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Sdf : Ni John Fru Ndi forme un nouveau gouvernement constitué des partisans de Joshua Osih

Au cours d’une conférence de presse qu’il a donnée le 16 juin 2022 en sa résidence sis à Nkolmfoulou dans l’arrondissement de Soa, le chairman Ni John Fru Ndi a, à travers trois textes de nomination, procédé à la reconfiguration de l’architecture interne du parti dont il tient les rênes.

Le premier est celui qui coopte aux postes de 4ème vice-président national et de Secrétaire national adjoint numéro 2 aux Droits de l’Homme et des peuples quatre membres pour le premier poste et huit pour le second. Il s’agit, ici, des militants cooptés au sein du comité exécutif national du Front social démocrate.

La deuxième décision rendue publique porte réaménagement du Shadow cabinet et, singulièrement, les commissions permanentes du Sdf. La troisième, quant à elle, porte nomination d’un nouveau Secrétaire général du parti et de ses quatre adjoints.

De ce réaménagement de l’ossature interne, il ressort une décision majeure: la promotion d’une dame comme Secrétaire générale du Front social démocrate (Sdf). Actuellement, conseillère municipale à la commune d’arrondissement de Douala 1er et députée suppléante de Joshua Osih à l’Assemblée nationale, Me Adeline Lord Djomgang, précédemment 4ème adjointe au Secrétaire général, remplace Jean Tsomelou, qui a été muté comme président d’une commission permanente.

L’ancien sénateur Sdf de l’Ouest(2013-2020) tient, désormais, les rênes de la commission permanente en charge de l’Agriculture et du Développement rural. L’ancien Sg du Sdf est assisté de Arnold Mbia, qui occupe le poste de vice-président.

Le remaniement gouvernemental opéré par le chairman Ni John Fru Ndi laisse transparaître autant les entrées que les sorties. Parmi les nouvelles figures qui font leur intégration dans cet appareil politique, il y a un éminent leader de la société civile et un universitaire. Me Felix Nkongho Agbor, devient le nouveau patron de la commission permanente des Affaires judiciaires et juridiques.

Avocat au barreau du Cameroun, Nkongho Agbor est le coordonnateur national du Centre pour les droits de l’Homme et la démocratie en Afrique (Chrda). Celui qui sera assisté par Me Suzanne Moussio est connu comme l’un des défenseurs du paradigme fédéraliste et avait été l’une des figures de proue du consortium ayant exposé, sur la façade de la République, les revendications corporatistes des avocats et des enseignants anglophones avant l’enclenchement, en octobre 2016, de la crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Nkongho Agbor a obtenu, le 7 juin 2022, le Prix Robert Kennedy au sénat américain à Washington.

Autre nouvelle figure qui fait son entrée dans l’ossature du Shadow cabinet, c’est Louis-Marie Kakdeu. Ancien cadre du Crac(Croire au Cameroun), parti politique fondé par feu Bernard Njonga, L.-M. Kakdeu vient de bénéficier de la confiance de Ni John Fru Ndi tant il l’a érigé au poste de président de la commission permanente de l’Economie, des Finances et du Commerce.

Actuellement enseignant Chargé de cours à l’Université de Maroua, L.-M. Kakdeu est administrateur civil de formation sorti de l’Institut de Hautes études en Administration publique(Idheap) en Suisse. Il est titulaire d’un Doctorat Ph D en Analyse du discours et est spécialiste d’Economie publique et titulaire, en même temps, d’un Certificat de spécialisation en politique budgétaire et en politique fiscale.

C’est un féru et mordu de l’Economie que le chairman a placé à la tête de cette commission. Au Cameroun, ce jeune universitaire est un entrepreneur social reconnu dans le monde de la production locale, qui dirige la Coalition pour la production nationale au Cameroun.

Au-delà de ces deux nouvelles recrues, qui deviennent, ipso facto, des cadres du Front social démocrate(Sdf), il y a quelques militants proches de Joshua Osih, 1er vice-président national du parti, qui bénéficient d’une ascension politique dans ce gouvernement du chairman. Moïse Nguidjol Ngan est promu président de la commission permanente en charge de l’information et des médias.

Cet ancien militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) de la fin des années 90 remplace, à ce poste, Jean Robert Wafo, ancien 4ème adjoint à la mairie de la commune d’arrondissement de Douala II, limogé. Très proche de l’honorable Jean Michel Nintcheu, député Sdf du Wouri-Est, J.R. Wafo est éjecté du gouvernement de l’ombre de Fru Ndi au profit de Nguidjol Ngan, l’un des soutiens du premier vice-président national.

Ce dernier fait partie de ceux qui ont tancé Nintcheu le 20 mai 2022 pour avoir boycotté, en compagnie de ses proches collaborateurs, la participation du parti à la parade civile et militaire de la fête nationale.

Il en est de même de Mathurin Byoll, qui est nommé au poste de vice-président du département des Travaux publics et Transport. Son chef hiérarchique est le sénateur Honoré Ngam. Militant du Sdf dans le Littoral, M. Byoll s’est aussi situé aux antipodes de l’honorable Jean Michel Nintcheu le 20 mai 2022 lorsqu’il a décidé de jouer aux abonnés absents à la célébration du cinquantenaire de la fête de l’État unitaire. Il a, de surcroît, appelé à la démission du président régional du Sdf pour le Littoral tant ce dernier s’est opposé aux directives du chairman, qui a demandé à l’ensemble des militants de participer à cette célébration.

Autre figure non des moindres qui intègre le cercle restreint des conseillers juridiques nationaux du parti Me Paul Payere. Lui aussi proche de J. Osih, ce militant a été coopté comme avocat du parti, tout autant que l’honorable Bolevie Mbanya. Payere rejoint, entre autres, Me Moustapha Ngouana, Tsapy Lavoisier et huit autres qui avaient été élus au dernier congrès ordinaire du Sdf en février 2018 à Bamenda.

Parmi les sortants, en dehors de Jean Robert Wafo, désormais ancien ministre du Shadow cabinet en charge de l’information et des médias, il y a Evariste Fopoussi, ancien ministre du Shadow cabinet en charge de l’Economie, des Finances et du Commerce. Ce dernier a été éjecté au profit de L.-M. Kakdeu. il y a également Jean Takougang, ancien ministre du Shadow cabinet en charge de l’Education et de la Formation, qui est, aujourd’hui, remplacé par Abel Langsi.

Cyprien Awudu Mbaya, ancien ministre du Shadow cabinet en charge des Mines, de l’Eau et de l’Energie, est limogé à ce poste au profit de Jaff Romanus. Ancien député Sdf, Awudu avait jeté l’éponge quelques jours avant le lancement de la campagne électorale pour le double scrutin législatif et municipal de 2020.

Au cours d’un point de presse qu’il avait donné à Yaoundé, cet ancien élu de la nation craignait pour sa vie dans les zones anglophones au regard de la persistance, à cette époque – là, des formes d’atrocités perpétrées régulièrement.par des bandes armées criminelles. En rappel, les derniers textes de nomination du Shadow cabinet remontent en 2012.

Perspectives pour la redynamisation du SDF

32 ans après sa naissance, le parti de la balance est, aujourd’hui, écartelé par deux factions diamétralement opposées, à l’instar de l’aile conservatrice dirigée par Fru Ndi et ses collatéraux et l’aile dissidente animée par l’honorable J.-M. Nintcheu et ses congénères. Les trois textes de nomination sont rendues publiques alors que le congrès ordinaire du parti est prévu en 2023.

Cette assise permettra de redéfinir les axes stratégiques du parti, d’amender les statuts, d’élire les nouveaux membres du comité exécutif national, qui s’associeront à ceux qui viennent d’être nommés dans le dessein de la revitalisation de cette formation politique. Le chairman abat donc la carte de la survie du Sdf, dont les scores électoraux ont, littéralement, baissé depuis l’élection présidentielle du 7 octobre 2018.

Le taux de 3% obtenu par le 1er vice-président national, candidat malheureux à cette échéance électorale en est un cas illustratif. Même lors du double scrutin législatif et municipal de 2020, le nombre de députés, sénateurs, de lairues6et de conseillers municipaux a, de manière sensible, baissé. La crise sécuritaire, qui sévit, depuis quasiment six ans dans les zones anglophones, bastions électoraux du parti, en est la cause principale.

Serge Aimé Bikoi

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