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ELECAM avoue des erreurs dans l’organisation du scrutin présidentiel

Réuni à Yaoundé pour sa septième et dernière session consacrée à l’évaluation du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025, le Conseil électoral d’Élections Cameroon (ELECAM) a reconnu plusieurs failles dans l’organisation du vote.

Loin d’un simple exercice de communication, cette réunion s’est voulue un moment d’autocritique, où les responsables de l’institution ont admis des manquements dans la préparation logistique, la révision des listes électorales et la formation du personnel.

Des aveux rares dans un paysage électoral souvent accusé d’opacité, mais qui montrent aussi l’ampleur des défis auxquels fait face l’organisme en charge de garantir la transparence des élections au Cameroun.

Le rapport présenté par le directeur général des élections évoque des « difficultés persistantes » dans la mise à jour des listes électorales, la distribution du matériel de vote et la gestion de la logistique sur l’ensemble du territoire.

Dans plusieurs zones rurales, les retards de livraison du matériel et le manque de formation des agents ont perturbé le déroulement du scrutin. Certaines plaintes ont également été relevées concernant la fiabilité du fichier électoral et la communication insuffisante avec les électeurs.

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Ces constats, bien que présentés avec prudence, traduisent une prise de conscience interne : le système électoral camerounais reste fragile et loin de répondre pleinement aux standards d’équité et de transparence.

Les membres du Conseil ont également admis la faiblesse de la sensibilisation citoyenne et le déficit d’inclusion dans la participation électorale. Les jeunes, les femmes et les personnes handicapées demeurent largement sous-représentés dans les instances électorales et dans les urnes.

Pour y remédier, ELECAM promet de renforcer la formation des acteurs du processus et de redynamiser l’éducation civique. Mais ces annonces s’inscrivent dans un contexte de méfiance persistante, où nombre de citoyens doutent encore de l’indépendance réelle de l’institution face au pouvoir politique.

En clôturant la session, le président du Conseil a appelé à « capitaliser les leçons du scrutin de 2025 » et à transformer ces faiblesses en leviers de réforme. Toutefois, les observateurs restent prudents : sans actions concrètes ni mécanismes de contrôle indépendants, ces promesses risquent de rester lettre morte.

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À l’heure où le Cameroun aspire à une démocratie plus crédible, l’aveu d’ELECAM est un pas important (mais encore insuffisant) vers une véritable refondation du processus électoral.

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