Le 16 décembre 1991, une loi majeure a été promulguée au Cameroun : la loi n°91/022 portant réhabilitation de certaines figures de l’histoire nationale.
Cette loi marque une étape importante dans la reconnaissance officielle de personnalités ayant contribué à l’indépendance et au développement du pays.
Parmi les figures réhabilitées figurent Ahmadou Ahidjo, Um Nyobé Ruben, Moumié Félix et Ouandié Ernest. Longtemps marginalisés par l’histoire officielle, ces leaders voient ainsi leur mémoire restaurée et leur rôle dans la construction du Cameroun pleinement reconnu.
La loi vise également à dissiper les préjugés négatifs liés à ces figures, notamment en autorisant l’usage de leurs noms, biographies, portraits et effigies dans l’espace public. Cela pourrait se traduire par la dénomination de rues, de monuments ou d’édifices publics en leur honneur.
Autre disposition importante : le texte prévoit le rapatriement des restes mortuaires de ces personnalités enterrées à l’étranger, sous réserve de l’accord des familles et des pays concernés. Les frais de ces transferts seront pris en charge par l’État.
Enfin, cette réhabilitation ne s’arrête pas là : la loi prévoit qu’elle pourra être étendue à d’autres personnalités ayant marqué l’histoire du Cameroun, sur proposition du gouvernement ou de l’Assemblée Nationale.
LOI n°91/022 DU 16 DÉCEMBRE 1991 PORTANT RÉHABILITATION DE CERTAINES FIGURES DE L’HISTOIRE DU CAMEROUN.
Article 1er.- (1) La présente loi porte réhabilitation de grandes figures de l’histoire du Cameroun, aujourd’hui disparues, qui ont œuvré pour la naissance du sentiment national, l’indépendance ou la construction du pays, le rayonnement de son histoire ou de sa culture.
(2) En application des dispositions de l’alinéa (1) ci-dessus, sont réhabilités. MM. Ahmadou Ahidjo, Um Nyobé Ruben, Moumié Félix, Ouandié Ernest.
Article 2.- La réhabilitation visée à l’article 1er ci-dessus a pour effet de dissiper tout préjuge négatif qui entourait toute référence à ces personnes, notamment en ce qui concerne leurs noms, biographies, effigies, portraits, la dénomination des rues, monuments ou édifices publics.
Article 3.- (1) Le transfert des restes mortuaires au Cameroun des personnes citées à l’article 1er ci-dessus, inhumées à l’extérieur du territoire national, peut s’effectuer à la demande de la famille ou de cujus, sous réserve de la dernière volonté du défunt et conformément à la législation du pays d’inhumation,
(2) Les frais occasionnés par ledit transfert sont à la charge de l’Etat.
Article 4.- Sur proposition du gouvernement ou de l’Assemblée Nationale, le bénéfice des dispositions de la présente loi peut être étendu à d’autres personnes répondant aux critères énoncés à l’article 1er ci-dessus.
Article 5.- La présente loi sera enregistrée et publiée suivant la procédure d’urgence, puis insérée au Journal Officiel en français et en Anglais.-
Fait à Yaoundé, le 16 décembre 1991
Le Président de la République,
(é) Paul BIYA.