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Cameroun : Comment Chantal Tuile a roulé la presse et la toile dans la farine

 Pour des raisons pas encore élucidées, le promoteur de «La tribune de l’Est» a fait dire par des journalistes et des activistes qu’il avait été condamné à 2 ans de prison ferme par le fait du DG de la Cnps, puis incarcéré avant de prendre refuge à l’ambassade des USA à Yaoundé. Des allégations non-fondées à la lumière de l’enquête de Kalara.

M Chantal Roger Tuile, directeur de publication de «La Tribune de l’Est», périodique suspendu de parution par le Conseil national de la Communication (CNC), aurait-il été condamné.le lundi 30 juin 2020 à deux années de prison ferme et à de très lourdes amendes dans une affaire l’opposant à M. Alain Noël Mekulu Mvondo, Directeur général de la Caisse nationale de Prévoyance sociale (Cnps) ? C’est ce qu’a annoncé l’organisation non-gouvernementale (ONG)

Mandela Center International (MCI) au petit matin du 1er juillet dernier. Dans une «alerte» au ton alarmiste intitulée «la presse encore étranglée», M. jean-Claude Fogno, le promoteur de MCI, a précisé que la sanction de l’homme de média avait été prononcée par le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé – centre administratif. Ce dernier, «interdit à vie d’exercer la profession de journaliste», aurait été aussitôt interpellé et incarcéré à la prison centrale de Kondengui.

Dans un communiqué plus détaillé publié deux jours plus tard le 3 juillet, l’ONG va indiquer que «le journaliste Chantal Roger Tuile (est) désormais libre après s’être réfugié à l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Yaoundé». Alors qu’il avait été précédemment soutenu par la rumeur que te promoteur de la Tribune de l’Est a été interpellé à la suite du verdict rendu le 30 janvier, MCI explique plutôt que M. Tuile n’a «jamais été informé» du verdict du procès sanctionné par sa condamnation, mais «a vu débarquer chez lui des hommes en tenue munis d’un mandat d’incarcération».

Qu’une altercation aurait opposé les hommes en tenue et le DP, qui ont néanmoins conduit ce dernier à la prison centrale de Kondengui à 1h25. Le «condamné» se serait échappé du pénitencier de Kondengui en profitant des tergiversations des gardes prisonniers devant l’absence d’un mandat de dépôt dûment signé par te procureur de la République. Il se serait alors réfugié à la Chancellerie des USA…

Grossier canular

Ces alertes de MCI ont rapidement embrasé certains milieux de la presse, offrant l’occasion à de nombreuses personnes d’instruire le procès du DG de la Cnps, accusé d’avoir fait parler son porte-monnaie pour obtenir la condamnation du «journaliste» alors que ce dernier lui avait déjà présenté des excuses écrites pour les faits ayant suscité sa plainte. Les recoupements opérés par Kalara dès le lendemain de la publication de la première sortie de MCI aussi bien dans les milieux judiciaires et ailleurs permettent de constater que la condamnation à la prison ferme de M. Tuile relève d’un grossier canular,.Si le concerné a déjà été condamné par le TPI de Yaoundé le 7 février 2020 à une peine de 2 mois d’emprisonnement avec sursis pendant une période de 5 ans, cette sanction (lire encadré) n’a jamais été exécutée.

Que s’est-il donc passé pour que des informations non fondées suscitent depuis une semaine, au profit du «journaliste», une forte indignation dans les réseaux sociaux ? Selon divers témoignages récoltés parmi ceux qui ont les premiers mis en circulation la rumeur auprès du grand public, c’est M. Roger Chantal Tuile lui-même, qui est à l’origine de la désinformation à son sujet. Le 30 juin dernier, entre 20h et 20H30, apprend-on, il a passé de nombreux coups de fils en direction de diverses personnes, notamment à M. Thierry Ebaah, le représentant régional du Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) à Yaoundé, pour dire qu’il était en garde à vue dans la cellule du parquet après avoir été condamné quelques heures plus tôt par le TPI de Yaoundé. Le DP précise qu’il est en attente de son transfert pour la prison centrale.

Par le biais du téléphone arabe, cette fausse nouvelle va atterrir dans une plateforme Whatsapp des hommes de médias dénommée «La presse». Publié par M. Zéphirin Koloko, DP du journal «L’Avenir», lui aussi manipulé par M. Tuile, le message va être récupéré par le promoteur de Mandela Center International Plus imprudent que tous les autres, l’activiste des Droits de l’Homme va rapidement en faire son plat. Il diffuse d’abord un premier message d’alerte pour voler au secours du DP de «La Tribune de l’Est» qui se la coule douce à son domicile dans la zone de Nsimeyong-Jouvence. Insensible à toutes les incohérences qui ressortent de diverses versions de son périple données par M. Tuile, Jean-Claude Fogno va publier ensuite un communiqué plus détaillé dans lequel le Dg de la Cnps en prend pour son grade. L’activiste a discuté lui-même avec le manipulateur et son avocat. Me Manyimb, dans un bai .au Marché Essos.

Ambassade des USA…

Entre-temps, le responsable régional du Snjc qui a pris la peine de vérifier «l’information» le lendemain aussi bien au poste de police, des parquets près les tribunaux d’instance de Yaoundé, à la prison centrale de Kondengui et à l’ambassade des USA, va stopper la préparation du communiqué que son organisation s’apprête à publier sur le sujet. En fait, à aucun de ces lieux, le journaliste témoigne n’avoir retrouvé une trace de M. Tuile. C’est le même constat que fait le DP du journal «L’Avenir» : «J’ai pris du recul après avoir découvert qu’il n’était pas en exil à l’ambassade des USA tel qu’annoncé», témoigne M. Koloko. Seul M. Jean-Claude Fogno va continuer de foncer tête baissée en dépit des incohérences qu’il finira par noter lui-même.

En fait, découvrant que son histoire de départ suscite de plus en plus des interrogations, M. Roger Chantal Tuile va changer de version. Lundi dernier, lorsque Kalara le contacte au sujet de ses prétendus déboires, il évoque la décision rendue le 7 février 2020 par le TPI par laquelle il est déclaré «coupable des faits de diffamation, dénonciation calomnieuse et propagation de fausse nouvelles» et condamné notamment «à 200 mille francs d’amende ferme» et aux «dépens liquidés à la somme de 84.750 francs». Cette décision a fixé à «12 mois la durée de la contrainte par corps au cas où il y aurait lieu à l’exercer» contre le condamné et le juge a décerné «mandat d’incarcération contre lui à cet effet».

«Un magistrat dont je tais le nom m’a appelé pour dire qu’il était détenteur d’un mandat d’arrêt obtenu par Mekulu pour qu’on me jette en prison. J’ai dû me réfugier à l’ambassade des USA et j’ai obtenu un délai d’une semaine, jusqu’à lundi prochain, pour que je paie les condamnations pécuniaires prononcées conue moi», Une nouvelle contre-vérité démentie par le parquet où Kalara a recoupé l’information lunch dernier. Dans le communiqué publié le 3 juillet dernier par MCI, M. Tuile fait dire à cette ONG qu’il a aussi été condamné «à des amendes et dépens liquidés à la somme de près de 900 mille francs» et que le juge lui «a exigé la publication de ce jugement inique dans 15 journaux paraissant au Cameroun sous astreinte de 10 mille francs par jour de retard». Ces déclarations sans commune mesure avec la réalité constituent peut-être le principal enjeu du scénario monté par le DP de «La Tribune de l’Est», probablement pour se refaire une petite santé financière.

Source : Kalara

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