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Le Covidgate et la Cangate ignorés dans le Rapport 2021 de la Conac

Le volumineux document de la commission nationale anticorruption présenté récemment ignore délibérément les dénonciations des bailleurs de fonds et de la Chambre des comptes sur la gestion des fonds alloués à la lutte contre la pandémie du Coronavirus et à la mise en place des infrastructures de la coupe d’Afrique des nations.

Malgré ces efforts, les Camerounais attendent davantage des actions plus fortes contre les prévaricateurs de la fortune publique ». Le ton des conclusions du Rapport 2021 de la Commission nationale de lutte contre la corruption est donné.

Comme chaque année depuis 2010, la 11e édition du rapport se présente comme un simple catalogue de bonnes intentions assorti de recommandations. Se contentant de faire une recension des actions dites d’envergure menées tous les secteurs. Mais nulle part dans le document volumineux de 230 pages, il n’est fait allusion des deux principaux scandales ayant secoué le landernau politique, économique et social du Cameroun.

Le « Covidgate », allusion aux malversations financières ayant émaillé la gestion des fonds alloués à la lutte contre la pandémie du coronavirus. Et ce, en dépit de la sonnette d’alarme tirée par les bailleurs de fonds et les conclusions du rapport de la Chambre des comptes épinglant des administrations et des personnalités impliquées dans le maniement des deniers publics y alloués.

Même omerta de la Conac sur la « Cangate », l’autre scandale retentissant, et non des moindres, ayant émaillé l’usage des fonds alloués à la construction des infrastructures de la Coupe d’Afrique des Nations. Des sommes faramineuses allouées et détournées auront été auditées dans l’usage qui en a été fait. Ici aussi, les responsabilités ont été clairement établies et des personnalités pointées du doigt. Leur interpellation ne sera pas actée par le chef de l’Etat comme cela est de coutume.

Hydre à têtes multiples

L’absence de ces deux scandales dans le dernier rapport de la Conac interroge à plus d’un titre. A se demander si l’institution n’a pas fait siennes les silences du chef de l’Etat sur lesdits scandales. La Conac a-t- elle encore les mains libres, ou s’agit-il délibérément d’un refus de retourner le couteau dans la plaie de deux scandales qui continuent à défrayer la chronique. Faut-il y voir le reflet des difficultés de la Conac qui n’arrive toujours pas, plus d’une décennie après sa création, à inverser la courbe fortement ascendante de ce fléau.

Il s’explique alors que la Conac soit réduite à un catalogue de recommandations qui, d’année en année, se révèlent être des simples vœux pieux, la corruption ne faisant qu’enraciner au Cameroun, au point d’apparaitre comme cette sorte d’hydre de la légende qui voit une autre tête pousser aussitôt que la première a été tranchée. Elle prend les allures d’une pieuvre, une véritable maladie difficile à soigner, ainsi que titrait récemment le Grand quotidien national, Cameroon Tribune, dans un article consacré aux ravages causés par ce fléau.

Le rapport 2021 sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun en 2021 reflète donc les actions d’envergure menées dans les secteurs public, parapublic et privé afin de combattre la corruption. Ces actions s’articulent autour de la vision générale de développement de l’Etat inscrite dans la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030, et concrétisée par un certain nombre d’actions préconisées dans la Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption.

La mise en œuvre de cette Stratégie s’est poursuivie dans les Institutions publiques et parapubliques en 2021 au moyen de l’outil Précis préconisé par le Gouvernement. Tout au long de l’année, des actions ont été entreprises pour prévenir les actes de corruption, notamment à travers des procédures qui en réduisent les opportunités.

Expression Politique

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