Le ministère camerounais de la Défense a déclaré que les enlèvements persistants, les villes fantômes et les engins explosifs improvisés constituent toujours une menace pour la sécurité dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
Le ministère a révélé cela lors d’une réunion de sécurité et d’évaluation à Yaoundé récemment. La réunion présidée par Joseph Beti Asomo, ministre délégué à la présidence chargé de la défense, avait pour objectif d’évaluer les défis politiques, socioéconomiques et sécuritaires au Cameroun.
Un autre objectif était de préconiser toutes les actions et propositions possibles pour éradiquer toutes les formes de menaces sur et autour du territoire national, en particulier dans les zones sujettes aux crises.
Dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le conflit s’est intensifié depuis 2017.
Le conflit a enregistré d’énormes pertes en vies humaines et en biens. Mais d’après l’évaluation du Mindef, il semble que les confrontations avec l’armée et les assassinats ciblés ont diminué, contrairement à avant.
C’est pourquoi le ministère a déclaré que ce qui se passe actuellement sur le terrain, ce sont des enlèvements contre rançon et des villes fantômes, qui sont souvent observées chaque lundi.
Boko Haram refait surface avec des attaques de grande envergure
Une autre région mise en avant est l’Extrême-Nord, où une insurrection djihadiste sévit depuis 2014. Le MINDEF a indiqué qu’une analyse approfondie de la situation a été menée.
Il semble que Boko Haram se regroupe et profite de certains facteurs pour mener des attaques de grande envergure contre les dispositifs de la Force multinationale mixte.
La force opérationnelle comprenait les militaires des pays concernés, à savoir le Nigeria, le Cameroun, le Tchad et le Niger.
Depuis la mort d’Abubakar Shekayo, qui était le chef de Boko Haram, certaines attaques ont diminué. Mais en ce qui concerne la situation à l’Est, le MINDEF a déclaré que les rebelles de la Séléka sont loin d’être vaincus.
Les rebelles profitent de la vaste frontière pour empiéter sur le Cameroun, en procédant à des enlèvements.
Pendant ce temps, dans les régions de l’Adamaoua et du Nord, des transhumances armées, des vols de bétail et des prises d’otages avec demandes de rançon ont été signalés.
« Sur le littoral, les menaces sont contenues grâce aux actions coordonnées de nos forces et au mécanisme de coopération avec les marines du Gabon, de la Guinée Equatoriale et de Sao Tomé et Principe », précise le rapport ministériel de la réunion d’évaluation.
Le ministère a ajouté que des opérations sont déjà sur le terrain pour contrecarrer les actions de l’ennemi.
« Cette réunion souligne l’engagement du chef de l’État, chef des armées, à renforcer la sécurité nationale et à répondre efficacement aux défis actuels, notamment en cette période de fêtes qui nécessite une vigilance accrue en matière de sécurité. »
La réunion à huis clos a réuni les secrétaires d’État chargés de la gendarmerie nationale et des anciens combattants et victimes de guerre, le délégué général à la sûreté nationale, le directeur général de la recherche extérieure, l’inspecteur général représentant le ministre de l’administration territoriale, le chef d’état-major des armées, les chefs d’état-major, ainsi que les commandants centraux et territoriaux.