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TVA à Camwater : au cœur des milliards détournés

L’entreprise dirigée par Gervais Bolenga continue frauduleusement de prélever à une tranche de consommateurs une charge supprimée depuis près de trois ans par le président Paul Biya.

Cela fait plus de deux ans que personne ne les entend sur le sujet. Les organisations non gouvernementales dites de défense des consommateurs ont la tête dans le sable, alors que se poursuit ouvertement la soustraction frauduleuse de sommes d’argent aux abonnés, orchestrée par la Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater). À ce jour, ce système de détournements à grande échelle doit se monter à des dizaines de milliards de francs.

Selon l’article 128 la Loi de finances 2019 en effet, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), de l’ordre de 19,25% est supprimée sur ses factures d’eau et d’électricité des ménages dont la consommation mensuelle n’excède pas 20m3 et 220kw/h, respectivement. Les tranches sociales ainsi visées concernent des centaines de milliers d’abonnés, qui se trouvent être parmi les plus démunies du pays.

Aussitôt, l’opérateur privé Energy of Cameroon (Eneo) a répercuté la nouvelle règlementation dans son outil de facturation, promettant par ailleurs la mise en place de mécanismes de compensation une fois la mise à jour du système de gestion achevée.

Dans une note publiée le 9 janvier 2019, Eneo indiquait que c’est 110kw/h de plus non imposables, comparativement aux années précédentes. Et la mesure de défiscalisation devait être prise en compte sur facturation à partir de février suivant. II n’en a, par contre, jamais rien été du côté de la société publique en charge de l’eau potable.

En janvier 2019 pourtant, le directeur général de la Camwater, Gervais Bolenga, demandait par voie de communiqué «aux différentes structures régionales et locales de facturation d’engager les diligences nécessaires de conformité aux dispositions pertinentes de la Loi de finances en cours, établissant de nouvelles normes ou exonérations fiscales en la matière». Pour lui cette évolution significative, décidée ‘par le président de la République en faveur des abonnés, devait «absolument se refléter dans le cycle de facturation du mois de février 2019».

Mauvaise qualité de service

Le mois suivant, le même se fendait d’un autre communiqué expliquant que l’exonération de la TVA «ne sera effective qu’à compter des consommations du mois de janvier 2019 qui sont facturées au mois de mars 2019», les factures distribuées en février représentant à l’en croire les consommations de décembre 2018, et donc c’est bien avant l’entrée en vigueur de la nouvelle Loi de finances.

Gervais Bolenga, dont l’entreprise est massivement vouée aux gémonies pour la qualité de service, a depuis lors cessé de communiquer sur la question. À quelques proches, il aurait indiqué que ce n’est pas le président Paul Biya qui fait face aux multiples charges fonctionnement d’une société essentiellement déficitaire. Et donc qu’il n’y a aucune raison qu’il s’aligne à l’article 128 la Loi de finances 2019. Soit.

Toujours est-il que, sur le pian comptable et de la gouvernance le patron de la Camwater ne peut justifier ces entrées financières irrégulières dans ses livres. On pourrait même invoquer un détournement de fonds à grande échelle, qui à ce jour doit se montrer à plusieurs milliards de francs. Le plus étonnant est le silence de son conseil d’administration, qui semble s’accommoder de pratiques totalement hors la loi.

Aurore Plus

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