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Covid-19/Abandon des mesures barrières : pourquoi un tel relâchement?

 Les mesures barrières prescrites par le gouvernement contre la pandémie ont peu d’échos alors même que le Cameroun tend bientôt vers les 20.000 cas de contamination. Explications.

Dans les marchés. Plus de port de masque, pas de distanciation sociale encore moins le lavage des mains dans ce lieu de commerce qui réunit un nombre important de personnes au quotidien.

Le marché Elig Edzoa comme tous les samedis connaît une grande affluence ce 11 juillet 2020. Les commerçants et acheteurs se donnent à cœur joie dans tes allées du lieu de la vente et de l’achat. Alors que le Cameroun enregistre plus de 14 000 cas confirmés et plus de 300 décès suite à la pandémie de coronavirus, la maladie est considérée comme une utopie pour ces Camerounais. Difficile de voir dans cette marée humaine, des personnes arborant des cache-nez. Ceux qui se prêtent au jeu, tes portent sur te menton ou encore sur le cou. Chacun y va de son explication.

Jeanne s’est rendue au marché. Munie de son sac, elle arpente tes allées du marché à la recherche de certains produits alimentaires. Elle ne porte pas de masque. Pour elle, la Covid 19 n’a jamais existé. « Je n’ai jamais cru à cette histoire de coronavirus. Le masque je te portais lorsqu’on l’exigeait dans les taxis. Depuis que les mesures ont été assouplies, je ne vois plus l’utilité », explique la dame. Ludovic estime que le masque est réservé aux personnes infectées. « Si je n’ai pas la covid 19 pourquoi je porterai un cache-nez. Seules les personnes testées positives à ce virus doivent porter te masque pour protéger les autres », déclare-t-il.

Zéro distanciation

Depuis le déclenchement de la pandémie de coronavirus, la distanciation sociale à savoir se tenir éloignés tes uns des autres d’au moins un mètre est l’une des mesures barrières édictées par l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Pour les commerçants et acheteurs du marché Elig Edzoa, cette mesure n’est pas applicable. Au secteur dit « femmes du village », impossible de frayer un chemin. Les produits installés au sol ne laissent aucune piste pour circuler. Les clients sont obligés quelquefois de marcher sur les cartons et sacs qui servent d’étals, non sans se frotter les uns aux autres. « Comment je sers mes clients en me tenant à un mètre d’eux. Il n’y a pas assez d’espace au marché pour cela. Entre nous commerçants, il n y a pas cette distance », s’exclame marna Virginie.

Se laver les mains est préconisé comme efficace pour barrer la voie au coronavirus. Respecter cette mesure est un chemin de croix au marché. Un grand fût d’eau a pourtant été installé dans te marché. A notre passage, il est vide. Interrogés, les commerçants nous font savoir qu’il n’a plus été rempli depuis longtemps. « De toutes tes façons, combien de personnes se lavaient les mains lorsque la situation était grave. Maintenant que la covid est finie qui s’en préoccupe ? », lance un jeune homme. Quelques poissonneries et boutiques ont également disposé des seaux pour le lavage des mains. Là aussi, il est ardu d’imposer cet exercice aux usagers. « Vais-je me laver les mains chaque fois que je sers un client ? Que je touche de l’argent ? C’est impossible », pense Lucien, un commerçant.

Des astuces !

Arlette vend de la lingerie pour femmes au marché Elig Edzoa. Interrogée sur le non-respect des mesures barrières dans ce lieu de commerce, elle indique avoir développé des astuces. « Nous sommes conscients de l’existence de la covid. Dans notre secteur, nous prenons de l’eau chaude citronnée chaque matin. Il y’a des gars qui nous la livrent. Sans compter les décoctions que plusieurs boivent. Les masques nous étouffent. Je suis arrivée à ta conclusion que seul Dieu nous protège », confie-t-elle.

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