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Covid 19: les patients d’autres pathologies se font rares dans les hôpitaux

Insuffisance rénale, diabète, cancers, hypertension… Des baisses de fréquentations sont enregistrées à certaines consultations dans les hôpitaux, les professionnels des soins déconseillent de rester â la maison avec ces pathologies au risque de complications.

On allège toujours la peine

Insuffisance rénale. A l’hôpital général de Yaoundé, le personnel soignant veille à prendre en charge les patients atteints de cette maladie, malgré le contexte de pandémie.

Hôpital général de Yaoundé (Hgy). De 9 h à 15 h, le docteur en service, Aristide Nono fait des va et vient. Toutes tentatives de le rencontrer aux premières heures de la matinée de ce mercredi sont vaines. Le néphrologue est au four et au moulin. Il est manifestement absorbé: « J’ai un patient qui a urgemment besoin de dialyse ». Malgré la secousse qu’impose le covid-19 au Cameroun depuis un mois et quelques jours, le service d’hémodialyse reste ouvert.

« Nos patients ont besoin de la dialyse pour se maintenir en vie », justifie le néphrologue. Démonstration faite dans la salle d’attente: près 40 patients sont assis. Cache-nez bien en place, les mesures de distanciation sont respectées, d’autres conversent. Certains, affligés observent. Ils sont atteints d’insuffisance rénale. Une maladie caractérisée par la détérioration de la capacité du rein à filtrer le sang.

Avec la survenue de la pandémie qui effraye, ces malades sont plus vulnérables. Le docteur Aristide Nono explique : « Le coronavirus peut dans une proportion de cas se compliquer d’insuffisance rénale et parfois conduire au besoin de dialyse. »

Le néphrologue craint même une augmentation du rythme de travail en pleine pandémie: « S’il y a des cas qui se compliquent cela induira un surplus d’activité en dialyse ». Ce jour par exemple l’équipe du docteur Aristide Nono a prévu faire de la dialyse à près de 80 patients, au lieu de 60, le nombre habituel.

Rendu à 14h, il en reste une quarantaine. C’est la deuxième et dernière vague de la journée. Emmanuel fait partie de cette vague. L’homme à la soixantaine, visiblement affecté, hoche la tête. Il est fatigué. Approché, il déverse ses peines: « Nous avons droit à deux séances de dialyse par semaine. Mais la semaine dernière nous n’avons eu droit qu’à une seule séance ».

« On nous a dit qu’il n’y avait pas le matériel », poursuit-il, le visage pâle. Et selon le docteur Aristide Nono, c’est le déficit de matériel qui pourrait perturber la chaîne de prise en charge des malades d’insuffisance rénale. « Le rein, le dialyseur, les lignes étaient en rupture. Il y a eu des soucis d’approvisionnement dans tout le pays ; ce qui influence le fonctionnement du service ».

Le covid-19 met tout, le monde au pas. En plus de ce souci d’approvisionnement, le personnel de santé travaille avec plus de vigilance maintenant. Le néphrologue martèle : « nous vérifions que nos patients ne présentent aucun signe suspect du covid-19 comme la toux, la fièvre… » Par mesure de précaution, une salle a été aménagée. « Il y a une salle de dialyse réservée aux patients suspects ou atteints du covid-19 », signale Aristide Nono.

En cette période de confinement, le service d’hémodialyse travaille aussi via le téléphone. « Même s’ils sont obligés de venir ici deux fois par semaine, tous les patients ont nos contacts. Ils peuvent signaler des urgencès ou des symptômes qui les feront penser à une éventuelle infection », a rappelé le néphrologue.

Source: Le Jour

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