Le lancement du projet gouvernance locale et communautés résilientes s’est tenu à Ngaoundéré le 2 août dernier par le gouverneur Kildadi Taguièké Boukar. Ce projet concerne les régions touchées par l’insécurité dont l’Adamaoua qui accueille sur son sol les réfugiés centrafricains et les déplacés internes des régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest.
La région de l’Adamaoua frontalière à la République Centrafricaine en crise accueille sur son sol des milliers des réfugiés installés dans les localités de Ngam et Borgop dans le département du Mbéré. L’afflux de ces réfugiés entraine une croissance des besoins d’infrastructures sociales de base.
A cet afflux des réfugiés s’ajoute le fort enclavement de la région. Ce qui ne permet pas aux producteurs d’évacuer de manière aisée les vivres vers les centres urbains et de grandes consommations. La conséquence logique de cet état de chose est le maintien des populations dans la précarité.
Le Prolog, se veut un outil de développement qui vise à soutenir la résilience et les opportunités socio-économiques des communautés et l’accompagnement des municipalités, bénéficie l’Adamaoua.
Le projet de gouvernance locale et communautés résilientes, à travers ses composantes, ambitionne d’accroître l’accès des communautés à des infrastructures adéquates aux changements climatiques, renforcer les capacités à gérer les ressources et fournir des services.
Pour sa mise en œuvre, les résultats attendus concernent les infrastructures pour environ 1,5 millions de bénéficiaires soit 50% de femmes et 20% de réfugiés ou déplacées interne pour un meilleur accès aux infrastructures et services sociaux-économiques résilients au climat. Également, 100 % d’infrastructures communautaires et intercommunales à construire, touchant 70% de bénéficiaires.
Au niveau du processus de décentralisation, 61% à 90 % du budget d’investissement public décentralisé dans les régions ciblées doivent être exécutés, ainsi que les investissements publics locaux reflétant les besoins réels des bénéficiaires et des collectivités territoriales décentralisées en matière de performance.
Pour docteur Hamadou Gambo, coordonnateur régional du Prolog, des infrastructures qui répondent aux enjeux du changement climatique et l’adaptabilité des populations seront construites. « Nous avons envisagé des infrastructures climato-intelligentes. Nous avons envisagé également identifier les besoins des communautés à l’effet d’améliorer leurs conditions de vie et de leur permettre d’être davantage résilientes aux changements climatiques« .
Et au coordonnateur national, Jackson Ngwane de renchérir, « on travaille à accompagner les collectivités de façon prioritaire dans la mise en place de leur comité de quartier et leur comité de village. Parce que c’est la condition sine qua non par laquelle les communautés pourront définir leurs priorités et permettre peut-être que dès le début de l’année 2025, on ait déjà des infrastructures visibles et perceptibles par les populations qui résolvent leurs problèmes de vulnérabilité« , dit-il, avant de poursuivre :
« nous avons aussi parlé du renforcement des capacités des CTD dans la gestion, dans les ressources humaines, dans la passation de marché. Et un programme sera rapidement mis en place pour mettre à niveau les collectivités qui vont, dès l’année 2025, faire face à de la compétition sur un guichet qui est appelé le guichet de la subvention basée sur la performance« .
Et de conclure, « en termes de gouvernance et d’atteinte des indicateurs de performance sur les services qu’il va y avoir un traitement. Je pense qu’au sorti de nos discussions, il était clair que l’Adamaoua va, pour ce semestre, déjà recevoir des financements, soit pour le renforcement des capacités des communautés elles-mêmes dans leur organisation, soit pour le renforcement des capacités des collectivités. L’idée étant qu’il doit être mis en œuvre des infrastructures en 2025. Et pour cela, il faut qu’on travaille sur ces deux premières questions avec les collectivités« .
Le Prolog sera mis en œuvre dans toutes les 21 communes de la région et à terme devront bénéficier soit dans la composante des infrastructures ou alors dans le renforcement des capacités de ce projet.
Avant le début effectif des activités sur le terrain, une étude en vue du classement en termes de vulnérabilité des communes, soit en termes de chocs avec les réfugiés ou les déplacés internes, en termes d’impact du changement climatique, en sera faite. Ce qui permettra de visualiser le degré de vulnérabilité des collectivités.
La région de l’Adamaoua bénéficiaire, entend saisir l’opportunité pour un développement socioéconomique durable.
Jean Dujardin
Jean Besane Manga, Ngaoundéré