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Simon Ekpa et Ayaba Cho : 2 figures controversées de la diaspora en détention en Europe

Simon Ekpa, un agitateur biafrais autoproclamé accusé de terrorisme en Finlande, restera probablement en détention pendant les périodes de Noël et du Nouvel An. Les autorités finlandaises, citant leur cadre juridique, ont précisé que la libération sous caution n’était pas une option dans leur système.

Pas de libération sous caution dans le système juridique finlandais

Mikko Laaksonen, commissaire principal du Bureau national d’enquête finlandais (NBI), a expliqué l’approche de la Finlande pour limiter la liberté des suspects.

En réponse à une demande de renseignements, Laaksonen a déclaré : « La procédure pénale/les mesures coercitives finlandaises ne reconnaissent pas la procédure de mise en liberté sous caution. Notre procédure repose, selon le cas, sur la détention provisoire ou l’interdiction de voyager comme mesures coercitives pour limiter la liberté de mouvement des personnes soupçonnées d’infractions auxquelles de telles mesures sont applicables. »

La détention de Simon Ekpa est liée à des allégations d’incitation à la violence et de financement du terrorisme. Le tribunal de district de Päijät-Häme l’a placé en détention provisoire pour incitation publique à commettre des crimes à des fins terroristes, tandis que ses quatre coaccusés sont accusés de financement du terrorisme.

Date limite de poursuites : mai 2025

Les autorités ont fixé à mai 2025 la date limite pour que les procureurs déposent des accusations contre Simon Ekpa, ce qui laisse un délai important pour les enquêtes.

Cependant, le détective Laaksonen a souligné la possibilité d’une audience de réévaluation, déclarant : « Dans les situations de détention provisoire typiques, une audience de réévaluation ne peut avoir lieu que deux semaines après la dernière audience, si les parties concernées le demandent. »

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Laaksonen a confirmé la nature continue de l’enquête mais s’est abstenu de divulguer des détails supplémentaires. « En raison de l’enquête en cours, aucune information supplémentaire ne peut être partagée », a-t-il déclaré.

Coopération internationale et allégations

Les autorités finlandaises, notamment la police criminelle centrale finlandaise, ont révélé qu’Ekpa aurait utilisé les réseaux sociaux pour inciter à la violence dans la région du sud-est du Nigéria, ciblant des civils et des représentants du gouvernement.

L’affaire a attiré une attention internationale importante, la Finlande reconnaissant l’implication de la coopération internationale dans l’enquête. Cependant, les autorités ont refusé de donner plus de détails.

Pression diplomatique et arrestations passées

Le gouvernement nigérian a déjà exercé une pression diplomatique sur la Finlande pour qu’elle s’attaque aux activités d’Ekpa, notamment en plaidant pour un boycott des élections générales de 2023 au Nigéria.

Les actions d’Ekpa ont déclenché des mesures d’application violentes dans le sud-est du Nigéria, déclenchant des pétitions mondiales qui ont appelé à l’intervention des autorités finlandaises et nigérianes, ainsi que de l’Union européenne.

En février 2023, Ekpa a été arrêté pour incitation à la violence et ordre de rester chez soi au Nigéria. Ces ordres ont conduit à des attaques contre les résidents, renforçant encore sa réputation controversée.

L’affaire Ayaba Cho

Ayaba Cho Lucas, chef du Conseil de gouvernement d’Ambazonie, fait l’objet d’une affaire parallèle et est toujours en détention en Norvège, accusé de crimes contre l’humanité. Ayaba, un séparatiste camerounais, milite pour l’indépendance des régions anglophones du Cameroun.

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Il est accusé d’avoir orchestré des attaques violentes, des enlèvements et des fermetures d’écoles par l’intermédiaire des Forces de défense d’Ambazonie (ADF).

Son arrestation fait suite à des années de critiques internationales et aux appels du gouvernement camerounais à la Norvège pour qu’elle mette un frein à ses activités.

Ayaba, comme Ekpa, a utilisé les médias sociaux et la diaspora pour soutenir sa cause. Il a acquis une certaine notoriété en s’alignant sur d’autres mouvements séparatistes et en intensifiant le conflit dans les régions anglophones du Cameroun.

Les autorités norvégiennes n’ont toutefois pas indiqué s’il serait extradé, invoquant des inquiétudes quant à l’équité du système judiciaire camerounais.

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