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Cameroun : deux cadres du Minfopra entendus sur le scandale des ex-temporaires

Ils occupaient d’éminentes fonctions au sein du Comité de recrutement des ex-temporaires à la Fonction publique ils ont expliqué comment plus de 200 personnes ont été frauduleusement insérées dans les effectifs des agents de l’Etat.

On s’achemine vers la fin du procès de l’affaire dite de la contractualisation des ex-temporaires dans l’administration publique. Le 30 juin prochain, le ministère public va, en principe, présenter son réquisitoire dans cette procédure judiciaire qui est en jugement depuis janvier 2019.

En effet, cinq personnes, en service au ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra) entre 2013 et 2015, sont accusées d’avoir frauduleusement inséré 232 agents dans les effectifs du personnel de l’Etat Un forfait présumé qui aurait fait perdre au Trésor public pas moins de 219 millions de francs versés comme salaires aux bénéficiaires de la fraude. Un montant d’un peu plus de 742 millions de francs a failli subir le même sort Le 30 avril dernier, le tribunal a achevé avec l’interrogatoire des accusés.

Ce jour-là, c’est M. Souaibou Bah Abdoulaye qui a donné sa version des faits. Administrateur civil principal, il était membre du comité ad-hoc chargé de conduire les opérations de la contractualisation des ex-temporaires. Ledit comité était logé au Minfopra. L’accusé explique qu’au moment des faits, il était particulièrement chargé, au sein du Comité, de veiller à la collecte des dossiers, à l’élaboration des actes de recrutement et au suivi du traitement de ces dossiers dans les différents postes du comité jusqu’à l’immatriculation de ceux-ci.

Il disposait d’un mot de passe qui lui permettait d’introduire des données en machine lors de la confection des actes liés aux opérations de recrutement. Mais, pour les raisons de célérité du travail, il avait communiqué son mot de passe à certains membres de son équipe.

Il déclare qu’en 2015, les Services du Premier ministre avaient renvoyé les dossiers de 128 personnels des ministères des Relations extérieures, de la Santé publique ainsi que de la Cour suprême, et sur lesquels il devait effectuer des modifications, notamment sur la date de prise d’effet, à savoir le 1er janvier 2015 au lieu du 1er janvier 2010.

Sauf qu’après avoir effectué les modifications exigées, il s’est rendu compte en introduisant les données dans le Système intégré pour la gestion informatisée des effectifs de la solde (Sigipes) que le nombre de dossiers venus de la primature était bizarrement supérieur à celui qu’il devait y retourner.

Il a immédiatement procédé à des investigations dans le système pour comprendre ce qui n’allait pas. Ce qui lui a permis de découvrir qu’une centaine de dossiers avaient été validés et signés par le ministre de la Fonction publique au profit des personnes qui n’étaient pas éligibles à l’opération de recrutement

Conseil de discipline

En effet, M. Souaibou Bah impute le supposé forfait à deux dames, ses coaccusées déclarées en fuite. 11 s’agit de sa proche collaboratrice, Mme Mabe Raïssa et Rita Seini, qui était au moment des faits la secrétaire du ministre de la Fonction publique. Selon lui, c’est Mme Mabe qui initiait les dossiers décriés et Mme Seini se chargeait de les faire signer par le ministre. Les deux dames étaient passées aux aveux devant le Conseil de discipline.

«Est-ce que des irrégularités avaient été relevées par votre équipe», interroge le ministère public. «Nous avons détecté de faux diplômes», répond l’accusé. «Mme Mabe a dit lors des enquêtes que son travail consistait à faire des photocopies, mais, en 2013, c’est vous qui aviez permis qu’elle fasse des saisies», le représentant de l’Etat dans la procédure. M. Souaibou déclare que cette assertion est fausse, car «au fur et à mesure de l’exécution des travaux, les équipes étaient confectionnées en fonction du volume du travail».

Il a étayé son argumentaire en présentant des décisions ministérielles nommant Mme Mabe membre de différentes équipes. «On s’attendait à un document retraçant l’affectation des taches, il n’en est rien», relativise le représentant de l’Etat. «Mme Mabe a fait partie de plusieurs équipes-dans le cadre de ce recrutement», déclare l’accusé, indiquant que c’est à son insu que sa collaboratrice menait la fraude.

Marius Gustave Zanga assurait la fonction de secrétaire technique dans le Comité ad-hoc. Il a comparu au TCS en qualité de témoin de M. Souaibou Bah. «Combien de mots de passe aviez vous créés dans le cadre de ce recrutement?», interroge l’avocat de M. Souaibou Bah.

Le témoin explique que le Secrétariat technique avait plusieurs équipes pour la réalisation des tâches précises, chaque chef d’équipe disposait d’un mot de passe. Il est resté confus sur la question de savoir si un même mot de passe pouvait être utilisé par plusieurs personnes. Après plusieurs relances sur la question il a finalement déclaré que «par souci de faciliter le travail, un autre membre de l’équipe de travail pouvait utiliser le mot de passe pouf initier les actes».

Il va ensuite expliquer qu’au début du recrutement, le travail était assez technique. Ce qui requérait des connaissances en information et en gestion des carrières. «Mais vers la fin de l’opération, il fallait faire le traitement .manuel des dossiers parce qu’ils venaient au compte-goutte. A ce niveau, le travail était accessible à n’importe quel cadre».

Source: Kalara

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