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Affaire Polyclinique Marie’O : le Covid-19, la surenchère des soins et les conflits sociaux

Après l’indignation populaire suscitée par la bagarre autour de la dépouille d’un patient du Covid-19, selon l’expertise médicale, l’ordre des médecins du Cameroun s’est prononcé le 15 mai 2020 sur la situation des professionnels de ce métier.

Les assises ordinaires tenues le vendredi 15 mai 2020 par l’Ordre national des médecins du Cameroun (Onmc) à Yaoundé, ont été commuées, séance tenante, en assemblée générale extraordinaire par le conseil de l’ordre, au terme des débats préliminaires, avec pour unique point inscrit à l’ordre du jour, la situa; tion des médecins camerounais.

C’est que le contexte dans lequel se sont tenues ces concertations appetite une telle urgence. Il fallait en effet tenir compte des échauffourées qui ont eu lieu quelques jours plus tôt à la Polyclinique Marie’O de Douala, de la fermeture de cette formation hospitalière privée suite à une décision du ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, entre autres éléments de l’actualité.

Aucune des huit résolutions prises séance tenante ne dénote une fermeté de ton de la part de cette corporation professionnelle, en rapport avec les situations désagréables vécues depuis quelques semaines dans les hôpitaux camerounais, qu’ils soient publics ou du secteur privé, au plus fort de la pandémie du Covid-19.

Tout juste l’Ordre s’est-il attelé à constater certains dérapages, comme « la nouvelle tendance qui s’installe, marquée par des violences verbales et physiques perpétrées à l’endroit du personnel soignant (médecins, infirmiers et collaborateurs), en plein dans l’exercice de leur fonction et sur le lieu de leur travail. Violences souvent accompagnées de dégâts matériels non négligeables ».

Tout en réaffirmant sa totale adhésion au plan de riposte mis en place par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre cette pandémie virale, L’Ordre demande aux autorités d’envisager des « actions fortes pour mettre fin à ces actes répréhensibles et inadmissibles ». Par ailleurs, il plaide pour une meilleure protection de ces professionnels soumis à des pressions psychologiques, et exposés au quotidien à des risques de contamination, tant ils sont vulnérables.

Les pouvoirs publics doivent, dès lors, mettre à la disposition de ce corps de métier, par ces temps de prévalence du covid-19, des équipements de protection individuelle (Épi), pour n’évoquer que cet accessoire des plus élémentaires

En outre, l’Onmc souhaite que les milieux hospitaliers soient sanctuarisés, et que les cas de contamination de personnels soignants, dans ce contexte spécifique, soient considérés comme des accidents de travail et traités comme tel. Il suggère enfin que la sécurisation et les transferts des cas de Covid-19 par des experts, soient mis à la charge des familles. Et que les inhumations des dépouilles des patients décédés de cette épidémie ravageuse soient encadrée par les textes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Conflits récurrents

Même si aucune allusion expresse n’est faite aux cas de conflits signalés ces dernières semaines dans certains centres hospitaliers du pays, du fait du difficile accord entre les familles et les responsables des hôpitaux sur le diagnostic et le genre de mort, d’une part, et les modalités d’inhumation des dépouilles d’autre part, force est de constater que l’Ordre se montre extrèmenent préoccupé par cette situation dont personne ne peut prédire les conséquences ultérieures, le dernier cas en date, est la crise provoquée par l’affrontement autour des restes mortuaires d’un vieil homme de 73 ans, décédé à la Polyclinique Marie’O de Douala, au quartier Bali.

Le défunt, connu sous le nom de Maurice Nyamsi, s’est rendu initialement à l’hôpital de région militaire numéro deux à Bonanjo. Diagnostiqué d’un accident vasculaire cérébral depuis son départ en retraite survenu il y a13 ans, hypertendu, Maurice Nyamsi y est suivi depuis quatre ans, après avoir reçu constamment des soins similaires, pendant cinq autres années, a l’hôpital général de Douala, selon un de ses fils.

Mais, dans l’environnement sanitaiie actuel, la demande est plus forte que l’offre, en plateau technique, les lits de réanimation sont satinés aussi bien à l’hôpital de région militaire numéro deux qu’à l’hôpital général de Douala, où le retraité se rend par la suite mais ne sera pas pris en charge, pour les mêmes raisons de saturation. Il est finalement référé à la Polyclinique Marie’O.

Selon un proche du défunt, des factures exorbitantes ont été délivrées, pour près d’un million du francs CFA, dont une caution de 250 ooo F payée, ce alors que ses ayant-droits ne reverront leur père que le jour de l’annonce de son décès. Une version que relativise le responsable de cette polyclinique Selon le Di Robert Ngoulla, un traitement de faveur a été administre a celle famille, qui a bénéficie d’une réduction considérable des coûts de certaines Inclines.

C’est le cas du scanner célébrai effectue dans un centre de radiologie de Douala, moyennant la somme de 50 000F CFA au lieu de 100 000F, ou encore du scanner pulmonaire réalisé à 60 000F plutôt qu’à 130 000F. Car le patient souffrait par ailleurs de problèmes respiratoires, d’après lé diagnostic effectue a la polyclinique. D’où le diagnostic de co

ronavirus, contesté par la famille qui, en dépit du refus des responsables de la polyclinique revendique le corps de ce notable » de Tonga en vue de lui offrir une sépulture digne de son rang.

L’arbitrage de Manaouda

Les explications du Dr Ngoulla ne sont pas jugées assez suffisantes pour convaincre la tutelle. Le 13 mai, le ministre de la Santé publique adresse au préfet du Wouri une lettre scellant le sort de la polyclinique basée à Douala. Dans cette correspondance administrative, Manaouda Malachie demande au préfet du Wouri de procéder à la fermeture immédiate de la Polyclinique Mari O, de Douala pour activités en violation de l’arrêté sus-évoqué.

Il s’agit d’un arrêté enregistré dans le cabinet du Premier ministre sous le numéro 041 signé le 20 avril 2020 par le, chef du gouvernement, portant création et fonctionnement des centres spéciaux de prise charge de la pandémie du Covid-19. Le ministre Manaouda Malachie estime que pratiques observées dans le centre médical sont aux antipodes dudit arrêté.

Aussitôt notifié, le préfet du Wouri procède le lendemain 14 mai, à l’exécution de l’instruction de la décision du ministre de la Santé. Les patients internés ou sous – oxygène ici sont transférés dans d’autres hôpitaux de la ville comme pour ne rien arranger l’un d’entre eux passe de vie à trépas après le débranchement de son respirateur.

Source: Le Jour

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