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Paul Biya s’apprête-t-il à relancer l’opération épervier ?

Dans son discours du 31 décembre 2021, le président de la République qui ne l’avait plus fait depuis quelques années, a annoncé vouloir s’attaquer aux gestionnaires véreux.

«Tous ceux qui se rendent coupables de malversations Or financières ou d’enrichissement illicite, en assumeront les conséquences devant les juridictions compétentes». La promesse est faite par Paul Biya dans son discours de fin d’année 2021. L’homme qui ne trouve «pas acceptable que certaines régions aient le sentiment d’être laissées sur le bord du chemin, tandis que d’autres progressent», veut faire des universités des socles de développement du pays.

Et en a créé dans les régions du Nord, de l’Est et du Sud; les trois qui n’en étaient pas encore pourvues. Et annonce «d’autres infrastructures [qui] suivront, notamment dans les secteurs aéroportuaire, industriel et routier, afin de faire de chaque région un véritable pôle de développement».

Mais l’homme qui préside aux destinées du peuple camerounais sait que «pour y parvenir, nous devons renforcer la gouvernance dans la gestion de nos finances publiques, en luttant contre la corruption et le détournement des deniers publics».

Une rhétorique qui était devenue rare depuis près d’une décennie. Le chasseur semblait avoir rangé ses armes, sans que les victimes, les Camerounais, n’aient pu rentrer dans leurs droits définitivement.

Après les dernières vagues d’arrestations spectaculaires de hauts cadres de la république dans le cadre de la lutte contre la corruption et les détournements de deniers publics en 2012, l’on ne s’était plus contenté que du menu fretin.

Avec quelques cas d’affaires passant devant la justice, presque de façon inaperçue. En dehors de l’affaire des fonctionnaires fictifs qui se poursuit devant le Tribunal criminel spécial (Tcs). Alors que les dénonciations ne manquent pas.

Fonds Covid, marchés de la Can,…

Entre temps, l’on a encaissé des situations de gestion dis marchés des projets d’infrastructures liées à l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (Can) ayant fait beaucoup de bruits, sans que l’on n’ait l’impression que le président de la République s’en préoccupe. La gestion des fonds Covid a fait couler beaucoup d’encre et de salive.

Tant des citoyens que des acteurs de la chaine de commandement des opérations de lutte contre la pandémie, confirmés dans leurs dénonciations par le rapport d’audit de la Chambre des comptes sur la gestion de ces fonds de souveraineté.

Les différents rapports de la Commission nationale anticorruption (Conac) ont donné à voir divers cas de délinquance économique ayant parfois donné lieu à des poursuites judiciaires. Mais l’on n’a plus du tout eu de gros clients.

Paul Biya s’est peut-être réveillé. Il semble que le capitaine du navire Cameroun a repris le contrôle de son appareil. Lui qui clamait dans son discours d’investiture le 6 novembre 2018, que «des finances saines sont […] la condition de l’attractivité d’une économie et, donc, de son aptitude à accueillir les investissements».

Comme il l’avait annoncé au début des années 2000, après que le Cameroun soit classé au sommet du podium du hit parade mondial de. la corruption, sous la pression des bailleurs de fonds, le dirigeant camerounais avait été contraint à engager la lutte contre la gabegie.

De hautes personnalités de son système étaient passés à la trappe, .y compris ses plus proches collaborateurs. L’homme a observé une pause, puis a relancé après la présidentielle 2011, avant de s’arrêter.

Alors que l’opinion nationale croyait voir encore libres de nombreux autres « voleurs à col blanc » que le président a dénoncés, le doute s’est installé dans les esprits et la thèse de la politisation de cette lutte a fait son chemin.

L’homme-Lion qui aime agir selon un agenda personnel secret, vient encore de faire une promesse à la nation. Au moment où l’on annonce un remaniement ministériel depuis bientôt deux ans, mais qui n’arrive pas. Il est probable que l’homme règle ses comptes aux gestionnaires indélicats au lendemain de la Can 2021.

Un sacrifice de quelques moutons pour « contenter » un peuple , qui a faim et soif, qui a le courant électrique, mais n’a pas la lumière. Ce peuple qui consent d’énormes sacrifices depuis des lustres, pour espérer des lendemains meilleurs, mais qui.n’arrivent pas.

La Nouvelle Expression

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