Les chiffres recueillis auprès du secrétariat d’État à la Défense (Sed) révèlent une réalité troublante : l’année 2023 a été marquée par plus de 2 000 plaintes déposées contre des gendarmes pour divers abus. Parallèlement, le numéro vert dédié à ce service a reçu plus de 4 000 appels, incluant des dénonciations contre ses propres agents.
Selon un haut responsable du Sed, la majorité de ces plaintes ont été prises en charge, grâce notamment à des mécanismes de surveillance des réseaux sociaux, permettant à la gendarmerie nationale de repérer et de traiter les dénonciations visant son personnel.
Malgré les efforts déployés pour remédier à ces problèmes persistants, les chiffres révèlent l’ampleur du défi. La gendarmerie a mis en place des missions d’inspection générale dans plus de 140 unités au cours de l’année écoulée, démontrant ainsi une volonté de transparence et d’accountabilité.
Certaines dénonciations récentes, telles que celles relayées par le compte X « Nzui Manto », font actuellement l’objet d’enquêtes. Des gendarmes sont accusés de pratiquer des rançonnements, notamment à Douala, ciblant particulièrement les citoyens des régions en crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Toutefois, la véracité de ces allégations est en cours d’examen, souligne une source interne.
Malgré ces initiatives, des lacunes persistent dans la dénonciation des abus, en raison d’un manque de confiance envers l’institution. Pourtant, la gendarmerie encourage vivement les citoyens à utiliser le numéro vert (1501) pour signaler les actes répréhensibles, comme l’explique une publication officielle.
Ce numéro vert, opérationnel 24/24 et 7/7, est supervisé par le Poste de Commandement Opérationnel (PCOPS) de la Gendarmerie Nationale, garantissant ainsi une prise en charge efficace des dénonciations et une éventuelle sanction des responsables après enquête.
En somme, ces données révèlent à la fois les défis et les progrès dans la réforme de la gendarmerie nationale du Cameroun, soulignant l’importance de la transparence, de la responsabilité et de la confiance mutuelle entre l’institution et les citoyens.
