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Nord : le casse-tête des hommes en uniforme véreux

Un arrêté du gouverneur de la région réorganise certains postes de contrôles police, gendarmerie et douane et sème la confusion chez des usagers.

Une nuée de plusieurs dizaines de motos, klaxonnai, phares allumés et les conducteurs hurlant, a déferlé sur Bagongong. le dimanche 18 septembre dernier, au poste de contrôle mixte à la sortie nord de la ville de Garoua. Les jeunes en colère voulaient « délivrer » leurs deux collègues, interpellés plus tôt et mis en fourrière.

Selon nos informations, les douanier pour leur première journée de travail à ce poste de contrôle avaient procédé à des vérifications et décidé de confisquer les engins contrevenants. Le fait était totalement inédit. Les gabetous ne se hasardaient jamais à effaroucher les conducteurs de moto taxi, une corporation réputée sensible voire belliqueuse.

Ces jeunes « débrouillards » bénéficient en effet d’une tolérance administrative tacite. C’est su qu’ils violent plus d’une règle mais, c’est aussi le moyen le plus commode pour apaiser des chômeurs. Un modus vivendi s’était installé entre les conducteurs de moto taxis et les forces de maintien de Tordre.

Au check point de Bagongong, le matin, chacun d’eux s’arrêtait à la corde qui sert de barrière, le policier ou le gendarme selon qu’on entrait ou sortait de la ville de Garoua, prenait discrètement les 500 fcfa, marquait au feutre le phare et laissait passer sans autre difficulté.

Mais, le 13 septembre 2022, le gouverneur de la région du Nord a pris un arrêté II a décidé de réorganiser les contrôles routiers sur certains axes routiers. Il a de fait supprimé les check points des douaniers et mis ceux d à travailler avec les gendarmes et policiers.

Ce dimanche là, c’était le premier grand jour de l’amalgame à Bagongong. La sauce a failli tourner, quand les douaniers ont simplement voulu faire leur travail ou du zèle. Après des cris et invectives, les gendarmes et policiers ont su calmer douaniers et contrevenants conducteurs de moto taxi. Les motos ont été relâchées et la foule s’est dispersée.

Pour cet observateur « le gouverneur a pris conscience d’un problème pourquoi les denrées coûtent extrêmement chères ? Celles qui proviennent des régions du Sud du pays coûtent chères déjà là bas et deviennent inabordables pour les populations une fois transportées dans le Nord parce que l’argent que les transporteurs et les producteurs donnent aux policiers et gendarmes en route est répercuté chez le consommateur. Il fallait donc réglementer, explique notre source proche des services du gouverneur.

Pour notre interlocuteur, l’Etat a un problème. « Est- ce qu’il faut enlever toutes les barrières ? Si on les enlèvent qu’est ce qui passe par la route dans cette reyiun frontalière du Tchad, du Nigeria et de la Rca ? » questionne-t-il.

Avant d’ajouter « En réalité, les policiers et les gendarmes ne consent rien ! Nous le savons mais, on ne peut pas libérer les routes parce que les contrôles sont quand même dissuasifs, au vu de ce qu’il y a aussi des coupeurs de routes. Alors le gouverneur a pris un arrêté pour mettre de Tordre, pour que les postes existants soient mixtes. Nous pensons qu’il est plus difficile de » voler  » quand les postes sont composés de corps différents aux missions différentes. On pense qu’ainsi le partage en cas de corruption va poser problème. Mais, on sait que gendarmes et policiers s’entendent bien, ils ont même une caisse commune à chaque check point » décrie-t-il.

Pour Abdoulaye D., transporteur, l’arrêté du gouverneur ne résout pas le problème des tracasseries routières mais, le déplace. » Le gouverneur a réglé le problème sur la route principale, les voies secondaires. Cependant sur les routes allant vers les grands marchés c’est un autre problème. Par exemple sur la route entre Garoua et Bacheo en passant par Gashiga, il existe une arnaque à outrance« .

Aliou est un jeune licencié en attente d’un emploi. Il fréquente le Marché de Mbaikoua, à 175 km, pour y acheter des vivres qu’il revend à la ville en attendant de » trouver mieux à faire, de passer un concours  »  » on est trois amis à faire la route, on paye 15000 fcfa chacun et à chaque trajet, le conducteur de la moto doit verser à la dizaine de contrôles, 8.000 fcfa au total et encore, c’est quand il est assez habile pour en contourner certains  » Sur cet axe, qui mène aussi au marché de bétail d’Adoumri, » tous les hommes en tenues, policiers, gendarmes, militaires, douaniers, agents des eaux et forêts, rançonnent les usagers.

Pour notre Interlocuteur des services du gouverneur, « Si le problème doit être réglé, il faut aller à ses racines et trouver une solution« . D’après lui, le problème ce n’est pas le contrôle, c’est l’individu, le contrôle n’est pas mauvais. Il vise à s’assurer que tout le monde est en conformité avec la réglementation. Il faut des contrôles.

Par contre, est-ce que ceux qui mènent le contrôle veulent que tout le monde soit en conformité avec la toi ou est-ce qu’ils veulent se remplir les poches ? S’ils veulent se faire de l’argent, il faut résoudre ces problèmes d’argent mais pas essayer de réglementer les postes de contrôles. Les mesures qu’on prend en concentrant l’attention sur les postes de contrôles dans les grands axes créent d’autres problèmes et ne règlent pas le problème existant.

 » Il se souvient que le commandant de la 3ème région militaire interarmées, commandant des forces de défense de la région, » a fait le constat que des armes et des matériels illicites partent des pays voisins et passent par la région pour essaimer dans le reste du Cameroun et créer des problèmes.

Au Nigeria, ces armes sont transportées à motos, au Cameroun ces trafiquants qu’on appelle les « cascadeurs se servent des Starlet. Il a institué des contrôles mixtes gendarmerie, armée de terre aux frontières pour fouiller tous les véhicules pour que ces produits là ne passent plus. Ça a été fait, sauf que sur le terrain, on dit que c’est des postes torts « , ce qui toit qu’on doit y verser 500 fcfa pour passer.

Ce qui a donc changé, c’est que le montant à payer est devenu plus élevé, or, ces produits de contrebande vont être proposés sur le marché et les 500Fcfa du pot de vin seront répercutés sur le consommateur. Le problème est le même « , se désole-t-il.

Il ajoute que les administrations et même l’armée ont tout prévu pour réglementer l’activité des agents publics. » il ne peut pas avoir des agents publics, connus de tous pour leurs activités illicites qui ne sont pas contrôlés ni réprimandés. Il y a la Division générale des contrôles de police qui a la mission de contrôler les policiers. Si elle ne le fait pas, on doit ramener à le faire.

Il y a le responsable de la Division de la sécurité militaire dans la région, qui est à même de rendre compte des activités des forces de défense et de sécurité dans la région et de leur impact sur le moral des populations. S’il ne peut pas contrôler on doit l’amener à le faire.

Les services de renseignements doivent aussi pouvoir dénoncer les fonctionnaires véreux. Il faut concevoir, il faut coordonner mais, surtout il faut contrôler. Des chefs ont pris des décisions au bénéfice des populations, ces actes sont utilisés pour appauvrir les populations. Il ne peut pas avoir d’administrations incontrôlables. »

Le Jour

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