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Electricité : le gouvernement veut évaluer la valeur des actions d’Actis dans Eneo

Les discussions au sujet du rachat de Eneo par le gouvernement semblent bien avancées.

Selon les informations de EcoMatin, le gouvernement recherche actuellement un cabinet international pour évaluer la valeur des actions du Britannique Actis au sein de l’entreprise Eneo. Le ministre de l’Eau et de l’Energie Gaston Eloundou Essomba l’a d’ailleurs relevé lors de l’atelier sur le redressement du secteur de l’électricité au Cameroun tenu le 08 juin 2023.

« Suite à la volonté affichée d’Actis de se retirer de l’actionnariat de la société Eneo l’option qui est présentée à aux partenaires techniques et financiers est de procéder préalablement   à l’évaluation de la valeur des actions d’Actis, par un cabinet international d’expertise avérée », indique le ministre Gaston Eloundou. Au Minee, on ne lève pas le voile sur les potentiel candidats.  Mais on renseigne toute au moins qu’au terme de l’opération de rachat par l’Etat, un plan de restructuration sur une période transitoire sera élaborée.

« Il sera donc entre autres questions de discuter avec les banques locales de la restructuration de la dette court terme qui est l’un des fardeaux les plus contraignants de la trésorerie du secteur de l’électricité », explique le ministre de l’Eau et de l’Energie. Au terme de cette évaluation, il sera désormais possible de voir plus clair sur les perspectives de la société.

Tension de trésorerie

La vente d’Eneo est annoncée dans un contexte où le concessionnaire du service public de l’électricité fait sa face à des tensions de trésorerie. En avril dernier, David Grylls, le patron d’Actis a servi une mise en demeure au Premier ministre, Joseph Dion Ngute, pour réclamer un paiement de 186 milliards de FCFA, au risque de traîner le pays en Justice pour « rétention illégitime » de ses liquidités.

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A encroire le patron d’Actis, la majeure partie de cette dette accumulée concerne l’électricité consommée par l’État, les pouvoirs publics et les entités publiques. Elle est complétée par les remboursements de la taxe sur la valeur ajoutée pour 2022 et les paiements de compensation tarifaire qui sont dus mais n’ont pas été effectués. Les intérêts sur les paiements en retard s’accumulent et la dette continue de croître. Il en résulte une crise de liquidité aiguë dans le secteur de l’électricité.

Cet état de chose, menace en effet, la liquidité de Eneo « ainsi que sa capacité à réaliser pleinement son potentiel dans le cadre de la Concession et d’autres accords. Compte tenu du rôle crucial joué par Enéo dans la production, la distribution et la vente d’électricité dans tout le pays, la viabilité continue du secteur de l’électricité au Cameroun est toujours fortement menacée », écrivait David Grylls.

Des répercutions à la chaine

A ce sujet, le Minee lors de la concertation supra a relevé que dans le cadre du Plan d’Action prioritaire 2023-2026 du secteur, « ENEO n’a pas pu mobiliser auprès de ses différents prêteurs un montant de 210 milliards de F CFA pour la réalisation des investissements, notamment dans le domaine de la distribution, en prélude à l’arrivée de Nachtigal. La non mobilisation de ces ressources financières pour les investissements distribution compromet sans nul doute une intégration harmonieuse de Nachtigal dans le réseau de distribution », précisait le membre du gouvernement.

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Ce dernier prévenait sur les pertes envisagées dues à la non mobilisation des ressources par Eneo. « L’Etat aura à payer 10 milliards de F CFA par mois pour la puissance installée, sans pour autant que les industries puissent consommer cette électricité ; ce qui constituera indubitablement des pertes financières pour le secteur ».

Notons que  dans le cadre de cette opération de rachat, la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) du Cameroun, établissement public dirigé Alain Noël Olivier Mekulu Mvondo Akame, et la Société Nationale des Hydrocarbures, ont manifesté la volonté d’acquérir (51%)  des parts du fonds britannique Actis dans Eneo.

Cette opération annoncée n’est pas inédite, en 2019,  Actis avait manifesté son souhait de céder sa filiale camerounaise du fait des impayés de Yaoundé qui s’accumulaient alors,  jusqu’à 100 milliards de F CFA à l’époque . L’angolais Aenergy était venu se renseigner, sans donner suite.

Eco Matin

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