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Crise anglophone : des chefs traditionnels pris entre le feu croisé des séparatistes et des forces de sécurité

Depuis l’éclatement de la crise anglophone au Cameroun en 2016, les chefs traditionnels, symboles de l’autorité locale et du patrimoine culturel, sont devenus des cibles fréquentes dans le conflit armé qui oppose séparatistes et forces gouvernementales.

Fon Yakum Kelvin, élu en 2020 comme premier président de la Chambre des Chefs du Nord-Ouest, a lui-même fait face à cette violence en étant enlevé par des séparatistes en 2022. Après plus d’un an en captivité, il a été libéré en juillet 2023, mais plusieurs de ses pairs n’ont pas eu cette chance.

Depuis 2017, au moins neuf chefs traditionnels ont été tués dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Parmi eux, certains ont été assassinés par des combattants séparatistes, d’autres par des éleveurs peuls armés, ou encore lors d’opérations militaires.

Le chef Obon Ekpoh Philip Nkwoi du village d’Erat dans la région du Sud-Ouest, et son épouse, font partie des plus récentes victimes. Leur meurtre brutal, suivi de l’incendie de leurs corps, illustre la montée de la violence contre les autorités locales.

Les chefs traditionnels sont souvent pris dans un dilemme tragique : soutenir le gouvernement ou être perçus comme des complices par les combattants séparatistes. Dans certains cas, ils ont été enlevés, exécutés ou forcés de fuir leurs palais pour devenir des déplacés internes, notamment dans les régions francophones.

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Alors que le conflit continue de faire rage, les populations locales subissent les lourdes conséquences de cette guerre pour l’indépendance.

La situation humanitaire est critique, avec plus de 6 000 morts, des villages détruits, et des milliers de personnes déplacées. Le Cameroun a d’ailleurs été classé par le Conseil norvégien pour les réfugiés comme la deuxième crise la plus négligée au monde en 2023.

Ce qui a commencé comme une crise liée aux revendications de marginalisation des anglophones s’est transformé en une guerre armée. Aujourd’hui, les efforts pour rétablir la paix semblent lointains alors que les chefs traditionnels continuent de payer un lourd tribut.

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