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Examens officiels : les calculs politiques à l’origine de la promotion de la médiocrité

L’admission des élèves dans les écoles de l’arrière-pays repose sur des raisons autres que l’excellence.

Un visa pour le secondaire avec des moyennes qui frisent l’anormal. La tendance montre que les résultats « stratosphériques » qui provoquent l’indignation sont produits essentiellement par des établissements secondaires récemment créés dans l’arrière-pays.

« Vous ne verrez jamais ce type de résultats dans les lycées de villes parce que là-bas, non seulement le nombre de places est réduit, mais aussi les candidats sont nombreux », explique un censeur de lycée.

Passer du cycle primaire pour le cycle secondaire avec de très faibles moyennes, serait même l’apanage des écoles de l’arrière-pays, car, l’on apprend qu’à Yaoundé, au Lycée de la Cité verte par exemple, des candidats auraient été recalés avec une moyenne de 15,5/20.

L’alchimie des admissions des nuls au concours d’entrée en 6e ne serait, aux dires de certains, qu’une technique visant à doter les écoles nouvellement créées dans les villages d’élèves.

« Il faut comprendre que dans ce type d’établissements, il y a presque toujours plus de places disponibles que de candidats. Pour faire fonctionner ces écoles, il faut avoir les élèves et dans ce cas, l’on est obligé de les admettre malgré leur faible niveau scolaire », explique un chef d’établissement.

Un directeur de Ces ajoute : « quand vous avez un lycée ou Ces avec seulement 20 candidats au concours d’entrée en 6e alors que vous pouvez accueillir un effectif de 50, que faire ? Doit-on fermer les classes de 6e pour cette année et attendre la promotion où il y aura l’excellence » ? Si cet argument est valable dans une perspective de la promotion de l’école pour tous, un autre proviseur soutient ces écoles ou vertes partout font plus de mal au système éducatif national.

Car, pour les faire fonctionner, l’on est obligé d’y admettre des élèves qui n’ont pas un bon niveau scolaire. « Il s’agit là d’une création anarchique des écoles à laquelle il faut mettre un terme », pense- t-il.

Il dénonce le fait qu’ « on a dans certaines localités une école de 20 élèves et, 3 Km plus loin, on en créée une autre. On est obligé d’y admettre tout le monde pour que cette école puisse fonctionner ».

L’on apprend d’ailleurs qu’un Ces créé dans un village de Yoko dans le département du Mbam-et-Kim, a fonctionné deux ans sans élèves et c’est seulement au cours de l’année scolaire qui s’achève qu’il a pu en avoir neuf.

Derrière la multiplication des écoles, il y aurait davantage des calculs bassement politiques. Un responsable au Minesec explique que les écoles naissent de la pression de l’élite pour entretenir une clientèle électorale.

« N’allez pas croire que c’est la direction de la carte scolaire qui propose cette création des écoles. Elle aussi les découvre pour la majorité», fulmine notre informateur. Il déplore d’ailleurs qu’une fois ces écoles ouvertes, la responsabilité de les faire fonctionner incombe plutôt aux parents.

Mutations

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