La gendarmerie nationale a convoqué le 14 janvier 2025 la défenseuse des droits humains, Maître Alice Nkom, à sa cellule d’investigation judiciaire à Yaoundé, pour répondre d’accusations liées au terrorisme.
Cette convocation fait suite à une convocation judiciaire émise par le directeur de la cellule d’investigation judiciaire de la gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Bilao Dieudonné. Maître Alice Nkom devrait également comparaître au bureau du préfet du Wouri, dans la région du Littoral, le 10 janvier.
En décembre 2024, une organisation de la société civile peu connue, l’Observatoire du Développement Sociétal (ODS), a déposé une plainte contre Alice Nkom devant un tribunal de Yaoundé, l’accusant d’atteinte à la sécurité de l’État.
L’obscure ONG l’a également accusée de financer le terrorisme et les groupes armés dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. La gendarmerie nationale a ouvert des enquêtes sur ces allégations, sur la base de la plainte de l’ODS, selon une correspondance datée du 31 décembre.
« En exécution des termes de la correspondance en référence, suite à la dénonciation de l’Observatoire Sociétal Développement (ODS) contre Madame Nkom Alice et associés pour tentative d’atteinte à la sûreté de l’État, financement du terrorisme et autres, j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir vous présenter à la Cellule Centrale d’Investigation Judiciaire de la Gendarmerie Nationale le mardi 14 janvier 2025 à 10 heures du matin pour les besoins de l’enquête », lit-on dans la lettre de convocation d’Alice Nkom.
Les critiques ont qualifié ces accusations de sans fondement, compte tenu du récent affrontement entre Alice Nkom et l’administration sur la suspension et l’interdiction de RHEDAC, une ONG dont Alice Nkom est la présidente du conseil d’administration.
Un avocat offre son soutien à Alice Nkom
Certains avocats, dont le défenseur des droits de l’homme Tamfu Richard, ont déclaré soutenir Alice Nkom. « Nous n’accepterons aucune forme d’intimidation ou de provocation, quelle qu’elle soit. « Le Cameroun nous appartient à tous et je crois en un État de droit où règne la primauté du droit », a déclaré Maître Tamfu.
« Celui qui allègue un fait doit être prêt à le prouver en droit. Je serai présente au SCRJ-SED pour assister et défendre juridiquement ma mentor, ma mère et ma très ancienne collègue Maître Alice Nkom le mardi 14 janvier 2025 à 10 heures. »
Alice Nkom a par le passé résisté à plusieurs convocations administratives du préfet du Wouri. Cela s’est produit après avoir ouvert les scellés du bureau du RHEDAC à Douala. L’ONG faisait partie des cinq organisations de la société civile que le gouvernement a suspendues et interdites en octobre pour des transactions financières présumées illicites.
Maître Alice Nkom a continué à soutenir que l’interdiction du REDHAC était illégale. Après que les autorités administratives ont scellé le bureau de l’organisation, elle a arraché le scellé, le qualifiant d’anticonstitutionnel.