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Succession au sommet de l’Etat : Paul Biya désillusionne ses « dauphins »

Face ci la presse à Yaoundé, le président de la République a, en présence de son homologue français, Emmanuel Macron, rappelé qu’il reste en poste. Et, ci l’observation, pour longtemps encore.

Un vent d’hilarité a parcouru, hier après-midi la Salle des diplomates sise au 3è étage du Palais présidentiel. Deuxième à prendre la parole pour s’adresser au maître des lieux, l’envoyée spéciale de Radio.France internationale (Rfi).

Amélie Tulet voulait, en effet, savoir si Paul Biya « espère briguer un nouveau mandat en 2025, ou s’il souhaite qu’une nouvelle génération représente le Rdpc, (parti au pouvoir, Ndlr) à la présidentielle ». Après s’ëtre fait répéter la question par son homologue français, Paul Biya, d’un ton sarcastique n’a pas tremblé face à l’aspect insidieux de la question.

« Comme vous le savez, le Cameroun est dirigé conformément à sa Constitution. D’après cette Constitution, le mandat que je mène a une durée de 7 ans. Donc, essayez de faire la soustraction : 7-4 ou 3, et vous saurez combien il me reste à diriger le pays. Quand ce mandat arrivera à expiration. Vous serez informée sur le point de savoir si je reste ou si je m’en vais au village », a répliqué le chef de l’État.

Maîtrisant a merveille l’art de la rhétorique, toujours d’une sagacité inouïe, Paul Biya, 90 printemps, est resté fidèle à la gouaille qui en a fait un être imprévisible. Il en dit toujours le moins, tout en laissant une large place aux conjectures.

Débat clos. Sur le même sujet, il avait déjà dérouté Gérard Grizbëc de France 2 le 3 juillet 2015, lors de la visite au Cameroun du prédécesseur d’Emmanuel Macron, François Hollande.

« Je commencerai par dire que ne dure pas au pouvoir qui veut, mais dure qui peut, avait-il déclaré. Je ferai une deuxième observation. C’est que, je ne suis pas à la tête de l’État par la force. Je n’ai pas acquis le pouvoir de manière dictatoriale. J’ai toujours été élu par le peuple et en ce moment, je suis en train de terminer un mandat qui m’a été donné par le peuple. D’ailleurs, il y avait d’autres candidats à cette élection. Je l’ai gagnée. C’est pour dire que l’élection présidentielle camerounaises de 2018 est certaine, mais encore lointaine. Nous avons le temps de réfléchir et le moment venu, les Camerounais et les amis français et tout le monde sauront si je suis candidat ou si je prends ma retraite.»

Sept années ont passé entre les deux formules. Mais cette fois, le contexte est tout autre. Il est marqué par toutes sortes de rumeurs, prêtant à Paul Biya tantôt l’intention d’écourter son mandat, ou encore de vouloir passer le témoin à un dauphin.

À travers sa réponse à Amélie Tulet, Paul Biya a manifestement voulu clore un débat, sortir d’un piège dans lequel une certaine opinion tente de l’enfermer. Et donc mettre en garde ceux qui engagent des batailles successorales dans le premier cercle de ses proches collaborateurs.

Le compte à rebours n’étant donc pas a l’ordre du jour, le premier Camerounais désillusionne les femmes ou hommes pressés de lui succéder. Il remet la balle au centre, renvoyant chacun à ses égoïstes ambitions et, en même temps, rappelant qu’il reste le maître des horloges.

Info Matin

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