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Qui était Paul Soppo Priso, le premier milliardaire de l’histoire du Cameroun ?

Paul Soppo Priso, né le 19 juillet 1913 à Bonadoumbé (Duala) de parents Duala, est le fils de Mouelle Priso et de Jeanne Dina. Pourtant rien ne destinait à priori le jeune Duala, né dans une famille modeste, à devenir le tout Premier milliardaire camerounais et le premier Président de l’Assemblée Territoriale du Cameroun.

Homme politique

Paul Soppo Priso fut tour à tour député et le tout Premier camerounais Président de l’Assemblée Territoriale du Cameroun (ATCAM). (1953-1957).

En 1946, Paul Soppo Priso se présente aux élections des membres de l’Assemblée Représentative du Cameroun, ARCAM, nouvellement créée. Il est élu au second tour le 19 janvier 1947 dans la circonscription du Wouri. Il a été ainsi parmi les 24 premiers Noirs élus à l’ARCAM.

Au mois d’avril 1954, il est élu Président de l’Assemblée Territoriale, devenant ainsi à l’époque le tout Premier camerounais et Noir à présider cette Assemblée. Il demeurera Président de l’Assemblée Territoriale jusqu’en 1957.

Parcours et fortune

Paul Soppo Priso fait sa scolarité à l’école d’Akwa, après quoi il intègre le staff de l’administration coloniale française mandataire du Cameroun, au département des Mines et des Travaux publics, comme géomètre. Il y apprend notamment le dessin industriel et il deviendra plus tard un véritable bâtisseur.

L’origine de sa fortune reste un épais mystère alimenté par autant de légendes que de fantasmes.

D‘où vient la fortune des Soppo Priso ?

Des années après la mort du patriarche, les rumeurs les plus folles courent toujours. Les uns affirment qu’il aurait volé des diamants lorsqu’il travaillait dans les mines pendant la colonisation allemande. D’autres, qu’il a fait fructifier des sommes d’argent que son frère, agent des postes et télécommunications, aurait détournées…

La réalité est moins romanesque. Topographe de formation, Soppo Priso descend de l’une des plus anciennes familles de Bonapriso, le quartier chic de Douala. Brillant et populaire rival d’Ahmadou Ahidjo avant l’indépendance, il a été un pionnier du secteur des travaux publics au Cameroun.

Son premier coup de génie : avoir racheté pour une somme symbolique une entreprise de BTP à un Allemand qui s’apprêtait à quitter le Cameroun. Par la suite, son flair ne s’est pas démenti. Dans le Cameroun des années 1950 et 1960, il est le premier à comprendre qu’investir dans la pierre peut être rentable. Il acquiert un nombre impressionnant de terrains entre 1950 et 1970, essentiellement à Douala.

Entré en politique dès 1938, ce conseiller de l’Union française dans les années 1950 avait tissé de solides liens à la fois en France (il a le soutien d’Antoine Pinay, ministre français des Affaires étrangères puis des Finances sous de Gaulle) et au Cameroun. Paul Soppo Priso construit pour une clientèle aisée, presque exclusivement occidentale, et la demande précède le bien. Dans la seule ville de Douala, il crée plusieurs sociétés civiles immobilières, dont l’Union générale immobilière du Cameroun et l’Union générale immobilière de Douala.

Difficile également de déterminer avec précision le nombre de biens achetés en France, mais Soppo Priso est aussi un grand propriétaire de l’immobilier parisien. On lui connaît des appartements dans les Hauts-de-Seine (à Neuilly et à Boulogne-Billancourt) et dans le Var (à Nice). Il aurait également possédé des actions dans de grandes entreprises occidentales : Total, CFAO, Schlumberger et Axa.

Paul Soppo Priso Meurt en 1996, laissant une immense fortune qui est sans doute aujourd’hui encore l’une des plus importantes d’Afrique francophone. Ce patrimoine, qui est constitué de plus d’une centaine d’immeubles au Cameroun et en France, est l’objet d’une interminable bataille judiciaire qui déchire sa famille depuis son décès.

DJAFSIA TARA MAHMOUD
#Lobservateur
Sources : Forbes Afrique numéro 56 Avril 2019 , Jeune Afrique du 15 janvier 2016.

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