À peine 48 heures après avoir reçu une aide du président Paul Biya, les victimes des récentes inondations se retrouvent de nouveau dans une situation alarmante.
Abandonnées et s’enfonçant dans un désespoir indescriptible, ces familles déplacées, sans soutien à long terme, luttent contre des conditions de vie déplorables. Les maigres provisions distribuées se sont rapidement épuisées, les laissant face à une misère quotidienne.
Dans un geste désespéré, certains sinistrés n’ont eu d’autre choix que de revendre les matelas offerts à prix dérisoire, afin de se procurer de quoi nourrir leurs enfants affamés. Amina, l’une des victimes, a exprimé sa détresse : « Je n’avais pas d’autre choix que de vendre le matelas. C’était soit ça, soit regarder mes enfants se coucher affamés. »
Ibrahim, un autre sinistré, a renchéri en affirmant : « Nous luttons pour survivre. Chaque jour est un nouveau défi sans nourriture ni eau potable. »
Les conditions sanitaires dans les camps sont alarmantes, avec un seul WC pour des centaines de personnes, obligeant les enfants à se soulager en plein air. Cela expose la communauté à des maladies hydriques, comme la diarrhée et le choléra. Fatou, mère de trois enfants, a partagé son angoisse : « Nous n’avons aucune intimité, et les enfants tombent malades. Ce n’est pas sûr pour nous ici. »
L’accès à l’eau potable est un autre combat quotidien. Avec un seul forage en service, les files d’attente sont devenues la norme, laissant de nombreuses familles sans eau suffisante. Musa, un père de famille, a déclaré : « Nous attendons des heures juste pour remplir un seau d’eau. Parfois, nous nous passons d’eau. »
Les boîtes de sardines distribuées en urgence par le gouvernement sont devenues le seul repas quotidien de ces familles, face à l’absence de toute autre aide alimentaire.
Le sort de ces victimes est aggravé par une longue histoire de promesses non tenues de la part du gouvernement. En 2012, lors d’une visite dans la région de l’Extrême-Nord, le président Biya avait annoncé un ambitieux plan de construction d’une digue de 330 kilomètres pour protéger la région des inondations récurrentes.
Malgré la promesse de 1,5 milliard de CFA francs d’aide d’urgence, le projet reste en suspens plus d’une décennie plus tard, laissant les résidents perplexes quant à son achèvement.
Le manque flagrant de soutien durable a plongé les victimes des inondations dans une précarité extrême. Entre la faim, les maladies et l’absence d’aide, elles vivent une crise humanitaire silencieuse, marquée par des sentiments d’abandon. Mariam, une femme déplacée, a déclaré : « Nous nous sentons oubliés par le monde. Nous voulons juste retourner à nos vies. »
Bien que des efforts aient été réalisés pour réhabiliter certaines infrastructures, le projet de route de digue de Gobo-Kousseri demeure une omission flagrante. Des experts, tels que l’analyste en politique climatique Eugene Nfongwa, soulignent l’urgence de cette infrastructure pour protéger les communautés vulnérables.
Malgré les appels à l’action, le gouvernement de Paul Biya semble peu enclin à s’engager dans un développement durable. Alors que les inondations continuent de ravager la région, le besoin d’infrastructures robustes se fait plus pressant que jamais. Douze ans après la promesse présidentielle, les habitants du Nord Extrême se demandent si la digue sera jamais construite. L’incapacité du gouvernement à tenir ses engagements a laissé ces résidents frustrés et abandonnés, alors qu’ils se préparent à de nouvelles catastrophes.
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