fbpx

Cameroun Actuel

Ligne 94 : a-t-il reçu les « très hautes instructions » de faire décaisser 124 milliards ?

Le ministre d’Etat, SG/PR, qui manipule à sa guise la volonté du Chef de l’Etat, n’a pas intégrer cette référence de Paul Biya au moment de contraindre le Minepat à lui octroyer ce pactole, en moins de 4 ans. Des Camerounais attendent l’éclairage de Ngoh Ngoh sur ce « scandale ».

Le secrétaire général de la présidence de la République (Sg/Pr), Ferdinand Ngoh Ngoh, a encore usé des «très hautes, instructions de Monsieur le Président de la République» pour faire bouger un membre du gouvernement. Dans une correspondance datée du 18 janvier, estampillée «très urgent» et adressée au ministre en charge du Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe) il demande, «d’ordre du chef de l’Etat», à Mbah Acha Rose Fomundam d’ouvrir «une enquête sur le financement par le Trésor public, des projets appartenant à des promoteurs privés». Devenant à l’occasion juge et parti, il oriente le Consupe vers les seuls opérateurs privés. Suivez notre regard.

Dame Mbah Acha, qui au passage est hiérarchiquement placée sous les ordres du Sg/Pr, devra ainsi procéder à l’audit de la gestion des ressources issues des chapitres budgétaires 65 et 94 sur la période allant de 2010 à 2021. De même, devra-t-elle faire parvenir son rapport final au commanditaire, «en vue de sa très haute appréciation par le Président de la République».

Ainsi que votre quotidien l’a récemment relaté, sur la base d’un post devenu viral sur les réseaux sociaux du lanceur d’alerte Boris Bertold, Ferdinand Ngoh Ngoh a lui-même fait prélever, sur la base de justifications controversées et entre 2017 et 2019, un montant total de 123,9 milliards de francs dans la ligne 94 du ministère de l’Économie, du Plan et de l’Aménagement du territoire (Minepat).

Il a ainsi piqué un montant de 2,5 milliards de francs pour des «besoins d’urgence relevant de l’investissement public du secrétariat général de la présidence de là République», puis 121 milliards dans la même caisse pour des «opérations spécifiques Can 2019», et encore 400 millions pour des «travaux de réhabilitation du réseau téléphonique de la présidence de la République».

A l’heure de demander des comptes, les Camerounais sont en droit d’exiger de lui la preuve qu’il a agi sur «très hautes instructions» de Paul Biya. Parallélisme des formes oblige, le Sg/Pr a le devoir, ainsi qu’il en a pris l’habitude à travers l’organisation de fuites de correspondances sensibles, aussitôt diffusées sur les réseaux sociaux avant même d’être parvenues à leurs destinataires, de présenter aux Camerounais les documents par lesquels le chef de l’État a fait ordonner le décaissement de 123,9 milliards de francs dans la ligne 94 du Minepat.

Ministre de tout. Réputé dans le sérail pour sa rapacité financière, le Sg/Pr fait aujourd’hui feu de tout bois avec, manifestement, l’intention malsaine d’atteindre ceux qui lui feraient de l’ombre au sein des institutions.

C’est Ferdinand Ngoh Ngoh, rappelle-t-on qui, le 6 avril 2021 et «sur très hautes instructions» du président de la République demandait au ministre d’État, ministre de la Justice, garde des Sceaux, d’engager les poursuites judiciaires contre les auteurs, coauteurs et complices de détournement des fonds alloués pour la lutte contre la pandémie de coronavirus.

Le 29 mars d’avant, le Sg/Pr, sur la même base, répercutait au Consupe «les hautes directives du chef de l’État» prescrivant l’accélération de la mission d’audit des fonds Covid, dont le rapport faciliterait la conclusion avec le Fonds monétaire international (Fmi) d’un nouveau programme économique et financier.

Ministre de tout et se mêlant de tout, M. Ngoh Ngoh avait réussi à faire engager tambour battant une série d’auditions au Tribunal criminel spécial (Tcs).

Selon des sources proches du dossier, le propre nom du très proche collaborateur du président de la République apparut plusieurs fois dans les procès-verbaux d’audition. La plupart des personnes sur qui portaient les enquêtes auraient ainsi, preuves à l’appui, démontré que l’homme, sans qu’on sache à quel titre, avait réussi à faire passer plusieurs «marchés Covid» dont certains se seraient avérés soit fictifs, ou alors frappés de grossières surfacturations. Jonglant avec les procédures, essayant d’instrumentaliser les institutions, le Sg/Pr navigue au gré de ses calculs et intérêts personnels. Avant-hier, c’est au niveau de la Chambre des comptes qu’il alla tester les «très hautes instructions» de Paul Biya.

Hier, c’est devant le Tcs qu’il essaya maladroitement d’obtenir la tête de ceux qu’il considère comme ses ennemis intimes. L’on se demande alors, dans une autre affaire touchant selon des indiscrétions à des milliards de francs, pourquoi il préfère se tourner vers le Consupe au lieu de repartir vers le Tes. Le faisceau de mystères s’épaissit, quant aux vraies intentions de I erdin.md Ngoh Ngoh.

Info Matin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dernières nouvelles

Suivez-nous !

Lire aussi