Les 14 sénateurs des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest (Noso), étaient invités à la table du Premier ministre (Pm) jeudi dernier au bord du Lac municipal.
Un dîner de 28 couverts mettant à l’honneur dans un charme très british, les 14 sénateurs des deux régions anglophones. Au- delà du menu très sélect mettant en valeur des mets traditionnels très prisés» le Pm avait à cœur de rechercher des voies et moyens pour une porte de sortie définitive à la crise dite anglophone.
Ces 14 sénateurs ont donc eu pour mission le suivi de tous les projets de reconstruction dans ces deux régions décimées par la guerre, et la recherche des solutions pour mettre fin à une crise qui s’enlise dans le jeu trouble des élites.
En confiant le Plan présidentiel pour la reconstruction et le développement des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest à Balungeli Confiance Ebone, son directeur de cabinet, le Pm exprimait déjà un certain agacement que les budgets assignés à ce Plan ne soient pas suivis d’investissements conséquents sur le terrain.
Il n’est jusqu’au ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, qui ait marqué son indignation qu’un chef traditionnel libéré par les séparatistes soit accueilli avec escorte, fanfare et tirs à l’arme lourde. On dirait un état dans l’Etat
En conviant ces membres de la Chambre haute du parlement à sa table,le Pm confirme une posture de « mendiant de la paix » qui lui colle à la peau à travers diverses initiatives louables. A plusieurs reprises, il a sillonné les deux régions en crise. Après le Grand dialogue national, dont la mise en œuvre des résolutions restent diversement appréciée, le Pm n’a jamais hésité de prendre son bâton de pèlerin et de tendre la main même aux plus radicaux.
Plus qu’une valeur symbolique, ce diner à la résidence du Pm, a une valeur pédagogique. Il invite les élites à se départir du manteau de la duplicité et du double langage. Ces jeunes qui volent violent tuent et pillent ne sont pas tombés du ciel. Ils sont issus d’une famille, d’un clan qui les protège parfois des craintes de représailles en cas de dénonciation. Les familles, les médias» les hommes d’église» les chefs traditionnels et autres dépositaires d’une autorité, sont donc invités à emboîter le pas au Pm pour sortir enfin du cauchemar de cette « sale guerre”.
Dion Ngute reste convaincu qu’en fermant la porte au dialogue et à la concertation, on laisse se fermenter et se sédimenter tous les ingrédients d’une déflagration sociale à grande échelle.
Max Mpandjo, L’Indépendant