Depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir en France te 14 mai 2017, le couple franco-camerounais se trouve plus que jamais en situation. Et pour cause ?
L’annonce de t’arrivée du numéro un français dans tes prochains jours en terre camerounaise est en elle seule toute une curiosité car depuis la magistrature de Jacques Chirac, tous ses successeurs ont toujours eu une attitude plus ou moins équivoque, officiellement, dans les rapports traditionnels et historiques qui existent entre tes deux pays, Nicolas Sarkozy a terminé son mandat sans mettre tes pieds au Cameroun.
Quant à François Hollande, le 3 juillet 2015, la visite d’Etat au pays de Paul Biya se passera en moins de 24 heures, pour rompre l’évitement du sol camerounais par les chefs d’Etat français depuis ta visite de Jacques Chirac en janvier 2001. Sept ans donc après Hollande, voici Macron annoncé, dans un contexte des plus agités, confus et terne dans l’habillage des rapports affichés entre tes deux pays. On en est à « moi aussi, je ne t’aime pas ».
Le locataire de t’Elysée qui entame son deuxième bail, de par ses différentes postures, n’aura pas fait grand-chose pour décrisper la ténacité des schémas crispants dans les palais présidentiels francophones en Afrique. Déjà en novembre 2017, le jeune président annonçait les couleurs à l’université de Ouagadougou, à deux doigts d’un incident diplomatiques, en déclarant aux étudiants survoltés que ce n’était pas à lui de venir dépanner un climatiseur.
On se souvient que Marc Christian Kabore digérant péniblement te coup, sor tit de la salle pendant un temps avant de revenir. Ses proches confieront dira plus tard que c’était pour des besoins naturels, mais personne n’était dupe. Concernant te Cameroun, Emmanuel Macron n’a de cesse de mettre à mal le régime de Yaoundé.
En juillet 2018, alors qu’il est en visite au Nigeria, un pays anglophone, c’est de là qu’il se prononce sur la politique en cours au Cameroun. Grimaces à Yaoundé ! Il ne s’est pas arrêté là. A Etoudi on est à coup sûr convaincu, à en juger par les différentes sorties du ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, en répliques aux frasques parisiennes, qu’il faut se méfier de Macron qui n’est nullement précautionneux en matière de communication.
Emmanuel Macron, comme ça vient !
Le successeur de François Hollande affectionne particulièrement deviser sur la place publique avec ies activistes camerounais sur le régime de Yaoundé. Il sait que cela fait des effets à Yaoundé mais ne se prive pas dès que l’occasion se présente. Avec Calibri Calibra, en février 2020, il confiait en mondovision qu’il va appeler Paul Biya et qu’il va mettre le maximum de pression au sujet de la violation des droits de l’homme au Cameroun s’améliore.
Dans la foulée au salon de l’Agriculture ce jour-là, it confiait avoir exigé la libération de l’opposant Maurice Kamto et conditionné la présence du président camerounais à une conférence, qui se tenait en octobre de la même année à Lyon, à l’exécution de cette exigence. Il y a quelques semaines, Macron remettait une couche en échangeant avec t’opposant Wilfried Ekanga sur ta transition politique au Cameroun.
A Yaoundé, on a encore encaissé le coup. L’autre fait qui étale dans toute sa nudité le genre de rapport pour le moins exécrable entre Etoudi et l’Elysée, est le message de l’absence de plusieurs chefs d’Etat de la Cemac à la mort du Maréchal du Tchad, Idriss Deby itno. Curieux qu’à la cérémonie des obsèques officielles, alors que Macron est bien en première loge, Paul Biya, Ali Bongo, Denis Sassou Nguesso et Théodore Obiang Nguema soient aux abonnés absents !
Que boudaient-ils ? Le président Macron ou le genre de mort du numéro un tchadien ? Dans cette même logique, depuis l’avènement de Macron, que de coups d’Etats militaires en Afrique francophone ! Le Mali, la Guinée et le Burkina Faso sont passés à la caisse, à la queue-leu leu. Macron l’avait déjà dit à Ouagadougou, – il n’existe pas une politique africaine de la France ».
Est-ce que ceci peut expliquer cela ? Difficile à répondre de manière tranchée. Peut-on comprendre l’arrivée annoncée d’Emmanuel Macron comme une volonté manifeste de Paris de recoller les morceaux ? Si tel est le cas, il faudra des longues aiguilles et du fil solide pour rafistoler les déchirures. Ce n’est pas du domaine du virtuel mais du possible.
Le Messager