Un éclairage préoccupant a été jeté sur l’état des droits humains au Cameroun, avec la publication du rapport 2024 du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Le document, daté du 14 mai 2025, dresse le tableau d’une nation où les libertés fondamentales sont non seulement menacées, mais confrontées à une érosion alarmante.
Dans une évaluation sans détour, le MRC, une force politique de premier plan au Cameroun, ne mâche pas ses mots. Le rapport suggère que 2024 a été une année particulièrement difficile pour ceux qui cherchent à exercer leurs droits fondamentaux. Alors que l’on aurait pu espérer des progrès, le MRC affirme que la réalité sur le terrain pointe dans la direction opposée : un glissement accru vers la répression.
Le doigt accusateur, selon le rapport, est pointé directement vers le régime actuel. Le MRC accuse le gouvernement de s’accrocher au pouvoir par des méthodes qui seraient considérées comme un anathème pour toute véritable démocratie. Ces tactiques, affirme le rapport, comprennent un cocktail inquiétant d’intimidation, de torture, de musellement de la presse, de manipulation des élections et d’exploitation dangereuse des divisions tribales.
Ajoutant une couche supplémentaire de complexité à cette situation déjà troublante, le rapport reconnaît le rôle de facteurs externes. Les attaques sporadiques de Boko Haram dans l’Extrême-Nord et le conflit en cours dans les régions anglophones du Cameroun ont créé un environnement où les droits humains sont particulièrement vulnérables.
Pour le MRC, ce rapport est plus qu’un simple exercice de documentation des abus. C’est un appel à l’action, une contribution à la lutte pour la protection et la promotion des droits humains au Cameroun. Cependant, le rapport exprime un scepticisme profond quant à la volonté de l’administration actuelle d’apporter un véritable changement. Le MRC semble suggérer que seul un changement fondamental du paysage politique du pays, une véritable transition démocratique, peut ouvrir la voie à un gouvernement qui valorise véritablement les droits et les libertés de ses citoyens.
Face à ce qu’il décrit comme une situation désastreuse, le MRC appelle à un engagement renouvelé en faveur des droits humains. Tout en reconnaissant l’importance du contexte social et culturel unique du Cameroun, le rapport souligne la nécessité de se conformer aux cadres juridiques nationaux et internationaux.
Le rapport lui-même est structuré en quatre parties, offrant un aperçu complet des défis liés aux droits humains auxquels le Cameroun est confronté :
- Première Partie : Se concentre sur la détention continue des militants du MRC à la suite des manifestations pacifiques de septembre 2020.
- Deuxième Partie : Détaille les violations des droits humains dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun tout au long de l’année 2024, soulignant l’impact dévastateur du conflit en cours.
- Troisième Partie : Examine les conséquences des attaques terroristes de Boko Haram sur les droits humains dans la région de l’Extrême-Nord en 2024.
- Quatrième Partie : Fournit un aperçu plus large des autres atteintes aux droits humains et des restrictions des libertés publiques à travers le Cameroun en 2024.
Le rapport a été présenté par Maître Désiré SIKATI, Secrétaire National en charge des Droits de l’Homme et de la Gouvernance, et Chief Barrister NDONG Christopher NVEH, Secrétaire Général du MRC.
Ce rapport devrait alimenter davantage le débat en cours sur la situation des droits humains au Cameroun et sa trajectoire en tant que nation.
Télécharger le rapport du MRC sur l’état des droits humains au Cameroun en 2024
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