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Ordre des avocats du Cameroun : comment le nouveau bâtonnier a été élu

Me Mbah Eric Mbah devra conduire le Barreau pendant les trois prochaines années. Le processus électoral long et fatiguant a connu quelques perturbations.

Le public se trémousse dans la grande salle du palais des sports de Yaoundé ce 20 juin 2022 à 17h. Me Mbah Eric Mbah est proclamé vainqueur de l’élection du1 Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun, au cours d’un processus électoral de trois jours non-stop. Les avocats expriment leur joie en criant « Ubuntu, Ubuntu, Ubuntu ».

C’est le nom du candidat dans le cadre de sa campagne pour l’élection au poste de Bâtonnier. Cette grande salle, affiche ainsi une atmosphère détendue après une matinée agitée. Bref le processus électoral ayant conduit à l’élection du nouveau Bâtonnier a été perturbé avant le vote et la proclamation des résultats. Les travaux de l.’Assemblée générale ont été suspendus vers 10h avant de reprendre aux alentours de ’13h ce 20 juin 2022.

Au moment de la suspension, les avocats s’apprêtaient déjà à voter le successeur du regretté Charles Tchakouté Patié au poste de Bâtonnier. Tout est revenu à la normale après plus de deux heures d’interruption des travaux. La preuve vers 13h, plusieurs avocats avaient déjà voté leur candidat. Sur cinq candidats au départ, seuls quatre sont en compétition pour le poste du Bâtonnier.

Avant la survenance de l’incident, chaque candidat a pris la parole en cinq minutes pour convaincre l’électorat. Me Suzanne Tarn Batekÿ, la seule femme candidate a invité ses électeurs à accorder leur suffrage à Me Philippe Memong, secrétaire général sortant de L’Ordre et candidat au poste de Bâtonnier. C’est cette déclaration de la représentante du Barreau pour la région du littoral qui a créé l’incident.

L’ancien Bâtonnier, Me Eta Bessong, présent dans la salle n’a pas toléré cette prise de position de Suzanne Tarn Bateky. Il s’est dirigé vers le bureau du président de l’Assemblée générale de l’Ordre des avocats pour crier sa colère. L’ancien Bâtonnier y. voit une manoeuvre des avocats francophones pour élire un avocat francophone au poste de Bâtonnier.

Le ton est monté. Me Kless Yves Patrick Kouanou, le président de l’Assemblée générale de l’Ordre, superviseur de l’élection du Bâtonnier a pris la parole pour annoncer la suspension des travaux : « L’Assemblée générale élective est suspendue jusqu’à nouvel ordre », a déclaré le président de l’Assemblée générale. Chez la plupart des avocats, cette suspension constitue un autre moyen de blocage, depuis trois jours, de l’élection d’un nouveau Bâtonnier.

Me Hyppolite Meli, avocat au barreau du Cameroun déclare : « Nous sommes là devant une situation embarrassante. D’abord le président n’a pas précisé le temps que doit durer la suspension, ensuite nous rte savons pas si une nouvelle Assemblée générale sera convoquée pour élire le Bâtonnier. Je crains que dans cette confusion, beaucoup de confrères qui viennent des autres régions et qui sont déjà très fatigués prennent la route pour regagner leurs villes respectives ».

Francophonisation

L’élection du Bâtonnier cette année, présente plusieurs enjeux à en croire des avocats interrogés : « Le président de l’Assemblée générale de l’Ordre étant francophone il est question que le Bâtonnier soit élu anglophone. C’est une loi non écrite qui fonctionne depuis plusieurs années au sein du Barreau. Cette année, il est question que cette loi soit, respectée surtout parce que sur les 15 membres du Conseil de l’Ordre, seuls trois anglophones ont été désignés alors qu’en 2018, le Conseil de l’Ordre comptait six avocats anglophones. Nos confrères anglophones craignent une francophonisation de l’Ordre », affirme un avocat.

Dans les coulisses, les candidats comme plusieurs autres avocats expliquent que si la situation en est arrivée à ce point de crispation, c’est parce que les trois candidats anglophones n’ont pas pu s’entendre pour trouver une candidature unique : « Le Sud-Ouest estime que c’est son tour d’avoir un Bâtonnier alors que.le Nord-Ouest dit avoir-beaucoup de projets pour moderniser le Barreau. Nous sommes là devant une situation où les candidats anglophones n’arrivent pas à s’entendre et cette situation ne doit en rien paralyser le fonctionnement de notre Barreau », explique un membre du Conseil de l’Ordre.

Hier aux environs de 16h, les dépouillements de vote-étaient encore en cours. Les avocats, presqu’introuvables ce lundi dans les tribunaux où les affaires de leurs clients sont pendantes ont résisté malgré la fatigue pour un changement.

Le Jour

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