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La crise anglophone, un héritage empoisonné des colonialismes français et britannique

Impacté par les colonialisme français et britannique, le Cameroun est même aujourd’hui menacé par les crises sécuritaires dans ces régions anglophones, des crises qui sont nées de la rivalité entre les anciens colonisateurs.

Les 25 juillet 2022, le président Macron se rend au Cameroun, un pays qu’il n’a pas visité depuis son arrivée au pouvoir en 2017. Mais depuis octobre 2017, le Cameroun est en proie à un conflit meurtrier qui oppose l’armée aux forces séparatistes des deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Ses origines remontent à la colonisation de ce pays par les gouvernements français et britannique.

Entre 1919 et 1961, ces deux régions, alors sous administration coloniale britannique, étaient connues sous le nom de Cameroun britannique méridional. Après un référendum organisé par les Nations unies le 11 février 1961, leurs habitants ont opté pour la « réunification » avec le Cameroun français, le 1er octobre 1961.

Mais tout ne s’est pas bien passé après cette réunification. Les deux régions anglophones, qui représentent environ 20 % de la population, se sont plaintes à plusieurs reprises de discrimination et d’exclusion. Des manifestations organisées pendant toute l’année 2016 dans les régions anglophones du Cameroun ont dégénéré en guerre civile en 2017. Les éléments séparatistes dans ces régions prétendent d’établir une république indépendante nommée « Ambazonia ». Le nom Ambazonia est dérivé de la baie d’Ambas, dans le golfe de Guinée. L’invention de ce nom, au milieu des années 1980, est attribuée à un avocat anglophone dissident, Fon Gorji Dinka.

Ce conflit armé a déjà causé 2 000 morts, 600 000 déplacés internes, 60 000 déplacés à l’étranger et la destruction de centaines de villages.

En effet, la majorité des litiges frontaliers et des crises ethniques ou linguistiques au sein des pays africains de nos jours s’enracinent dans les complots des anciennes forces occidentales qui ont colonisé le continent et ont semé des grains de discorde dans ces territoires en vue de les mieux exploiter.

Le Cameroun est souvent appelé « l’Afrique en miniature » en raison de l’incroyable diversité culturelle, linguistique et géographique du pays. D’après les sondages, la majorité des Camerounais parlement encore les langues autochtones dans leurs foyers. 28% des Camerounais (3 millions personnes sur une population de 26 millions) ne parlent ni anglais ni français. Le pays abrite plus de 1738 groupes linguistiques différents. 55 langues afro-asiatiques, 169 langues nigéro-congolaises, 4 langues oubangues et 2 langues nilo-sahariennes sont parlées au Cameroun.

La plupart des langues parlées au Cameroun sont des langues indigènes. Avec une population estimée à 26 millions d’habitants, l’UNESCO a classé le pays comme une densité culturelle distinctive. L’Institut National des Statistiques du Cameroun rapporte que 4% des langues indigènes ont disparu depuis 1950. Actuellement, 10% d’entre elles sont délaissées et 7% sont considérées comme menacées.

Mais les régions anglophones ne sont pas les seules régions qui sont menacées à cause des ingérences étrangères. La région de l’extrême-nord camerounais aussi subit depuis quelques années des attaques terroristes des groupes armés financés et soutenus par certains Etats extrarégionaux.

Si aujourd’hui, le Cameroun s’affronte à ces crises sécuritaires dans les région Sud-Ouest, Nord-Ouest et Extrême-nord, il faut insister sur le rôle des puissances coloniales qui ont essayé à supprimer les langues et les religions locales et à imposer leur système de gouvernance.

Le gouvernement français est bien conscient de l’importance des questions historiques dans ses relations avec le Cameroun. De là, Emmanuel Macron emmène avec lui l’historien Achille Mbembe et l’artiste Blick Bassy, dont l’album 1958 rend hommage à Ruben Um Nyobé, figure de la lutte pour l’indépendance dont se revendiquent des militants upécistes. Ils viennent d’ailleurs d’écrire une lettre ouverte dans laquelle ils demandent « la repentance et la réparation des exactions commises » par la France contre le peuple camerounais.

IRNA

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