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Vie chère : pourquoi le prix du carburant va augmenter au Cameroun

Entre la résilience face aux conséquences dévastatrices sur le plan économique, de la pandémie du Covid 19 et de ta guerre en Ukraine, doublée de l’opposition du Fonds monétaire international (Fmi) aux subventions de l’État sur les produits pétroliers, il est prévisible que les pouvoirs publics procèdent dans les jours à venir, à des ajustements dans le sens de la révision à la hausse, des prix à la pompe.

Les sirènes de cette inévitable hausse du prix du carburant retentissaient depuis que le Fmi a rnis le véto et donné jusqu’en fin d’année aux autorités gouvernementales afin d’afficher la vérité des prix dans les essenceries. L’institution de Breton Woods exerçait alors une pression sur l’Etat du Cameroun s’il ne souhaitait pas assister au gel de la validation des différentes revues du programme triennal en cours. Interrogé par nos soins sur cette situation conjoncturelle qui courrouce le Fmi, un économiste chevronné avait alors jeté un regard sur deux volets aidant à la compréhension de cette crise qui pointait à l’horizon.

Le premier tableau est d’ordre social, ainsi que l’affirmait Edmond Kuate: « Et c’est la préoccupation majeure du gouvernement. C’est pourquoi le gouvernement tient à ce que la subvention soit maintenue parce qu’une levée de la suspension porterait le coût à près de 1200 Fcfa. Ce serait le prix normal« .

Si le premier tableau traitant du volet social est la préoccupation majeure du gouvernement camerounais, le second tableau, expliquait l’économiste, est celui de la dette, qui est ta principale inquiétude du Fmi.

« Quand on parle de subvention, ce sont les allégements fiscaux. Dans la structuration des prix du carburant, c’est le gouvernement qui collecte près de 70% des parts fiscales et réduit certaines lignes fiscales pour pouvoir accorder ces 600 milliards aux marketeurs. Le Fmi souhaite que ces 600 milliards de Fcfa soient collectés et soient utilisés aux fins d’assurer le service de la dette« .

Dérégulation des chaines d’approvisionnement

Mais à la vérité, cette inévitable hausse est due en grande partie à la pandémie du Covid 19 qui s’est traduite, au plan économique, par une dérégulation sans précédent des chaines d’approvisionnement des marchés internationaux et un renchérissement inédit des prix de produits de grandes consommations, faisant exploser le taux de l’inflation dans la quasi-totalité des pays dans le monde y compris l’Europe et l’Amérique du Nord, zones dans lesquelles l’inflation était en dessous de 2%. Comme si cela ne suffisait pas, la guerre entre l’Ukraine et la Russie, principaux pourvoyeurs des marchés internationaux en céréales, en oléagineux, en gaz et en pétrole, est venu compliqué davantage la situation.

« Le Cameroun, avec un taux d’inflation au premier trimestre 2022, de 4,6% environ, figure sans contexte parmi les pays les plus résilients, grâce à la pertinence de la panoplie des mesures d’accompagnement et des soutiens à la consommation mise en oeuvre inlassablement par le gouvernement, sur très hautes prescriptions du président de la République« , apprend-on d’une source à Etoudi.

Entre autres mesures :

– l’exonération des taxes fiscalo-douanières à l’importation de la quasi-totalité des produits de grandes consommations, – – la suspension du programme de l’évaluation de la conformité avant l’embarquement (Pecae),
– l’abattement du fret à intégrer dans la valeur en douanes,
– la suspension de la redevance de pesage portuaire,
– la suspension du précompte sur achat pour nombre de produits,
– le soutien des prix des pétroliers à la pompe et du gaz domestique, dont le coup pour le Trésor public va au-delà de 100 milliards de Fcfa par mois,
– l’organisation, au plan opérationnel des campagnes de ventes directs, aux consommateurs des produits de grandes consommations au prix coûtant,
– la lutte sans merci contre toutes les formes de manoeuvres spéculatives dans les marchés, les dialogues permanents, la sensibilisation des opérateurs économiques pour un front commun contre la vie chère, etc.

Au Cameroun comme partout ailleurs

Grâce à ces stratégies, soutient notre source, le marché camerounais est, pour l’essentiel des produits, épargné des pénuries régulières, dont souffrent de nombreux pays, en même temps que la hausse des prix, malheureusement incontournable et imposé par l’environnement international, est contenu dans les limites de ce qui est économiquement possible, au regard de l’évolution défavorable des coûts de facteurs, donc l’énergie, les intrants, le transport maritime, les taxes à l’exportation imposée, par les pays fournisseurs, etc ».

Dans le cas spécifique des produits pétroliers, en particulier le carburant et le gaz domestique, il est donc prévisible que le montant de l’enveloppe dédiée au soutien, désormais largement en dépassement, oblige les pouvoirs publics à procéder, dans les jours à venir, à des ajustements dans le sens de la révision à la hausse, des prix à la pompe, comme le font depuis le début de la crise tous les autres pays, importateurs ou exportateurs de pétrole.

Le Cameroun n’est pas un cas isolé. Le taux d’inflation au mois de juin 2022, en glissement annuel est presque le même dans plusieurs pays. Tenez par exemple : Turquie (+73, 49%) ; Argentine (+60,67%) ; Ghana (+27%) ; Nigeria (+17, 71%) ; Côte d’ivoire (+4,60%) ; France (+5,19%).

Malgré la conjoncture internationale caractérisée par la hausse exponentielle des prix des produits pétroliers, « les pouvoirs publics continuent à faire toutes les diligences nécessaires pour assurer l’approvisionnement continu du marché national, conformément aux très hautes instruction du Chef de l’Etat, Son excellence Paul Biya», rassurait lundi dernier, Gaston Eloundou Essomba, le ministre de l’Eau et de l’énergie.

Le Messager

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