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Patricia Tomaïno Ndam Njoya : conjurer le mauvais sort des violences électorales

C’est la quintessence du message de celle qui porte la triple casquette de maire de Foumban, présidente du Syndicat des communes du Noun et président national de l’Udc le 11 dernier en recevant ses deux militants condamnés à vie en première instance à Foumban et acquittés en appel à Bafoussam.

« Les scènes surréalistes que nous avons vécues à Foumban le 9 février 2020 avec mort d’homme le jour des élections, si ne sont pas endiguées, peuvent se généraliser et embraser le Cameroun lors des échéances à venir », assène la patronne de l’Union démocratique du Cameroun (Udc) dans la salle des actes de la commune bondée de monde.

On le comprend de go, elle est partagée entre le sentiment de satisfaction né de l’acquittement de ses deux militants injustement condamnées pendant plus de trois ans et un sentiment de crainte d’embrasement si rien n’est fait lors des prochaines échéances électorales.

En effet, les deux frères utérins, Mongbet Ousseni dit Rambo et Njoumen Voui Iliassou dit Grand Mao, reçus dans la liesse populaire à la Commune de Foumban ont été incarcérés depuis le 12 mars 2020 et condamnés à vie par le tribunal de Foumban pour « meurtre, apologie du meurtre, violence en matière électorale, séquestration en coactions ».

Pour que le vote ne soit plus une occasion où les Camerounais trouvent la mort, comme régulièrement rappelé par l’Udc aux autorités du pays, Patricia Tomaïno Ndam Njoya a réitéré certains points de cette demande redondante. Permettre qu’un huissier de justice puisse exercer le jour des élections pour constater les infractions électorales, mais à ce sujet elle regrette qu’aucune suite n’a été donnée par les demandes faites auprès du tribunal de Foumban par exemple.

Il y a aussi le renforcement des capacités d’Elecam. Par exemple, retient-on, il faut lui donner les moyens de la police le jour des élections, les moyens de faire régner l’ordre, de protéger les camerounais, de protéger leur vote le jour des élections, de préserver la paix.

« De plus en plus, les populations aspireront à protéger leur vote contre les fraudes organisées et parrainées par ceux qui usent de ces façons sans vergogne depuis longtemps », ou bien « J’invite les populations à garder plus de vigilance ; à rester plus que jamais déterminés à poursuivre sous toutes les formes, la quête de l’État de droit pour le triomphe la justice pour tous », rappelle l’édile de la ville de Foumban au faîte des questions électorales au Cameroun.

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Est-il encore besoin de rappeler qu’elle est le Porte-parole de la Plateformes des 7 partis de l’opposition dédiée à la réforme consensuelle du système électoral ? Elle enchaîne sur ces réformes demandées mais qui n’arrivent toujours pas, en indiquant que la participation citoyenne commence par-là, que le progrès durable passe par là.

« Chères populations de Foumban, nous sommes bien obligés de continuer à veiller sur notre droit et devoir citoyens absolus qui est le vote, comme nous l’avons appris à le faire », lance-t-elle à l’audience conquise du haut de la chaire. Dans la foulée, elle appelle les uns et les autres à garder à l’esprit l’idéal de fraternité, de juste et de progrès en prélude à la célébration de la fête nationale.

Elle a par ailleurs offert un recueil de docu- ments des témoignages liés aux péripé- ties électorales, « pour un devoir de mémoire, pour une contribution à la paix au Cameroun par le respect des valeurs de justice, de liberté, de solidarité chères à la ville de Foumban ».

La Cour d’appel de Bafoussam encensée

« Nous venons donc saluer cette déci- sion de la Cour d’appel, prise unanime- ment par le collège des juges constitué à cet effet et le Parquet général près la Cour d’appel de l’Ouest », se réjouit la présidente du Syndicat des communes du Noun. Elle poursuit en saluant le triomphe de la vérité, de la justice, tout en souhaitant au nom des populations, « un agréable retour à ces deux citoyens, désormais entièrement libres. Ils vont retrouver leur Koupa-Matapit natal ».

Bien plus, elle ne tarit pas d’éloges sur ce verdict en appel à la Cour d’appel de Bafoussam en parlant de « sentence salutaire, salvatrice, courageuse, rassurante, pour les républicains, démocrates, citoyens patriotes que nous sommes ». Par la suite elle précise qu’elle remercie et félicite tous ceux et celles qui ont manifesté leur solidarité agissante, « soutenant ainsi moralement pendant trois ans, ces deux frères durant leur détention sévère pour des motivations égoïstes ».

Il y a lieu aussi d’ajouter qu’étant incarcérés, les deux acquittés du jour, ont perdu leur mère. Un peu comme pour brosser un état d’esprit de la population de Koupa-Matapit suite à ce douloureux évènement, Patricia Tomaïno Ndam Njoya souligne que « les démo- crates républicains patriotes et citoyens libres de Koupa disent non au bourrage, non à l’intimidation, non au parti pris des autorités administratives le jour du vote, oui à la transparence, oui au libre choix ». Pour rappel, suite aux élections couplées du 9 février 2020, municipales

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et législatives, il y avait eu mort d’hommes à Koupa-Matapit, à une douzaine de kilomètres du centre de Foumban. Ce jour-là, des bureaux de vote étaient « troublés » à plusieurs reprises par un « groupe de personnes identifiées » dans la contrée qui a fini selon des témoins par saccager et emporter des urnes. Les électeurs et la population livrés à eux-mêmes se sont dressés contre ces groupes d’assaillants.

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