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Bamenda : une ville assiégée par la violence et la terreur

Bamenda est actuellement assiégée par des groupes armés, notamment les Forces de défense d’Ambazonie (ADF), qui ont intensifié leurs activités ces dernières semaines.

Les habitants ont signalé une recrudescence des incidents violents, notamment des fusillades, des enlèvements, des vols à main armée et des meurtres.

Les ADF, en deuil de leur célèbre commandant « General Weapon », ont imposé des mesures strictes de ville fantôme consistant en quatre confinements le samedi, dont un le lundi. Ces mesures et la collaboration entre les ADF et les « Banso New Boys » ont encore plus déstabilisé la ville.

Les forces de sécurité, notamment l’armée, la police et la gendarmerie camerounaises, ont été accusées de négligence et de complicité, de nombreux habitants affirmant qu’elles se concentrent davantage sur l’extorsion aux points de contrôle que sur la protection des civils.

L’impunité dont jouissent les groupes armés les a encouragés à opérer avec une audace croissante, menant souvent des attaques en plein jour.

En pleine « cérémonie de deuil », le général Weapon et le colonel Mami ont confisqué 6 voitures de luxe appartenant à des civils, tué le maire Njoko et brûlé 12 taxis à Bamenda.

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Ville de Bamenda (c) Droits réservés

Plus de 6 000 morts

« Les meurtres, la saisie de téléphones, l’attaque des opérateurs de cabines téléphoniques, les enlèvements, les menaces contre les chauffeurs de taxi et les deux villes fantômes précédant le jour de Noël ne sont rien d’autre que de la terreur pure imposée à une population déjà en souffrance », a déclaré un habitant.

Le Nord-Ouest est l’une des deux régions du Cameroun, avec le Sud-Ouest, peuplées principalement par la minorité anglophone, dont une partie s’estime ostracisée par la majorité francophone de ce pays dirigé d’une main de fer depuis plus de quarante ans par le président Paul Biya.

Elles sont le théâtre depuis fin 2016 d’un conflit meurtrier entre les rebelles séparatistes d’un côté, l’armée et la police de l’autre, les deux camps étant régulièrement accusés par des ONG et l’ONU de crimes contre les civils.

Le conflit a fait plus de 6 000 morts et forcé plus d’un million de personnes à se déplacer, selon le centre de réflexion International Crisis Group (ICG).

Le 5 juin 2019, l’ONG Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) estime que la crise humanitaire est « la plus négligée au monde ». Le secrétaire général du NRC, Jan Egeland, dénonce la passivité de la communauté internationale face à la crise.

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Fin mai 2019, neuf ONG, dont Amnesty International et Human Rights Watch, accusent le Conseil de sécurité des Nations unies de « rester largement silencieux sur la crise ».

Le conflit est souvent considéré de manière simpliste comme un conflit linguistique.

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