La défenseure des droits de l’homme, Maître Alice Nkom, a refusé d’honorer la « dernière convocation » du préfet du Wouri, Sylyac-Marie Mvogo, prévue ce jeudi 19 décembre 2024.
La présidente du conseil d’administration du Réseau des défenseurs des droits de l’homme d’Afrique centrale (REDHAC) a demandé que la réunion soit reportée au 10 janvier 2025 car ses avocats ne sont pas disponibles pour l’accompagner.
Elle a également dénoncé la tentative d’intimidation du gouvernement, affirmant qu’elle ne se laisserait pas intimider mais resterait ferme.
La convocation fait suite à un incident survenu le 9 décembre 2024, lorsqu’elle a retiré un scellé administratif du bureau du REDHAC à Bali, Douala.
Il n’a fallu que très peu de temps au préfet du Wouri, Syliac-Marie Mvogo, pour la convoquer à son bureau le 11 décembre. Mais la réunion a été reportée après que Maître Alice Nkom ait refusé d’y assister, invoquant des irrégularités de procédure dans la convocation et un court préavis.
Une deuxième réunion prévue le 16 décembre n’a pas eu lieu après que le préfet l’a reportée au 19 décembre 2024. Dans la lettre de convocation, le préfet a obligé Me Alice Nkom à assister à la réunion, l’accusant d’avoir commis « des actes hautement répréhensibles ».
Il a également averti que « votre absence à cette dernière convocation sera purement et simplement qualifiée de rébellion avec toutes les conséquences juridiques et factuelles envisageables ».
Il est à craindre qu’elle soit arrêtée ou poursuivie pour avoir brisé le scellé administratif et snobé systématiquement la convocation du préfet.
Financement illicite
Le REDHAC d’Alice Nkom fait partie des cinq ONG sanctionnées par le ministère de l’Administration territoriale le 6 décembre 2024.
Deux ONG, dont REDHAC 2, ont été interdites tandis que trois, dont REDHAC 1, ont reçu chacune une suspension de trois mois. Ils auraient omis de déclarer des milliards de dollars de financement reçus de donateurs extérieurs.
Le gouvernement a accusé les organisations d’avoir reçu « un financement illicite et exorbitant, incompatible avec son profil opérationnel ». Il a également suggéré que leurs activités étaient « susceptibles de porter atteinte à l’intégrité du système financier national ».
Quelques jours après la décision, l’administration locale a scellé les bureaux des différentes organisations, dont celui du REDHAC, situé dans l’arrondissement de Douala I.
L’avocate Alice Nkom s’est jointe à un conglomérat d’organisations de la société civile au Cameroun pour dénoncer fermement l’action du gouvernement comme étant illégale.
Les organisations ont déclaré que l’administration avait violé les lois nationales, notamment la Constitution et le Code pénal.