Accusé d’incitation à la révolte, de propagation de fausses nouvelles et d’autres délits, la demande de remise en liberté sous caution de Junior Ngombe, un jeune activiste de 23 ans, a été rejetée ce lundi par les services de la gendarmerie en charge de son dossier.
Maître Sylvain Souop, représentant du Collectif de défense des prisonniers politiques Sylvain Souop, a détaillé la situation sur sa page Facebook : « Je sors du Service Central des Recherches Judiciaires du Secrétariat d’État à la défense en charge de la gendarmerie où j’ai assisté le jeune Ngombe Junior. Notre client nous a fait savoir qu’il a été arrêté par trois gendarmes en tenue civile le mercredi 24 juillet 2024 vers 19 heures au carrefour Combi à Douala.
Il a été conduit à une unité de gendarmerie à Bonanjo avant d’être transféré à Yaoundé au groupement territorial de gendarmerie du Mfoundi puis aux cellules du Service Central des Recherches Judiciaires de la gendarmerie Nationale. Il a ajouté que ses ravisseurs ne se sont pas identifiés et ne lui ont pas expliqué les raisons de son arrestation. »
Junior Ngombe a été assisté lors de son audition par plusieurs avocats, dont le past Bâtonnier Me Akere Muna, Me Kengne Fabien, et Me Tamfu. Selon les avocats, le Lieutenant Colonel Bialo, chef du service central des recherches judiciaires, a indiqué que leur client est poursuivi pour incitation à la révolte, propagation de fausses nouvelles et d’autres infractions qui pourraient être révélées lors de l’enquête. L’audition de Junior Ngombe s’est concentrée sur les extraits de ses vidéos sur les réseaux sociaux et les activités de son association « Jeunesse Debout pour le Changement » (JDC).
Malgré son traitement « correct » jusqu’à présent, Junior Ngombe a signalé des malaises probablement dus au stress et a demandé à voir un médecin. Après l’audition, la demande de mise en liberté sous caution formulée par ses avocats a été rejetée.
Maximilienne Ngo Mbe, du réseau des défenseurs des droits de l’homme d’Afrique centrale, a dénoncé des charges qu’elle qualifie d’illégales, inacceptables, irrecevables, inappropriées et inadaptées, rappelant que le Cameroun a ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Cabral Libii, une figure politique éminente, a exigé la libération immédiate de Junior Ngombe. Selon lui, cette arrestation est une volonté manifeste d’exacerber les tensions politiques au Cameroun.
Junior Ngombe, âgé de 23 ans, est le promoteur de l’association « Jeunesse Debout pour le Changement » (JDC) et est connu pour ses vidéos sensibilisant la jeunesse sur des questions telles que l’inscription sur les listes électorales. Cette arrestation et les accusations portées contre lui ont suscité une vive réaction de la part de la société civile et des défenseurs des droits de l’homme au Cameroun.