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Musique : Lab’l vogue entre gospel et bikutsi

Ses chansons dans lesquelles elle exalte le seigneur l’ont positionné comme une artiste gospel. Mais la chanteuse refuse de s’enfermer dans un registre et chante ce qui lui vient du cœur qu’importe le thème.

Un rire cristallin ponctue chaque fois ses phrases. Elle a une bonne humeur communicative. Son visage poupin s’illumine, sa peau d’un noir de jais brille comme du cuir ciré. Pas étonnant que ses proches l’ont surnommé Label noire, qu’elle transforme plus tard en Lab’l quand vient le temps de se lancer dans la musique.

Le grand public découvre cette jeune voix en 2014 à la faveur de la sortie de son 1er album. « My Way ». Le titre « Ma ve wa ngan » extrait de cet album conquiert les mélomanes. Suivront un maxi-single « We etam », des titres tels que « Duma » (gloire à toi Seigneur), etc. Profondément ancrée dans la culture béti et son rythme phare le bikutsi, la musique de Lab’l se caractérise par des thématiques spirituels.

Lab’L chante des louanges à Dieu à tel point que pour certains mélomanes, elle est une chanteuse gospel. Mais l’artiste refuse de s’enfermer dans une catégorie. Sa musique est le reflet de sa personnalité et Dieu y occupe une place importante, nôus dit-elle. « Je chante ce qui me vient du cœur ». N’allez-donc pas croire qu’elle ne s’intéresse pas aux autres sujets. Elle chante aussi l’amour comme dans « Ma ding wa » (Je t’aime). Son but est de véhiculer des messages positifs. Sa musique doit vraiment adoucir les mœurs.

A l’école de grand-mère

Cette vision de la musique, elle la doit à sa grand-mère. Comme Obelix, Lab’l est tombée enfantdans le chaudron de la musique. Animatrice et entraineuse des mouvements associatifs où elle s’imposait par sa voix, l’aïeule a façonné l’enfance de la petite Lab’l et a formé son oreille à l’écoute des chants et berceuses traditionnels. « Mes vacances se transformaient en un véritable stage de musique que je vivais comme une véritable torture. Aujourd’hui, devenue artiste et chanteuse, j’ai pris conscience que ma grand-mère était simplement dans la transmission. Elle a réveillé en moi, la passion, et mon don pour le chant », reconnait-elle.

Un héritage que Lab’l met à profil aujourd’hui en chantant la plupart de ses titres en ewondo. « Je chante dans ma langue maternelle parce que c’est ma culture, le socle sur lequel je m’appui pour bâtir ma musique. Elle fait ma singularité dans ce monde devenu village planétaire où la mondialisation musicale enlève aux artistes leur richesse culturelle. Pour moi c’est une fierté de promouvoir ce pan de ma culture » affirme-t-elle forte de ses convictions.

Un choix payant puisqu’en 2006, elle est choisie par la maison de Torpedo Production pour le concert « Ekang Fang Beti » dans la mythique salle de l’Olympia à Paris le 14 Juillet 2016. Bien avant ça, elle a été choisie par Charlotte Dipanda pour la première partie de son concert au palais des sports de Yaoundé en mars 2016 Charlotte Dipanda, Sanzy Viany, Ka-reyce Fotso font partie de la génération actuelle de chanteuses qui met un point d’honneur à chanter surtout en langue nationale.

La conquête du monde

D’autres dates ont marqué sa carrière. Son premier spectacle grand public à la Semaine de la femme en diamant (Sefedi) en 2014, son 1er concert au Ccc. Des spectacles en live qui lui ont permis d’améliorer sa prestance scénique. Assez pour qu’elle gagne confiance en elle et se présente au Prix Découverte Rfi 2017.

« Être finaliste devant de nombreux candidats est la preuve que j’ai un potentiel vendable à l’international », s’enthousiaste la jeune femme. Elle a nourri sa passion en écoutant des ténors de la musique camerounaise à l’instar de Grace Decca, Messi Martin, Annie Anzouer, Lokua Kanza.,’« Adolescente comme la plupart des jeunes de mon âge, j’étais un fan de R’n’b, un rythme qui m’a permis de travailler ma technique de chant. Des artistes comme Laureen Hill m’ont inspiré».

Ces derniers, temps Lab’l se fait rare sur la scène musicale. Elle vit entre la France et son pays natal. « Si je veux atteindre mes objectifs j’ai compris que je dois reculer pour mieux sauter. Entre l’école et le studio, je suis dans mon labo », affirme Lab’l. Loin de la scène, elle en profite pour être une jeune femme.normale. Elle dit ne pas être une fashion addict. Pourtant ses looks vestimentaires et capillaires sont repris par des fans à chaque nouveau single ou album. Pour elle tout ça c’est de l’art. Elle n’exclut d’ailleurs pas l’idée de se lancer un jour dans le cinéma.

Source: Le Jour

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