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Entreprises : Paul Biya ordonne la reprise des activités de Camair-Co

Le chef de l’Etat a également instruit le recentrage de la compagnie sur les vols domestiques.

Depuis l’instruction présidentielle relative à la privatisation de Camair Co, contenue dans une correspondance adressée au Premier ministre (PM) le 14 juillet 2020 par le Secrétaire général de la présidence de la République (Sgpr), les réunions se multiplient à la Primature. Autour du Secrétaire général des services du PM, les différentes tutelles de Camair Co et les organismes publics spécialisés, chargés de la restructuration et la privatisation des entreprises publiques et parapubliques, peaufinent un plan de restructuration de la compagnie aérienne nationale, en vue de sa privatisation prochaine.

Tout ceci se fait sous l’œil vigilant du chef de l’Etat, Paul Biya, qui est très impliqué dans la conduite de ce dossier, a-t-on pu apprendre. Dans le cadre du suivi du dossier Camair Co, ce dernier a ‘d’ailleurs ordonné, souffle une source autorisée, le recentrage des activités de la compagnie uniquement sur les vols domestiques.

A en croire des sources proches du dossier, le plan de restructuration en préparation projette une reprise de l’exploitation de Camair Co au mois d’octobre 2020. Mais, apprend-on, l’insistance du chef de l’Etat à revoir les aéronefs de l’entreprise reprendre les airs est telle que l’hypothèse d’une reprise de l’exploitation de la compagnie au cours du moisde septembre courant est de plus en plus avancée.

Cette hypothèse est d’autant plus plausible que les 371 employés (soit 65% des effectifs) de l’entreprise mis en congé technique depuis le 22 juin 2020, pour une durée de trois mois renouvelable, achèvent leur première période de congé au cours de ce mois de septembre. Mais, si l’hypothèse d’une reprise des activités ce mois-ci se réalise, nombre de ces employés pourraient rejoindre les effectifs de Camair Co juste pour une courte période, le temps d’attendre le dégraissage que va induire la restructuration.

En effet, dans sa lettre adressée au PM le 14 juillet 2020, Ferdinand Ngoh Ngoh donne clairement des orientations sur le plan de restructuration de Camair Co. Celui-ci intègre, en effet, une rationalisation de la gestion des ressources humaines et une réduction de la masse salariale de la compagnie, souligne le Sgpr. Au plan financier, la lettre du Sgpr révèle également qu’en prélude à la restructuration, une enveloppe de 15 milliards de FCFA a été mise à la disposition de la compagnie.

Cette dernière devait servir, détaille Ferdinand Ngoh Ngoh, à «l’envoi en maintenance de l’un des Boeing 737-700 NG; l’acquisition de deux aéronefs Dash Bombardier Q400, mieux adaptés aux lignes de courte distance; et la location de deux moteurs susceptibles de permettre la remise en vol du deuxième Boeing 737-700 NG» de Camair Co.

Recherche active d’un nouveau DG

Avec une flotte ainsi reconstituée, à laquelle il faut ajouter les deux MA60 chinois et le premier Bombardier Q400 de la compagnie, Camair Co semble disposer d’assez d’arguments pour redécoller dans les prochaines semaines, avec le même directeur général (DG), dans un premier temps. Car, apprend-on, les autorités publiques continuent à rechercher activement un remplaçant pour Georges Njipendji Kouotou, après la fin de non-recevoir que leur a opposé Charles Tawamba, douanier retraité réputé très rigoureux, qui a notamment pris une part active dans la restructuration de Campost, l’entreprise postale publique.

A en croire nos sources, au moins deux autres personnalités ont été consultées pour le poste, mais ont également décliné l’offre considérée comme un cadeau empoisonné, au regard de la situation financière catastrophique de Camair Co (110 milliards de FCfa de dettes à fin 2018, une perte prévisionnelle de 15 milliards de FCfa en 2019 et 12 milliards de FCfa au premier semestre 2020…).

La reprise annoncée de l’exploitation de Camair Co, et surtout l’instruction présidentielle de recentrer l’activité de la compagnie sur les vols domestiques, surviennent dans un contexte où il est de plus en plus difficile de rallier certaines parties du Cameroun par route et par train. En effet, après le récent effondrement d’un pont sur la route nationale numéro 1, à Maroua, la région de l’Extrême-Nord est presque coupée du reste du pays. Cette situation vient simplement aggraver le calvaire que vivaient déjà les populations sur certains tronçons en’piteux état de la route desservant la partie septentrionale du Cameroun, qui est le meilleur marché de Camair Co, selon les données de l’Autorité aéronautique.

Cette position stratégique de la desserte du Grand-Nord dans le portefeuille de Camair Co s’est renforcée depuis 2016, après la catastrophe ferroviaire d’Eséka, qui avait induit la réduction, par Camrail, des capacités de transport par train sur la ligne Yaoundé-Ngaoundéré. De même, avec la suppression de l’Inter-city, train rapide ralliant les deux principales villes camerounaises avant que ne survienne l’accident de train d’Eséka en 2016, les récentes inondations dans et aux entrées de Douala sonnent également comme une alerte, la capitale économique camerounaise pouvant bien devenir à tout moment inaccessible par route, à cause des intempéries.

L’Oeil du Sahel

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