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Grande criminalité : Bafia, un nouveau temple de l’insécurité

Désormais plaque tournante du grand banditisme, le chef-lieu du département du Mbam et Inoubou est pris dans une spirale de violence qui crée une atmosphère de choc et d’épouvante, laquelle ébranle les populations et les plonge dans la psychose. L’approche sécuritaire questionnée et l’élite sur le gril.

Le propriétaire d’un véhicule de transport tombé en panne, à quelques encablures de la ville, agressé puis tué. Une dame trouvée morte après viol et bien d’autres sévices subis. Un hôpital pris d’assaut par des princes de la pègre, le vigile mortellement agressé, le personnel et les malades passés à tabac. Ces crimes odieux qui datent de quelques jours, viennent s’ajouter à une liste longue comme la litanie des Saints.

Les tueries à répétition, les agressions à mains armées, les cambriolages, les vols à l’esbroufe ou à la tire, les viols et plusieurs autres atrocités de ce tonneau sont désormais le lot quotidien des populations de Bafia. Le chef-lieu du département du Mbam et Inoubou qui se trouve en pleine crise sécuritaire et qui est comme enveloppé par ur spectre de la peur.

Des corps sans vie, souvent mutilés sont des découvertes macabres, inscrites dans le registre des faits-divers qui bouleversent les Camerounais depuis plusieurs mois maintenant. Une situation qui, autrefois, était étrangère au quotidien des habitants de cette localité, alors considérée comme un îlot de la paix.

« La pratique de ces mauvaises choses ne font pas partie de l’Adn des originaires d’ici, même si les Bafia ont souvent été taxés de banditisme, c’est à raison de leur gabarit de déménageur leur force physique et leur courage qui irrigue des préjugés négatifs. Ce sont des emprunts diaboliques à partir de certaines parties du pays qui nous entourent. C’est là-bas où depuis plusieurs années, on suivait, grâce aux médias, des échos de telles pratiques abominables (sic)», essayait de tirer la couverture en soi un notable Dang (centre de la ville de Bafia ndlr).

Barbe des autorités

Le grand banditisme ne cesse donc de gagner du terrain à Bafia en particulier, mais également dans tout le département du Mbam et Inoubou, jusqu’à ses confins.

Une vague de meurtres en série perpétrés par les « membres du syndicat » du crime balaie donc cette ville, au nez et à la barbe des autorités. Les populations du quartier « Gondon », par exemple, n’oublieront pas de sitôt ce spectacle d’horreur qu’elles ont vécu, il y a quelques jours, à elles offert par des suppôts de Mammon.

Selon une source, « l’irruption de ces hors-la-loi à l’hôpital « Gondon » appartenant à l’Eglise catholique a laissé sur le carreau le vigile qui aurait été égorgé, sans oublier que les malades et le personnel d’astreinte n’ont pas échappé à leurs foucades criminels.

Ce crime s’inscrit dans la foulée de plusieurs autres, notamment celui de cette dame qui aurait été violée au quartier Haoussa, tuée et son corps retrouvé à quelques mètres de la résidence de Mme le sous-préfet de Bafia. Des jours avant, c’est un conducteur qui avait été la cible de ces hommes, pendant que son véhicule tombé en panne, il attendait l’arrivée du secours.

Enumérer tous ces cas enregistrés depuis le début d’année relève simplement de la prétention. Qu’en serait cette petite ville, lorsqu’elle compterait même simplement le dixième de la population actuelle de Yaoundé ? Certainement un no man’s land, une jungle où c’est la racaille qui aurait voix au chapitre. Il faut bien que les sonnettes d’alarme soient tirées », se fendait de déclarations, vexée, une source.

Si dans les cas cités, certaines personnes objecteront la question de savoir où sont passées les forces de sécurité, en répliquant qu’ « on ne saurait placer un policier ou un pandore derrière chaque Camerounais », alors qu’en est-il de ces foyers des agressions essaimés dans toute cette ville, où désormais la drogue se deale au vu et au su de tous ?

Ces lieux malfamés, qui souvent, à en croire certaines sources, seraient bien connus des éléments de la gendarmerie et de la police, où les gangsters se donnent libre cours dans l’accomplissement de leurs forfaits odieux, sans faire de quartier.

Selon la même source, tous les endroits de grande cohue seraient pratiquement propices aux agressions même en journée. « On t’arrache facilement ton porte-monnaie ou ton téléphone devant une foule médusée, c’est grave. Lorsque tu essayes de résister ton agresseur te présente une arme fut-elle blanche », s’insurge une victime.

Partie visible de l’iceberg

Face à cette montée en puissance de l’insécurité dans la ville de Bafia, il est de bon ton de se questionner donc sur l’approche sécuritaire. Quid de l’élite, ce d’autant plus que par rapport à ces actes de violence perpétrés, les pertes en vies humaines ne constituent que la partie visible de l’iceberg à côté de cela, il y a des persécutions directes des populations au plan moral et bien d’autres désagréments ?

Par exemple aujourd’hui, les responsables de plusieurs administrations en charge des finances de l’Etat ont perdu le sommeil, les chefs d’établissement ayant peur pour leur vie demandent, comme c’est le cas pour la plupart, à leurs élèves de procéder, par les opérations bancaires, à leur inscription, au paiement de leur scolarité et autres frais d’examens.

Si encore ici, on peut se demander en quoi l’élite serait concernée , de multiples raisons sont invoquées par les populations, pour la passer sur le gril des critiques.

« On a l’impression que ces hommes qui sont nos hérauts ont jeté aux orties, mieux se sont dérobés aux obligations sociales qui sont les leurs, parmi lesquelles la protection de la couche vulnérable. En plus, le constat est fait que, très souvent, fort de la puissance de l’argent ou du poste, ils interviennent pour libérer de dangereux criminels des mains des forces de l’ordre et de sécurité », peste un jeune étudiant « mbamois ».

Au demeurant l’heure est grave à Bafia. L’insécurité tombe de Charybde en Scylla. Le délégué national à la Sûreté nationale, Martin Mbarga Nguelé et le secrétaire d’Etat à la Défense en charge de la gendarmerie, Gallas Etoga, sont interpelés.

Le Zénith

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