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France/Afrique : remember P. Lumumba et E. Ouandié, martyrs panafricains

L’un, figure de la lutte pour l’indépendance de la RD Congo, a été assassiné le 17 janvier, en 1961, l’autre, acteur majeur de la guerre de l’indépendance du Cameroun au sein du principal parti d’opposition, l’Union des populations camerounaises (UPC), a été fusillé le 15 janvier, 1971. En pleine Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football, leurs ombres n’ont jamais autant hanté la mémoire collective des Africains.

« Lumumba comme Ouandié sont définitivement inscrits dans ta mémoire collective de l’histoire de l’Afrique. Ce sont de vrais martyrs qu’it convient d’honorer comme il se doit. La Coupe d’Afrique des Nations, moment privilégié de communion entre tes pays africains, peut servir à se souvenir de ces héros de notre histoire ». Jean-Paul Kasendé, originaire de la RD Congo, promoteur de l’association Honlexôl, est un fervent défenseur de l’histoire de l’Afrique.

Il y a 61 ans, jour pour jour, disparaissait Patrice Eméry Lumumba, 10 ans avant Ernest Ouandié. Né le 12 juillet 1925, à Onalua, Premier ministre de la République démocratique du Congo de juin à septembre 1960, il est assassiné le 17 janvier 1961 à Elisabethville, au Katanga. Il est considéré comme l’une des principales figures de l’indépendance du Congo belge avec Joseph Kasa-Vubu.

Quant à Ernest Ouandié,né en 1924, à Badoumla, dans l’arrondissement de Bana, dans l’Ouest du Cameroun, fusillé le 15 janvier 1971, à Bafoussam, où l’UPC a vu le jour en 1948, il est le dernier chef des maquisards de l’Union des populations du Cameroun (U.P.C.).

Fusillé en compagnie de Raphaël Fotsing, agent de liaison de l’U.P.C., et Gabriel Tabeu, dit « Wambo te courant ». Ouandié est considéré comme l’une des figures de la lutte pour l’indépendance du Cameroun et acteur majeur de la guerre civile au moment de l’indépendance, en 1960, lorsque l’UPC lança l’insurrection pour renverser le nouveau régime néocolonialiste.

Panafrikanistes

Fondateur, en 1958, du Mouvement national congolais (MNC), d’inspiration socialiste et panafricaniste, Patrice Lumumba devient premier ministre du Congo le 23 juin 1960. Partisan d’une indépendance sans concession, il représente rapidement un obstacle pour les Occidentaux et tes intérêts miniers.

Ecarté du gouvernement au bout de trois mois puis arrêté, il est assassiné par t’armée congolaise au Katanga, le 17 janvier 1961, en présence de militaires belges. Le colonel Mobutu, ancien agent de la CIA, prend le pouvoir dans l’attente des élections.

Un extrait du discours que Lumumba prononça devant ta Chambre des députés le 9 septembre 1960, pour contester sa destitution par le président Joseph Kasa-Vubu, décidée en réalité par tes Etats- Unis, ta Belgique et l’Organisation des Nations unies (ONU), paru dans Le Monde diplomatique (août-septembre 2012), en dit long sur son panafricanisme.

« Monsieur te président, chers honorables députés, je prends la parole aujourd’hui devant vous parce que c’est de mon devoir de vous informer sur ce qui se passe aujourd’hui dans notre pays. En aucun cas je n’ai été contre Kasa-Vubu. De plus, si celui-ci est aujourd’hui chef de l’Etat, c’est grâce à moi, Lumumba ! », Indique-t- il avant de conclure :

« Chers frères, je fais appel à votre sagesse, à ta sagesse bantoue. La situation est plus grave que vous ne t’imaginez. Unissons-nous, car vous êtes capables de sauver ce pays. Oublions tout ce qui nous a divisés jusqu’ici. »

Réhabilités

Unir les Camerounais puis les Africains, face à l’adversité, pour une vraie indépendance nationale et continentale. Tel était également l’ambition de l’Upc et donc de Ouandié. Alors que depuis 1962, de violents accrochages des combattants du parti de Um Nyobè, avec les forces de l’ordre, avaient fait place à des embuscades sporadiques et quelques opérations ponctuelles pas toujours attribuées aux maquisards, Ernest Ouandié est arrêté.

Selon les autorités de Yaoundé, le maquis dirigé par Ernest Ouandié se composait alors de quarante hommes. De nombreux maquisards avaient été tués au cours d’une répression barbare, où les principaux chefs de la rébellion étaient tombés les armes à la main dont Ruben Um Nyobe, en 1958.

Il faut y ajouter Félix Moumié, empoisonné à Genève en 1960 dans des circonstances restées mystérieuses et dont les restes sont toujours du côté de Conakry, en Guinée. C’est après la disparition de Moumié qu’Ernest Ouandié avait été élu vice-président de l’UPC.

Après l’interdiction de l’UPC., en 1955, il s’était réfugié au Cameroun sous mandat britannique, d’où il a été expulsé. Il s’exile alors en Égypte et en Guinée avant de rejoindre le maquis camerounais en 1961.

Les rôles de Patrice Eméry Lumumba, Ernest Ouandié et les autres, dans la lutte pour l’indépendance de leurs pays respectifs et du continent, semblent faire l’unanimité aujourd’hui parmi les historiens et autres observateurs de la vie quotidienne en Afrique. En République démocratique du Congo, 1e président Mobutu a élevé Lumumba au rang de héros national, en 1966.

De même, l’assemblée nationale du Cameroun a déclaré « héros national » Ernest Ouandié et tous les autres martyrs camerounais. Pas sûr que cela suffise pour restituer 1a place de ces figures majeures dans l’histoire du continent africain.

Le Messager

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