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Mamadou Mota accuse le régime Biya de « tribalisme d’État » et de « crimes contre la dignité humaine »

Dans un communiqué rendu public ce 3 novembre 2025 à Maroua, l’homme politique Mamadou Mota a lancé une violente charge contre le régime de Yaoundé, qu’il accuse de « confisquer le pouvoir par la violence » et d’entretenir un « tribalisme d’État » destructeur pour l’unité nationale.

Ce texte, diffusé sur les réseaux sociaux, intervient dans un contexte de crise postélectorale marquée par plus de 30 morts et une vague d’arrestations jugées arbitraires depuis la proclamation des résultats du scrutin présidentiel du 12 octobre.

Selon Mamadou Mota, les autorités camerounaises ont opté pour la répression plutôt que pour le dialogue, en ciblant des opposants et des manifestants « au faciès ».

L’homme dénonce des « expéditions punitives » menées sous couvert d’ordre public, accusant le gouvernement de transformer les institutions en « instruments de persécution politique ».

Il fustige également « l’arrogance d’un pouvoir usé par la longévité », préférant « les menaces et les proverbes saugrenus de certains ministres » à une véritable gestion de crise. Pour lui, les arrestations massives et les violences policières traduisent l’échec du régime à bâtir une nation inclusive.

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Le communiqué pointe du doigt l’usage « excessif et létal » de la force contre des manifestations décrites comme « majoritairement pacifiques », qualifiant ces agissements de « crimes contre la dignité humaine ».

Mamadou Mota appelle la communauté internationale (Nations Unies, Union africaine, Union européenne, France, États-Unis) à rompre avec la simple “préoccupation diplomatique” pour imposer des sanctions ciblées contre les responsables des exactions.

Il exige aussi la création d’une commission d’enquête internationale indépendante pour faire la lumière sur les violences et les décès enregistrés depuis la présidentielle.

Dans un passage particulièrement fort, le président par intérim du MRC met en garde contre « le silence complice » et « l’inaction face à la confiscation du pouvoir ».

« Que l’on ne vienne pas pleurer demain sur les ruines d’un pays que l’on aura laissé sombrer », avertit-il, dans une allusion directe à la responsabilité morale des partenaires étrangers du Cameroun.

Au-delà de l’indignation, Mamadou Mota pose une question de fond : combien de crises faudra-t-il encore avant que le pouvoir ne comprenne qu’aucune stabilité durable ne peut naître de la peur ?

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