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Opération épervier : l’étau se resserre sur la task-force

Le Cameroun a eu sa Can. Un chemin parsemé d’embûches, fait de glissements et de reports, de détournements massifs des deniers publics.

Dans son discours a la Nation le 31 décembre dernier, Paul Biya annonce une opération mains propres contre tous ceux qui se sont amusés avec la fortune publique : “(.. .)Tous ceux qui se rendent coupables de malversations financières ou d’enrichissement illicite, en assumeront les conséquences devant les juridictions compétentes.”

Il n’en fallait pas plus, pour provoquer un branle-bas dans la le sérail. Les questions fusaient alors de toutes parts. L’Opération Epervier ne serait-elle qu’une justice à la tête du client ? Depuis la Rome antique, faute de pouvoir donner du pain au peuple, Néron pouvait lui servir des jeux et du sang.

En- annonçant une campagne contre les prévaricateurs, le Chef de l’Etat n’a pas mesuré la capacité de nuisance des réseaux déterminés à ne pas se laisser faire. Sinon comment comprendre ces grandes manœuvres ayant jeté en pâture l’ex Dg de Camtel, David Nkoto Emane, dont on connaît la proximité avec le Chef de l’Etat ? Une manœuvre consistant à noyer le poisson en embarrassant Paul Biya à l’effet de créditer la thèse d’une justice sélective.

Au passage, quelques lampistes ont été interpelés : Ngoni Njie Franklin Ikome, Dg de la Cameroon Development Corporation (Cdc), Mbile Tapea, directeur général de Pamol à Ekon- doTiti; Nkangu Lebong Denis, exdirecteur financier à la Cdc à Limbé ; Simo Kamga, Engineering services Banana; Peter Njumbe Forsah, Directeur de la sécurité; Chungong Polycarp, directeur de la produc- tion; Foteh Manjoh Vincent, directeur financier ; Chou Martin, agent chargé de la sécurité de la plantation de Mafanja ; l’ex directeur du médicament au Minsanté et ex responsable du fonds routier.

Affaire d’Etat

Le rapport accablant de la Chambre des Comptes au sujet des malversations ayant trait à la gestion des fonds Covid et au scandale des chantiers de la Can.consti- tue autant de dossiers accablants à l’aune desquels sera jugée la crédibilité de l’Opération Epervier. Les  gros bonnets de la République, impliqués dans ce scandale, multiplient des subterfuges.

Sinon, comment comprendre que dès la clôture de la Can To|alEnergies Cameroun 2021, et alors même qu’on se serait attendu à la mise sur pied d’une Commission de suivi et d’évaluation des chantiers, le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la république (Sg/pr), ait organisé tambours battants, une descente au stade d’OIembé ?

Le prétexte tout trouvé était la relance, mieux, la poursuite des travaux, avec en ligne de mire : un (01) complexe de trois (03) salles de cinéma; un (01 ) hôtel 5 étoiles de soixante . (70) chambres avec trois (03) salles de conférences de deux cent cinquante (250) places chacune; un (01) centre commercial ; un (01) musée pour le sport; un (01) palais des sports de mille (1000) places assises avec terrain de basketball, handball, volleyball ; une (01) piscine olympique couverte de deux mille (2000) places assises ; deux (02) terrains de football d’entrainement couverts de mille (1000) places assises chacun ; six (06) terrains de tennis et un (01) Club House ; quatre (04) terrains extérieurs de basketball et de volleyball. Un chantier de cette envergure,est tenu par un chronogramme avec des financements connus.

Après un avenant de 55 milliards de Fcfa qui a fait des gorges chaudes, où prendra-t-on l’argent pour achever la construction d’un tel complexe sportif parmi les plus chers au monde ? Sentant la menace de l’Opération Epervier, la Task-force va-t-elle puiser dans ses réserves afin d’échapper aux foudres de la justice ?

L’empressement du vice-dieu à relancer un chantier à problème, interroge sur la sincérité des collaborateurs du Chef de l’Etat. Au passage, la Task-force a dévoilé la maquette somptueuse d’un village Olympique. On, en demandant pas tant !

Paul Biya a rendez-vous avec l’histoire. De sa capacité à mener la lutte contre les détournements massifs qui ont émaillé son règne, dépendra en grande partie le bilan de son magistère.

L’Indépendant

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