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Il brûle les parties intimes de son épouse en l’accusant d’infidélité

Un homme est accusé d’avoir administré un traitement cruel à son épouse pour avoir découvert ses infidélités supposées à travers le sondage minutieux du téléphone portable de cette dernière. Comme punition, il aurait versé de l’eau bouillante sur les parties génitales de sa dulcinée. Il parle d’accident.

Le collège des juges du Tribunal de grande instance (TGI) du Mfoundi est appelé à se prononcer sur le cas de Antoine Eko Ekame, un taximan, détenu à la prison centrale de Yaoundé Kondengui depuis 2018. Il est accusé d’avoir tenté de donner la mort à Mme Matom Fom, sa concubine de 24 ans, en lui versant de l’eau bouillante sur les parties génitales. D’où l’infraction de tentative de meurtre qui pèse sur lui. Les débats ont été ouverts dans cette affaire le 4 février 2022 en l’absence de la présumée victime. L’accusé, quant à lui, clame son innocence depuis le déclenchement de cette procédure.

Il ressort des déclarations de Mme Matom Fom faites à l’enquête préliminaire que le 19 mars 2018, aux environs de 13h, son conjoint (avec lequel elle avait déjà passé 7 ans de vie commune) s’était enfermé avec elle dans leur domicile à Ekié, un quartier de Yaoundé. Et ce dernier avait exercé des violences physiques sur sa personne, lui reprochant son inconduite.

Après l’avoir déshabillée, M. Eko Ekame Antoine lui aurait administré des coups de fouets avant de ligoter ses mains et ses pieds. Il aurait ensuite versé avec précision de l’eau bouillante sur ses parties intimes, notamment le sexe, les seins, le ventre et les cuisses. «L’accusé puisait de l’eau chaude qu’il avait préalablement apprêtée dans un gobelet et prenait du plaisir à la verser sur les parties intimes de sa copine», a déclaré avec insistance la représentante du ministère public.

Certificat médical…

Par la suite, le mis en cause aurait abandonné sa compagne qui hurlait de douleur dans la maison. Mme Matom Fom dit n’avoir eu la vie sauve que grâce à l’intervention des voisins, qui l’ont conduite dans un centre hospitalier. Curieusement, après sa sortie de l’hôpital, la dame avait été ramenée de force par son père chez son conjoint, lequel avait aussitôt repris avec des menaces de mort à l’égard de la plaignante. Une situation qui avait poussé la dame à saisir la justice.

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Interrogée au cours de l’enquête, la bailleresse du couple avait déclaré avoir entendu l’accusé qui menaçait de brûler sa compagne. Au soutien de son récit, le parquet a produit au tribunal le procès-verbal d’enquête préliminaire, les photographie de la supposée victime qui démontrent son état après l’incident, et un certificat médico-légal.

Pour sa défense, M. Eko Ekame Antoine, 38 ans, a relaté au tribunal que deux jours avant les faits, sa concubine, qu’il soupçonnait de lui êtrevinfidèle, était en communication téléphonique avec une personne qu’il ne connait pas. Interrogée sur cette attitude suspecte, cette dernière lui avait fait croire qu’elle causait avec les membres de sa famille. Il dit avoir pris possession du téléphone portable de Mme Matom Fom, qu’il a ausculté pendant deux jours. Il y avait alors découvert des photos et messages compromettants.

«Le 19 mars 2018, le jour fatidique, elle faisait cuire les œufs. Quand nous sommes entrés à la maison, je lui ai montré les messages accablants de son infidélité. Elle a voulu s’enfuir et l’eau chaude des œufs s’est renversée sur elle. Je n’avais pourtant aucune intention de la taper ce jour-là. C’était un accidente, s’est-il défendu.

Faits distants

M. Eko Ekame dit avoir administré des soins traditionnels (sel, œuf crû et miel) à sa compagne pour la soulager de ses brûlures, en vain. Il l’a ensuite conduite à l’hôpital et a pris en charge tous les »frais médicaux.

«C’est parce quelle avait dit la vérité à son père que ce dernier l’avait ramenée à la maison après cet accident. Ce sont nos voisines prostituées qui intoxiquent ma femme de quitter son foyer», a ajouté le mis en cause.

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Lors de ses réquisitions, le ministère public a demandé la condamnation de M. Eko Ekame. «La concentration et la circonscription des brûlures démontrent le caractère intentionnel et prémédité du forfait, le mobile et la motivation de son acte criminel étant la jalousie. L’accusé savait ce qu’il faisait. Les faits sont constants et constitués», a martelé le magistrat du parquet.

L’avocat de M. Eko Ekame a, pour sa part, sollicité l’acquittement de son client pour défaut d’infraction délictuelle. Il a indiqué qu’aucun témoin n’a vu l’accusé versant de l’eau chaude sur la présumée victime.

«Il n’avait aucune intention de brûler sa compagne avec qui il avait une promesse de mariage et dont le mariage coutumier avait déjà été célébré. Les brûlures constatées sur les photos ne pouvaient pas entraîner la morte, a confié l’homme en robe noire. M. Eko Ekame, qui encourt jusqu’à la peine de mort, connaîtra le sort que lui réserve la collégialité des juges du TGI le 4 mars 2022.»

Kalara

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