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Affaire Mvogo Emeline et autres : des hautes instructions pour libérer l’inculper ?

Des documents relatifs à l’affaire dite Emeline Mvogo et autres suite à une plainte de l’homme d’affaires Amougou Belinga ont fuite sur les réseaux sociaux. Lesdits documents dévoilent une tentative de manipulation stoppée de justesse du pouvoir judiciaire. Décryptage et révélations.

Dans sa note d’information à l’attention de monsieur le ministre d’Etat, ministre de la Justice, Garde des sceaux, le procureur général près de la Cour d’appel du Centre écrit : « …j’ai l’honneur de vous rendre compte de ce que l’intéressée (Mvogo Emeline ndlr) a été inculpée de concussion, abus de fonction, chantage et trafic d’influence, et placée sous mandat de détention provisoire le 19 mai 2022par le juge d ’instruction du tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif. »

Et le Procureur général de poursuivre : « Elle (Mvogo Emeline ndlr) a pré-. sente une demande de mise en liberté à ce magistrat qui l’a rejetée par ordonnance en date du 30 mai 2022… Elle a interjeté appel de la dite ordonnance. Régulièrement transmis à la Cour d’appel de céans, le dossier d’appel a été enrôlé pour l’audience de la chambre de contrôle de l’instruction de la Cour d’appel du lundi 06 juin 2022 ».

Cet extrait de correspondance administrative illustre si besoin en était encore du souci du pouvoir judiciaire de dire le droit et rien que le droit dans le strict respect des lois et des droits de la prévenue. De façon directe, l’inculpée durant cette étape de la procédure a été reconnue coupable et a sollicité une remise en liberté dont l’issue ne dépend que de l’intime conviction du juge d’instruction. Ce dernier l’a rejetée. C’est le fait. Par la suite et sans doute sur le conseil de ses avocats, dame Mvogo Emeline va opter d’attaquer en appel l’ordonnance de rejet de sa demande de remise en liberté.

Tout de suite, l’opinion publique va se mettre en branle. De fins manipulateurs d’opinion sont mis à contribution ainsi qu’une certaine presse pour faire endosser au pouvoir judiciaire, la responsabilité prise par le juge d’instruction (jaloux de son indépendance) de la mise sous mandat de dépôt de dame Mvogo Emeline. Dans un jeu de trafic d’influence et de contrôle du pouvoir judiciaire, le ministre d’Etat, Garde des sceaux est saisi.

Dans une note confidentielle qui va elle aussi fuiter, le Garde des sceaux va rappeler entre les lignes l’indépendance du parquet général dans cette procédure. Il écrit en effet : « …Suite aux hautes instructions reçues par voie téléphonique ce 03 juin 2022, j’ai l’honneur de vous rendre compte pour la haute information du chef de l’Etat que le juge d’instruction dessaisi par appel de l’inculpée ne peut poser aucun autre acte relatif à la mise en liberté de l’intéressée. Etant récusé, ce juge ne peut poser aucun autre acte d’instruction jusqu’à I ‘issue de la procédure de récusation. Par conséquent, la demande de remise en liberté de l’intéressée ne peut être réexaminée que par la chambre de contrôle de l’instruction ».

Une véritable leçon des fondamentaux de procédure pénale en vigueur au Cameroun et qui laisse voir une tentative sous jacente de trafic d’influence adossée à de l’abus de pouvoir. Des faits qui puisent leur fondement sur l’habitude naturelle écrite et non orale des « hautes instructions » du Président de la république à l’endroit des membres du gouvernement. Surtout si ces instructions transitent par un proche collaborateur.

Rappelons que lors de leur dernière audition au tribunal en compagnie de leurs avocats, sept des huit personnes concernées par cette affaire ont répondu aux abonnés absents.

II s’agit de sieur Amadou, Chef de la division du contentieux à la Dgi ; Amia Mounamba Gérard, Chef de cellule du contentieux au CRI-centre ; de Ngono Marguerite Edwige épouse Ngwem II, Chef de la brigade de contrôle et de la vérification du centre spécialisé des impôts des professions libérales et d’immobilier à Yaoundé (Csipli).

Enfin Odi Joseph, Chef de Division des Enquêtes et du Contrôle fiscal à la Dgi ; Mohamdou Tidiani, Inspecteur Vérificateur au (Csjpli). Mais aussi, de Dai-awe Pauline épouse Tabouli, chef du (Csipli) de Yaoundé ; Languel Devert, Inspecteur vérificateur au (Csipli). Des absences qui pourraient contraindre la juge d’instruction en charge de l’affaire à délivrer des mandats d’amener qui entraîneront de droit leur incarcération

L’Anecdote

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