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Covid-19: le risque contenu dans l’assouplissement des mesures barrières

Le tableau du Cameroun affiche plus de 2.000 cas de patients positifs de coronavirus. La chevauchée du petit virus provoque des frayeurs et une vive panique.

Des spécialistes de la santé affirment que le pays qui est à la phase 02, celle de la contamination dans les communautés n’a pas atteint le pique de la pandémie. En fin de semaine dernière, le premier ministre Joseph Dion Ngute a fait curieux, décidé de l’assouplissement des mesures de contraintes en ouvrant les voies des réjouissances populaires.

Assez tôt, très risqué; de prononcer un allègement des mesures barrières; surtout en ce qui concerne le divertissement. La réouverture jusqu’à l’heure infinie, des bars, restaurants, snacks, autres lieux de loisir; la restauration du nombre des places dans les transports (taxis de ville moto-taxis, cars de transport en commun), s’apparente à un suicide collectif organisé par le gouvernement.

Débordé par les pressions et les revendications diverses, à défaut de répondre aux doléances des camerounais, le gouvernement a opté pour le poncepilatisme. Le choix de Joseph Dion Ngute de sacrifier la santé des populations, à l’autel des intérêts economiques, alors même que l’Etat se plaint du retard sur les tests de masse, laisse présager d’un déconfinement qui traduit une irresponsabilité.

L’on en était à gloser sur l’insouciance d’Etat que les regards ont été tournés vers un mouvement de débrayage, d’indignation et de colère des agents de santé formés en urgence sur les investigations de l’équipe d’intervention rapide (Ëir) du Covid-19.

A peine quelques semaines de travail, comme s’ils manquaient de confiance à leur employeur, par l’usage de chantage à l’Etat, les « jobbistes » se sont lancés à la revendication du salaire. Incident mineur pourrait-on dire. Mais les faits se révèlent assez graves, puisqu’on parle d’une liste frauduleuse.

Dans ce qui était perçu comme au bénévolat, on a retrouvé des agents engagés sans contrats, des fonctionnaires de l’Etat qui ont leur salaire normal. On a au début demandé des volontaires (puisqu’on ne savait même pas la durée, ni l’ampleur de la crise); mais les gens en font un job.

Un vent de détournements avec des noms fictifs a éclaté au point où Manaouda Malachie a demandé un audit. Dans la foulée, pas même l’ombre d’Etoundi Mballa. très critiqué par des inquisiteurs courroucés, déterminés à le brûler sur le feu de l’autodafé. Invisible sur le théâtre des opérations, tout aussi effacé, Alim Hayatou a choisi s’éclipser dans un mutisme suspect.

Comment expliquer l’absence du directeur de la lutte contre la maladie, les épidémies et les pandémies? Il est présenté comme 6ras opérationnel du recrutement massif et en surnombre des agents. Qu’est-ce qui peut expliquer l’absence du secrétaire d’Etat à la santé publique chargé de la lutte contre les épidémies et les pandémies?

Alim Hayatou est pourtant considéré comme le principal gestionnaire et ordonnateur du fonds National de Solidarité au centre des opérations d’urgence à la santé publique (Cousp).

Dans le même temps, circule sur la toile, un bon de commande dont la signature est attribuée à Alim Hayatou en faveur de « RedMedical » pour les achats de matériels médicaux pour une faramineuse somme de près de quatre cents millions de Fcfa.

Entre surenchère et surfacturation, le bon de commande est un vrai scandale. Illustration: le thermomètre qui coûte 30 000 Fcfa l’unité, est facturée à 150.000 fcfa ! Une boîte de gang avec poudre qui coûte 2500 Fcfa est facturée à 10.000 Fcfa.

Quant au prestataire « Red Médical », une controverse fait débat dans les points chauds et les chaumières sur son existence et ses activités. Au moment où des voix s’élèvent pour craindre que l’argent que l’on cotise, soit dilapidé, une certaine opinion appelle de vive voix, à la création d un comité national transversal de gestion.

Pour éviter un autre sac de scandales et des forfaitures impunies, le compte d’emploi des ressources financières et matérielles collectées en riposte contre le Covid-19 doit être assuré par une coordination transparente dans la gestion des opérations.

Fatigués de la spoliation, des pillages, la mauvaise gestion, le vol, le viol sur les avoirs et les richesses du pays, sans en retour, avoir droit à un audit ou une reddition des comptes, les camerounais veulent d’un pouvoir-gouvernant qui fait preuve d’exemplarité dans la gestion de la fortune publique.

En matières de stratégies de riposte contre le Covid-19, les camerounais appellent a une assurance tout risque qui fasse oublier: les collectes du coup de cœur, en faveur des victimes de la guerre contre la secte islamiste du Boko Haram; les contributions des camerounais pour le salut des victimes de la guerre dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest (Noso); la coupe du monde de football masculin, États-Unis 1994 avec l’argent du coup de cœur des camerounais en faveur des Lions indomptables; les projets structurants abandonnés dans les buissons, les chantiers du Chan et de la Can jamais achevés ni livrés; malgré des milliers de milliards engloutis.

Le Messager sonne l’état d’alerte sur le sac de scandales qui s’annonce dans la gestion du fonds national à la solidarité; sur les contradictions, la fuite en avant, les incohérences, la pagaille et la cacophonie gouvernementales. Le journal explore fes péchés capitaux du ministre Manaouda Malachie qui semble avoir seul le secret et le contrôle de sa planète.

Souley ONOHIOLO

Source: Le Messager

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