séparatiste, a revendiqué la responsabilité de la mort de sept soldats camerounais du Bataillon d’intervention rapide (BIR), un groupe d’élite.

La déclaration du groupe brouille désormais les pistes sur l’incident, initialement attribué aux bergers peuls. Les premiers rapports faisaient état de cinq morts, mais une confirmation ultérieure a révélé que le nombre était passé à sept.

Lucas Asu, le porte-parole de l’AGovC, a affirmé que les combattants ambazoniens avaient mené l’attaque en représailles à ce qu’ils appellent une « guerre d’extermination » en cours menée par les autorités camerounaises contre le peuple d’Ambazonie. La déclaration a également accusé les dirigeants camerounais de perpétuer la violence dans la région.

« Une vidéo choquante a émergé montrant les SEPT corps de soldats d’occupation camerounais (BIR) partiellement brûlés et en décomposition qui ont été tués dans une attaque à l’engin explosif improvisé à Akwaya dans l’État de Manyu par les forces ambazoniennes au cours du week-end », a écrit l’AGovC. Le groupe a exhorté le président Paul Biya, le Premier ministre Dion Ngute, le ministre Atanga Nji et le général Bouba à récupérer les restes en décomposition des soldats.

Début sanglant de 2025

L’attaque, qui a eu lieu le vendredi 3 janvier 2025, a marqué un début sombre de la nouvelle année dans cette région instable. L’AGovC affirme en outre que l’embuscade s’est produite en réponse directe au réengagement du président Biya en faveur d’une approche militaire dans son discours du Nouvel An.

« Si cela ne concerne que la première semaine de 2025, imaginez à quel point le reste de l’année serait dévastateur pour Paul Biya et le Cameroun », ajoute le communiqué.

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L’AGovC a félicité les combattants impliqués dans l’attaque, la présentant comme une mission réussie visant à protéger les civils de ce qu’ils perçoivent comme la menace posée par les forces camerounaises.

« Le Conseil de gouvernement d’Ambazonie, au nom de toutes les forces ambazoniennes et du peuple d’Ambazonie, exprime sa gratitude collective aux combattants courageux qui ont entrepris cette mission réussie, éliminant la menace et le danger pour notre population civile », a déclaré le groupe.

Des récits contradictoires

Le gouvernement camerounais avait initialement attribué la mort de sept soldats à une attaque menée par des bergers peuls, une source courante de conflit dans la région. La revendication de responsabilité de l’AGovC remet en cause cette affirmation, soulignant encore davantage la complexité de la crise en cours dans les régions anglophones du Cameroun.

Les analystes ont noté que de tels incidents soulignent la double menace à laquelle sont confrontées les forces camerounaises dans la région : les tensions ethniques et l’insurrection séparatiste. La vidéo citée par l’AGovC pourrait également fournir des preuves cruciales pour vérifier l’identité des assaillants, mais elle n’a pas encore reçu de confirmation indépendante.

La montée des tensions dans la crise anglophone

La crise anglophone, qui en est à sa septième année, a fait des milliers de morts et déplacé des centaines de milliers de personnes. Des groupes séparatistes, comme l’AGovC, se battent pour l’indépendance de l’Ambazonie, qui comprend les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.

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Le gouvernement camerounais a maintenu une position intransigeante, s’appuyant sur une intervention militaire pour réprimer l’insurrection, tandis que les affrontements sporadiques avec les groupes armés continuent de s’intensifier.

Les organisations de défense des droits de l’homme ont appelé à plusieurs reprises au dialogue pour mettre fin au conflit, mais les tentatives de négociation ont largement échoué.

Les autorités camerounaises n’ont pas encore répondu aux revendications de l’AGovC ni à l’appel à récupérer les corps des soldats. Pour les familles des soldats tués et les civils pris entre deux feux, le début de l’année 2025 apporte un chagrin et une incertitude renouvelés dans un conflit qui ne montre aucun signe d’apaisement.

Ayaba Cho Lucas, le leader de l’AgovC, est toujours en détention en Norvège après son arrestation en septembre. Il est accusé d’incitation à des crimes contre l’humanité.

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