Edith Kah Walla, cheffe de file de l’opposition au Cameroun, a appelé au boycott de l’élection présidentielle d’octobre. Elle a tenu ces propos lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision My Media Prime, basée à Douala, le lundi 23 juin.
La cheffe du CPP a affirmé que rien n’avait changé en 35 ans d’existence de l’opposition au Cameroun et que, pendant 20 ans, les partis d’opposition avaient réclamé des réformes que le régime Biya avait largement ignorées. Elle a énuméré les manquements nécessitant des réformes urgentes.
Elle a rappelé les sorties de dirigeants de l’opposition après l’élection présidentielle de 2018 et a averti ses pairs qu’à moins d’adopter une approche différente, la situation se reproduirait. Elle a déclaré qu’une coalition de dirigeants de l’opposition était nécessaire pour parvenir à ces réformes.
« La loi camerounaise stipule que la liste électorale était censée être publiée depuis le 1er janvier. Nous sommes en juin, où est la liste électorale ? L’organe électoral est sur le point d’être convoqué sans qu’elle soit publiée », a-t-elle noté.
Kah Walla a également soutenu que, depuis 1992, les Camerounais protègent leur vote dans les bureaux de vote sans obtenir de résultats significatifs, arguant que la seule annonce des résultats des élections au niveau national était problématique.
La cheffe du CPP a affirmé que l’opposition doit, cette année, passer de la simple présentation de propositions de réformes électorales à la lutte pour ces changements.
« Ce qui fera pression sur le gouvernement, c’est que nous nous unissions pour agir. Premièrement, nous disons non aux élections tant que nous n’aurons pas de réformes. Deuxièmement, nous disons que les Camerounais manifesteront tant que nous n’aurons pas de réformes », a déclaré Kah Walla.
La présidente du CPP a déclaré que la décision de nombreux partis politiques de participer aux élections était égoïste ; elle n’était pas de bon augure pour le peuple, mais pour ses ambitions.
Pour elle, l’opposition a été entravée dans sa quête de sièges au conseil municipal et au parlement, se rendant ainsi complice des revendications du peuple camerounais au fil des ans.
« Le processus électoral camerounais ne fonctionne pas. C’est une nouvelle vieille de 30 ans », a conclu Walla. Ses remarques interviennent alors que plusieurs partis d’opposition mènent des campagnes pour tenter de recueillir le soutien des électeurs avant les élections d’octobre.
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