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Marches blanches : les avocats et des détenus du Mrc désertent les tribunaux

Le collectif Sylvain Souop a décidé de ne plus représenter les militants du Mrc incarcérés à Bafoussam, Douala, Mfou et Yaoundé. Les détenus ont quant à eux décidé de ne plus comparaître devant les juridictions.

Les Conseils des militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) quittent leur robe. L’annonce a été faite dans un communiqué signé du leader du Collectif, Me Hippolyte Meli. Les avocats avancent plusieurs raisons pour justifier leur retrait. Ils accusent notamment la justice d’être partiale.

«...En raison de l’impossible accès à une justice équitable rendue par un tribunal impartial et indépendant, pour les 124 prisonniers des manifestations pacifiques du 22 septembre 2020, incarcérés à Bafoussam, à Douala, à Mfou et à Yaoundé et pour ceux dont les recours sont en attente d’examen, y compris pour ceux qui ont exercé des recours, devant les juridictions administratives, et d’autres part, en raison de l’absence d’équité et d’équité des juges civils, administratifs ou militaires en charge desdites affaires et du constat de la négation par ces juges de leur serment de magistrat notamment le refus systématique et manifeste d’appliquer la loi, toute chose contraire à la déontologie judiciaire et aux principes d’une justice conforme aux droits de l’homme», indique Me Hyppolite Meli.

Par conséquent le Collectif ne se rendra plus dans les tribunaux. « Ne pouvant continuer à fournir les prestations professionnelles dans ces conditions qui vont à l’encontre de notre serment d’avocat, le Collectif déclare ne pas pouvoir s’associer à l’arbitraire et à l’illégalité et prend la lourde et délicate décision de son retrait des procédures en cours. Le Collectif prie le Mrc, ses alliés, ses membres et sympathisants ainsi que l’opinion publique nationale et internationale de le comprendre et de lui en donner acte».

Détenus

Une décision manifestement prise de commun accord avec les détenus.

En effet, ces derniers ont de leur côté décidé de ne plus prendre part aux différents procès en cours. Ils ont par ailleurs écrit à la communauté internationale. « Arbitrairement arrêtés, sauvagement torturés, dépouillés de notre argent et de nos biens par les éléments des forces de sécurités et illégalement jetés dans diverses prisons du pays dans le cadre des marches pacifiques du 22 septembre 2020, décidons de ne plus nous soumettre à une parodie de jugement…nous refusons à partir d’aujourd’hui de comparaître devant ces juridictions et d’y dire un seul mot qui accompagnerait la dictature dans sa forfaiture », peut-on lire dans la correspondance.

Procédures menées

Ces décisions des détenus et du Collectif Sylvain Souop sont assorties d’un rapport d’activités d’assistance des avocats en faveur des membres et sympathisants du Mrc victimes d’arrestations et de détentions arbitraires liées aux marches pacifiques du 22 septembre 2020.

Ce rapport met notamment en exergue les différentes procédures initiées dans le cadre de ces affaires. Au total, le collectif Sylvain Souop comptabilise 279 procédures d’Habeas corpus (mise en liberté immédiate) dans les villes de Douala et de Yaoundé.

Dans le détail, 166 procédures ont été introduites à Yaoundé: « en instance, 116 demande d’Habeas corpus dont 23 jugées sans objet, 25 déclaration d’incompétence, 25 demandes rejetées pour chose jugées, 16 demandes rejetées comme non fondées sans jonction des procédures, 25 demandes rejetées comme non fondées après jonction des procédures. En appel: 50 demandes de réformation en appel des décisions des rejets prononcés en instances soit, 23 demandes en appel jugées irrecevables, 27 demandes rejetées en appel en confirmation de la décision d’instance…»

Dans la ville de Douala 108 procédures ont été initiées et rejetées: «en instance 61 demandes d’habeas corpus introduites pendant la période de référence toutes rejetées, en appel 47 demandes de réformation sanctionnées par les décisions de confirmation du rejet». Dans la ville de Nkongsamba, 5 procédures ont été introduites et rejetées.

La Nouvelle Expression

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